Le voyage au Brésil continue sur une nouvelle page
Lundi 6 novembre : Canas- Niteroi (Pousada et camping Piratininga) ; 268 kms
Ce matin, encore des kilomètres d’autoroute. Nous traversons de plus en plus d’agglomérations, jusqu’à ce qu’on arrive dans la banlieue de Rio de Janeiro. Là, nous allons mettre plus d’une heure pour faire une vingtaine de kilomètres, dans un flot de circulation hyper stressant. Mais d’un seul coup, tout s’arrange et nous voici sur le pont qui relie Rio et Niteroi. On a une très belle vue sur le port, le pain de Sucre et les immeubles. Dommage que le temps soit gris ! Ensuite, on rejoint l’Océan Atlantique, ses plages de sable blond. C’est là, tout au bout d’une langue de terre, en face de Rio, que se trouve notre camping (c’est celui qui est le plus près de Rio). Il est très joli et très sécurisé. D’ici, un bus nous conduira dans la ville des cariocas.
Dimanche 5 novembre : Cajati- Canas ; 443kms; couvert et pluie.
Encore une journée de route, un peu moins pluvieuse que hier. Nous avons roulé dans une chaleur moite. Avant Sao Paulo, c’est le domaine des bananeraies et palmeraies. Au bord de l’autoroute (enfin ce qui y ressemble, sauf qu’ici on y trouve des piétons, des cyclistes, des entrées de maisons….), se sont postés des vendeurs de bananes et de cœurs de palmier. Le paysage est très vert et très vallonné. Puis c’est la traversée de la grande ville (plus de 12 millions d’habitants), par l’autoroute. La circulation est chargée, bien que ce soit dimanche, mais avec le GPS (toujours Osmand), on s’en sort facilement. Après, le paysage change, les pentes sont moins accentuées, on retrouve troupeaux de buffles et champs de canne à sucre. A 16h, on s’arrête, car en fin de journée cela devient difficile de rouler et il recommence à pleuvoir. Notre véhicule est gris de crasse, une couche graisseuse s’est déposée dessus. Et oui, la route est grasse (huile et gasoil), d’ailleurs nous avons vu 2 accidents en 2 jours. Hier, c’était un pickup qui avait raté un virage juste avant notre arrivée, la route était très grasse et glissante aujourd’hui sur l'autoroute c’est une voiture qui doublait qui a fait un tête-à-queue, juste devant nous; elle a fait 2 tours sur elle même (comme un patineur sur la glace) et a fini dans le fossé. JN a freiné en urgence et notre véhicule n’a pas bougé. Ouf !
Musée Oscar Niemeyer, ci dessous, le tunnel de liaison entre les 2 parties, l'oeil de béton ci dessus et en bas à droite la partie tectiligne.
Musée Oscar Niemeyer, partie oeil d béton.
Musée Oscar Niemeyer, architecte international.
Nous arrivons avant midi à Curitiba, où nous visitons le musée Oscar Niemeyer. Cet architecte, né au début du 20ème siècle, était un adepte du béton, il pensait qu’on pouvait lui faire prendre des formes fluides. Nous avons devant nous un bel exemple. En effet, le musée a deux parties, l’une très rectiligne, avec des dalles autoportantes immenses, où l’on a une impression d’infini, et l’autre est un œil de béton et de verre posé sur un socle. C’est très »léger » comme aspect. Les deux parties sont reliées par une sorte de tunnel qui fait penser à l’intérieur d’une coquille d’escargot. Ce qu’on trouve à l’intérieur est moins marquant : quelques sculptures, une exposition d’artistes chinois, des maquettes des autres bâtiments conçus par Niemeyer : de nombreux bâtiments à Brasilia (cathédrale, palais présidentiel), et par le monde des lieux liés au communisme (la Vague au Havre, à Paris le bâtiment du PCF, Bilbao….).
Il est moins de 14h lorsque nous reprenons la route. La pluie se met à tomber, les radars de vitesse se multiplient (heureusement, ils sont bien signalés, vitesse clairement affichée, mais cela casse le rythme). On pense avancer un peu. On fera plus de 200 kilomètres avant de trouver un lieu pour nous poser… et encore, ce n’est pas reluisant ! Sur le trajet, pas de campings, et les stations services regorgent de camions à l’arrêt.
Samedi 4 novembre : Guarapuava –Curitiba-Cajati ; 433kms; brouillard et pluie.
Ce matin, route sous un ciel gris, avec parfois du brouillard. On traverse un petit massif montagneux : pins et eucalyptus poussent en abondance. Les maisons sont en bois, souvent colorées. Le trajet est ponctué par de nombreux arrêts péage, bien que ce ne soit pas une autoroute et qu’il n’y ait pas d’alternative. Etonnamment, lorsque nous empruntons enfin une vraie autoroute, le prix est moindre !
Vendredi 3 novembre : Foz do Iguazu- ; Guarapuava (station Petrobras); 436kms sous la pluie.
Notre halte à Iguazu s’est achevée. Nous avons eu de la chance avec 3 jours de beau soleil. Et aujourd’hui, dès les premiers tours de roues, la pluie s’est mise à tomber. Donc, pas de photos ! On a continué vers l’Est, on a traversé des zones agricoles, le soja à peine levé a laissé la place aux blés prêts à être moissonnés. On a aussi pris un peu d’altitude, roulant à 800-900m d’altitude, avec de nombreuses montées et descentes. Les camions n’étaient pas très nombreux, mais bien gênants. On passe le long d’une zone marquée village indigène. La zone est répertoriée dans le GPS. Là, au bord de la route cheminent ou sont assises quelques personnes, pieds nus, au visage très typé (comme on voit dans les reportages en Amazonie). Ce soir notre halte sera une station service, c’est moins boueux que les chemins, et plus sécurisé que les places de villes (de toutes façons, ici, le village n’existe presque pas).
Le barrage d'Itaipu, grandiose, gigantesque!
Un pied au Brésil et un pied au Paraguay
Arbre de transmission entre la turbine et l'alternateur
20 conduites forcées de 11 m de diamètre
Puis on découvre l’extérieur, d’abord le déversoir, qui malheureusement n’a pas d’eau (il ne fonctionne que lorsqu’ il y a une crue importante, en général en Décembre ou janvier). On voit les sorties des turbines ; seulement l’une d’elles « crache » à pleine puissance, en effet, aujourd’hui le barrage tourne au ralenti car la demande est faible (jour férié au Brésil). Enfin dans un bus panoramique on roule sur la digue du barrage, ainsi on peut voir les systèmes qui permettent d’abaisser les vannes pour couper l’arrivée d’eau aux turbines. Du bus, on voit le réservoir, qui est tellement gigantesque qu’on n’en voit pas les bords.
La visite s’achève, elle a duré 2h30 et a été très riche d’enseignements.
Nous avons choisi de faire la visite intégrale (pour 20€ par personne), ce qui nous permet d’entrer dans les bâtiments. Nous commençons par la partie béton du barrage, celle où sont les prises d’eau. On passe devant les 18 conduites gigantesques de 11m de diamètre intérieur qui conduisent l’eau aux turbines, puis par une porte, on s’enfonce dans le mur. Sous nos pieds, 100m de vide jusqu’au lit du fleuve Parana, et au dessus 80m de béton coulé en forme d’étrave. Au pied du barrage, l'épaisseur de la partie béton fait 30 m.
Après avoir pris conscience du gigantisme du lieu, nous nous dirigeons vers la salle de commande où se côtoient systèmes anciens et informatique. 6 hommes de quart sont dans ce lieu, surveillant les écrans.
Sous nos pieds, le sol vibre, nous sommes très près des turbines. Nous ne verrons que l’axe qui relie la turbine et le générateur. Il tourne dans un bruit assourdissant. Des générateurs, nous ne voyons que les couvercles parfaitement alignés. Pour nous guider, un guide parlant espagnol, et des panneaux très explicites en anglais, espagnol et portugais.
Jeudi 2 novembre : Barrage d’Itaipu ; 70kms
Puisque nous sommes ici, nous allons visiter le barrage d’Itaipu, le deuxième plus grand au monde. Le barrage mesure plus de 7 kms de long. Il peut produire 14000 Megawatts de puissance installée à l'heure (c'est-à-dire 4 fois ce que produit la centrale nucléaire du Bugey en France). La production annuelle de ce barrage est 300 fois celle du barrage de Grand Maison en France !
Pour sa construction, il a employé jusqu’à 40 000personnes simultanément. Actuellement, 1000 personnes y travaillent. Il est à cheval entre le Paraguay et le Brésil, et chaque pays a droit à la moitié de la production. Comme le Paraguay n’a besoin que de 10% de sa production, il revend le reste au géant brésilien.
Ensuite on se dirige vers le parc des Oiseaux, qui est à proximité. Là, on peut voir et revoir des oiseaux déjà vus en liberté : flamants roses, grues, ibis, Toucans, Araras et autres perroquets. On en découvre aussi de nouveaux, comme la Harpie féroce et le Casoar. Cela nous permet de mettre des noms sur certains, mais nous sommes un peu tristes de les voir enfermés dans des volières assez restreintes. D’ailleurs, quand nous étions là, les grands perroquets rouges, bleus, jaunes, se sont tous perchés par couples et se sont mis à manifester bruyamment. Nous avons par contre apprécié la volière aux papillons et colibris. C’était agréable de marcher au milieu de ces animaux légers et d’essayer de les photographier.
Les chutes d'Iguazu vues du côté Brésil.
Mercredi 1 novembre : Foz do Iguazu, côté Brésil.
Aujourd’hui, nous avons continué la découverte du site des chutes d’Iguazu, cette fois côté Brésil. Encore une fois, nous restons sans voix. Si du côté Argentin, le mot c’était « impressionnant », ici, du côté Brésilien, c’est « grandiose, incroyable ». Cela dépasse ce que l’on peut imaginer, ce volume d’eau qui déferle à chaque instant ! De ce côté, on est en face des chutes, on voit l’eau dévaler, rebondir et descendre encore, tout cela sur 3kms de longueur. On marche sur des passerelles permettant de découvrir différentes vues. Par moments, on est douchés : les embruns montent et redescendent en bruine à travers les arbres. Le summum, c’est au bout, les passerelles qui s’engagent au dessus de l’eau, jusqu’au milieu des flots tonitruants. Différentes stratégies sont employées par les visiteurs : l’imperméable bien fermé, ou alors le moins de vêtements possible (on n’est pas en Islande, l’eau et l’air sont chauds !), en tous cas, impossible de photographier ! Cette visite nous prend 2 heures.
Les chutes d'Iguazu vues du côté Argentine
Les pluies des derniers jours ont gonflé le Rio Iguazu, le débit est impressionnant, à son maximum. L’eau est couleur rouille, l’écume blanche ; lorsque l’eau tombe de la falaise, elle crée des embruns qui remontent. C’est tout simplement incroyable, cela nous laisse sans voix. Par le sentier inférieur, on approche du pied d’une cascade ; l’imperméable est indispensable pour ne pas être douché (enfin, il sert surtout à protéger le sac et l’appareil photo, car il fait tellement chaud et humide que rapidement il est aussi mouillé à l’intérieur qu’à l’extérieur !). Les mots ne peuvent décrire ce que l’on a vu, les images resteront gravées dans notre tête. A 17h (heure d’Argentine), il est temps de repartir, nous n’avons pas vu passer ces 7h sur le site, et nous n’avons pas flâné.
Le retour se fait plus rapidement que l’aller. La sortie nous a couté un peu moins de 100€, tout compris.
Mardi 31 octobre : Chutes d’Iguazu, côté Argentin
Ce matin, dès 8h, la réceptionniste du camping vient nous prévenir que à 9h un groupe part faire l’excursion côté Argentin. Le temps est beau, c’est le moment d’en profiter. Nous avons décidé de ne pas retraverser la frontière argentine avec notre véhicule, trop de papiers, trop d’attente. Même sans le véhicule, nous perdons 1h30, à l’aller pour le passage de frontière, et ce n’est qu’à 11h (10h côté argentin) que nous arrivons sur le site. Le lieu est bien organisé, bien fléché, les commodités (wc, petite restauration) sont placées judicieusement. Les chemins serpentent dans la forêt, l’occasion de voir des Coatis (sortes de gros rongeurs), des singes, des papillons multicolores. Plus on avance, plus le grondement de l’eau est important. Enfin, par le circuit supérieur, on découvre les cataractes, véritable mur d’eau !
Lundi 30 octobre : Tolédo- Foz do Iguazu ; 170kms, pluie.
Hier au soir, vers 16h, l’orage approchant, nous décidons de nous arrêter pour la nuit dans une station service propre, calme (dans la ville de Tolédo). A la tombée de la nuit, un pompiste vient nous demander de bouger, pour lui où l’on est ce n’est pas assez en sécurité. Il nous fait garer sous le toit de la station, dans le faisceau des caméras. C’était une bien bonne idée, car peu de temps après la pluie s’est mise à tomber : un vrai déluge. On ne peut pas dire que l’on a passé la nuit au sec, car par les fenêtres entrebâillées est rentrée l’humidité.
Ce matin, il pleut toujours. Comme on le pensait, les levées de terre dans les champs servent à retenir l’eau. Par moment, graviers et cailloux encombrent la route. Les pentes sont plus accentuées, et donc les camions beaucoup plus poussifs. Enfin, à midi on arrive au camping Paudimar, à Foz do Iguazu. Le soleil sort timidement, on va enfin pouvoir essayer de faire sécher serviettes, teeshirts, torchons….
Les camions mesurent jusqu'a 32 m de long !
Pastèques, melons et courges à volontée !
2 Kg de poitine cuite pour 10€ et c'est délicieux !
Contraste entre 2 types de transport !
Les prairies sont façonnées pour retenir l'eau
Des silos de plus en plus grands et nombreux !
La route, toute droite à perte de vue !
Contraste entre 2 mondes !
A midi, on a passé le fleuve Parana, gigantesque, impressionnant ! Ensuite, nous avons été alléchés par le fumet des Asados (barbecues) proposés par les restaurants. Encore une fois JN s’est dévoué pour aller acheter un peu de viande, traducteur en main pour se faire comprendre. Il est revenu avec au moins 2kgs de poitrine de boeuf cuite à point et délicieuse (pour 10€). Aujourd’hui, nous avons un peu « ramé » avec les horaires et décalages horaires, et oui, on a changé de fuseau horaire (mais cela n’est indiqué nulle part, et le smartphone fait ce qu’il peut, suivant le réseau qu’il capte), en même temps la France a changé aussi d’heure, ce qui fait que l’on est passé de 5h de décalage horaire à 3h, en quelques kilomètres.
Dimanche 29 octobre : Caarapo-Tolédo ; 320 kms; 30° humide et pluie.
Journée de route en direction des chutes d’Iguazu. La circulation est calme, les traversées de ville aisées, le temps mitigé : averses et éclaircies, avec une chaleur moite. Les grandes étendues plates de soja laissent la place aux champs de canne à sucre et aux forêts d’Eucalyptus (bois qui sert à faire sécher les céréales dans les silos). Des pairies immenses s’étendent : herbe bien verte, quelques palmiers et des talus en travers des pentes (on pense pour freiner l’eau lorsque les orages s’abattent). Aux abords des villes, en bordure de route, on voit de plus en plus des abris sommaires recouverts de bâches en plastique, avec parfois une charrette attendant dans la cour pour faciliter les déplacements des propriétaires probablement des saisonniers agricoles. Cela forme un contraste énorme avec les grandes propriétés qui occupent le reste de l’espace.
Ces Araras Vermelha vivent en couple toute la vie. Des bisous, peut-être fêtent-ils un anniversaire !
Sur les arbres au fond de cette dolline vit ce singe et tout autour ce Udu de coroa azul avec une queue à plumeau.
Samedi 28 octobre : Buraco das Araras- Dourados ; 300kms; Couvert et pluie.
Nous sommes allés au camping Seu Assis, cher pour la prestation. J’en parle, parce qu’ au moment d’aller me coucher, dans les toilettes, je me suis fait attaquer par des guêpes, 7 piqures en un rien de temps ! Dont une à l’œil, qui m’a fait un bel œil au beurre noir. Quelle journée ! On aurait du fêter nos 40 ans de mariage et on a eu droit à pommade et douleurs!
Sur la paroie de cette dolline profonde de 100m, nichent les Araras Vermelha
Hier, on nous a donné la possibilité de revenir aujourd’hui voir le parc des perroquets. Dès 8h, nous nous présentons à l’entrée, Bruno, notre interlocuteur de la veille nous prend en charge, il parle anglais et on peut mieux comprendre ses explications. Avec un couple de brésilien, nous faisons la découverte : oiseaux, plantes et enfin le Buraco das Araras. C’est une doline (trou rond du à l’érosion de la matière) de 100m de profondeur, 500m de périmètre. Au fond, un lac vert, habité par un couple de caïmans (ils se reproduisent et mangent leurs petits, pour rester entre eux ! Quand ils sont trop vieux, des petits échappent au massacre et prennent la place des anciens). Dans cette doline, nichent 12 couples de grands Araras Vermeilles, ils mesurent 90 cm de haut, 1,20m d’envergure et peuvent vivre entre 60 et 80 ans. Leurs nids se trouvent dans la falaise (ouverture orientée au sud pour avoir moins chaud), ils y accèdent par un tunnel de 3m de long. Il y a 30 ans, il n’y avait plus de perroquets ici depuis longtemps, puis un homme a acheté la propriété, a planté des arbres « qui vont bien », et acheté 2 couples d’araras. Maintenant, en tout, il y a 600 couples. Nous n’en verrons pas beaucoup voler, et nous en photographierons encore moins, car ils vont très vite.
Sous un soleil accompagné de nuages, nous reprenons la route. A Jardim, où l’on s’arrête pour faire le plein de gasoil et acheter quelques courses, nous sommes encore une fois surpris par l’accueil souriant et ouvert des brésiliens. Cela nous change des autres pays d’Amérique du Sud.
Et puis ce sera une journée de route, traversant des champs et prairies gigantesques. De temps en temps, un silo énorme dépasse, appartenant à une Fezanda. Quelques zones sont plus broussailleuses, cabanes en tôle et « bazar » dehors, (ce qui change de l’aspect « campagne suisse » de tout le reste), la carte nous indique que là se trouve une réserve indigène. L’orage éclate lorsque nous sommes à Dourados, les rues sont vite pleines d’eau, mais cela ne gêne pas les habitants, les scooters continuent à rouler : teeshirts, casque, et tongs au pied !
Dans la petite ville suivante, Caarapo, nous nous arrêtons dans un quartier qui nous semble calme, sur le parking d’une école. Mais voilà, à 8h, le parking se remplit: il y a une fête à l'école, on ne pouvait pas savoir!
La Gruta Azul. La couleur bleue, association de la pureté de l'eau et des rayons de soleil
Les différentes pistes que l'on a trouvé au Brésil. Par temps sec, pas de problème mais sous la pluie c'est autre chose!
Entrée de la grotte, vue de l'intérieur.
Agriculture intensive, matériel aux dimensions XXL !
On reprend la piste, traversons Bonito et poursuivons en direction du Buraco das Araras, c’est un mélange de route goudronnée parfaite et de piste légèrement boueuse. Le ciel se charge de nuages noirs, nous espérons que l’orage attendra la soirée avant d’éclater. En franchissant un pont, notre route croise celle de petits singes. Nous prenons un moment pour les observer ; c’est curieux, ce mélange d’agriculture intensive et de faune sauvage . Nous arrivons enfin au site, nos amis Jean-Pierre et Corinne sont là. Nous bavardons avec eux en attendant l’heure de notre visite (le nombre de personnes dans les groupes est réglementé). Tout à coup, l’orage éclate. Pas question d’effectuer la visite. Le responsable du site nous autorise à revenir demain. Nous passons encore un moment à échanger des impressions de voyage, dans le Pinz, avant de nous séparer, nos chemins divergent, eux continuent vers le Nord et nous nous partons au Sud !
Nous voici enfin à l’entrée du site. On nous donne un numéro. Nous ferons partie du groupe 15. La sécurité est prise au sérieux ici : liste de recommandations (en portugais, alors….), charlotte jetable pour les cheveux puis casque de chantier, inscription sur une liste (nom, date de naissance, groupe sanguin, personne à prévenir) : on se demande jusqu’où on va s’enfoncer sous terre ! et puis nous partons, 15 personnes et un guide. Nous descendons 300 marches, dans ce qu’on pourrait appeler un abri sous roche. Stalactites et racines pendent dans le vide. Puis enfin apparait tout en bas un lac. Lorsque l’on s’approche, on découvre sa couleur bleue due à la pureté de l’eau et aux rayons de lumière qui pénètrent jusqu’ici. Très beau ! mais la visite est déjà finie (il n’y a rien d’autre à voir) et il faut remonter les 300 marches.
Plus loin, plusieurs tracteurs ensemencent un immense champ d’où dépassent des anciennes tiges de maïs. Encore une fois, comme en Argentine, pas de labourage préliminaire, un disque coupe la terre formant des sillons où tombent les graines.
Vendredi 27 octobre ; Bonito-Jardim (camping Seu Assis) ; 108 kms
Ce matin, nous nous dirigeons vers la Gruta Azul. En chemin, nous trouvons de quoi nous étonner. Le long de la piste, ils sont en train de construire une route, la technique nous surprend : en premier, ils font une base de terre (pas d’enrochement) qui peut faire jusqu’à 1,50m de haut pour rattraper les creux, ensuite ils la labourent (JN dit qu’on dirait qu’ils vont planter les patates !), puis la niveleuse entre en action pour donner la forme, suivent les rouleaux dameurs, enfin ils mettent une belle couche de graviers (20-30cm), avant de goudronner.
Jeudi 26 octobre : Fazenda San Francisco- Miranda- Bonito ; 173 kms
Hier, lors de la sortie de nuit, par moments c’était magique : des milliers de lucioles volaient dans tous les sens, faisant scintiller la prairie, comme un tapis de diamants. Aujourd’hui, ce ne sont pas les lucioles, mais les petits papillons jaunes qui ont enchanté notre trajet. Ce parcours nous a éloignés des zones humides. Puis au loin sont apparues des montagnettes. Les prairies ont un sol rouge carmin, parfois un palmier sert d’ombrage aux bovins pâturant. Et toujours de longues distances sans habitations, parfois une piste orangée mène à une fezanda, l’entrée étant close par une barrière. Et toujours aucun lieu pour s’arrêter.
On arrive à Bonito. Nous allons passer du temps à faire des courses : nourriture au supermarché (c’est facile, pas besoin de parler), puis achat de médicaments pour calmer les piqures d’insectes (et oui, hier, on ne s’en est pas aperçu, mais on s’est fait « bouffer » les pieds et les jambes et ça gratte énormément), enfin trouver un pantalon plus agréable à porter que le mien. Enfin, auprès du camping, nous réservons des horaires pour visiter la Grotte Azul et las barracas des Araras, sites où l’on ne peut pas entrer sans réservation.
Araignée, 15/18 cm de long!
La promenade est très agréable dans la légère fraicheur de la nuit. C’est bien organisé, on nous prête des lunettes pour éviter d’avoir des moucherons dans les yeux, et un guide est posté en hauteur à l’avant du véhicule avec un projecteur qu’il fait osciller de droite et de gauche. Pendant une heure et demie on parcourt la propriété, découvrant des animaux typiques de cette région, le seul défaut, c’est que les noms et les explications étaient en portugais, et on n’a rien compris.
Celle-ci fait 15 000 ha, on y trouve des bovins, des chevaux et des terres cultivées. Les employés sont logés sur place, dans une sorte de village. Cette exploitation fait aussi hôtel et organise des activités de découverte de la faune en véhicule terrestre, en bateau, à cheval. Nous, nous avons surtout envie de faire une sortie nocturne, ne voyant jamais les animaux qui ne sortent que la nuit.
Ici, il n’y a pas de problème, on peut s’inscrire pour le soir même (380 réales pour 2). Nous passons l’après-midi à l’ombre des avocatiers (je ne sais pas si on appelle ainsi ces arbres), et à 20H on embarque dans un véhicule découvert.
Mercredi 25 octobre : Pantanal, de Pousada Santa Clara à Fezanda San Francisco (région de Miranda) ; 103 kms
Ce matin, nous photographions quelques oiseaux avant de repartir. Cette dernière partie de la Estrada Parque est moins intéressante, peu de paysages et encore moins d’animaux. Après une quarantaine de kilomètres, nous rejoignons une excellente route goudronnée. Nous faisons connaissance avec le système de radar automatique : une pancarte, avec le rappel de la limitation de vitesse les précède ; il ne reste plus qu’à lever le pied. Les brésiliens, une fois le radar passé accélèrent à fond…. jusqu’au prochain. Quelques kilomètres avant Miranda, nous rejoignons la Fezanda San Francisco. Une fezanda, c’est une propriété d’élevage.
Un zébu de plus d'une tonne !.
Piste brésilienne en terre
Traversée du rio Parguay avec le bac
Piste brésilienne en gravier
Le long de ce parcours, nous traversons d’abord une zone avec de grandes fermes d’élevage. Puis, nous entamons une descente qui nous conduit dans des zones plus humides. Nous allons traverser plus de 30 ponts en bois qui surplombent le marécage. On y voit des caïmans, des échassiers, des fleurs aquatiques, et même un Capybara, gros rongeur de ces régions.
Le Capybara (Hydrochoerus hydrochaeris) est une espèce de rongeur. C'est le plus gros rongeur actuel. Il vit en Amérique du Sud où il mène la vie d'un mammifère social et semi-aquatique.
On se pique au jeu, et à chaque pont on marque un arrêt. Sur notre parcours se trouve le fleuve Paraguay, qu’il faut traverser à l’aide d’un bac. Celui-ci se met en marche seulement pour nous.
Ce soir, nous campons dans une propriété, qui mêle activité d’élevage et activités touristiques : la Pousada Santa Clara. La partie hôtel semble chic, le camping est plus rudimentaire.
Mardi 24 octobre : Corumba- Pousada Santa Clara ; 109kms
La nuit a été très chaude, et comme nous étions en bivouac, seul le lanterneau était ouvert. Conclusion, nous avons beaucoup transpiré (pas de possibilité de faire un courant d’air).
Ce matin, nous prenons la route du parc du Pantanal. C’est une piste, excellente sur 40 kms, jusqu’à une mine, puis ensuite avec de longs passages en tôle ondulée, avant de finir en terre et ornières.
Il faut bien que je mange !
Ce soir, nous dormons le long du Rio Paraguay avec de nombreux pêcheurs en action!
Ce héron se laisse dériver sur une touffe de nénuphar
Puis quelques kilomètres plus loin, nous voici à Corumba. Il est déjà plus de 11H du matin (on a encore changé d’heure !). On fait différents achats : d’abord une carte Sim (Claro pour 35 reales=10€) et une recharge de 2GO (15reales), puis quelques courses au supermarché (pas de différence avec la Bolivie), et enfin un atlas routier du Brésil (trouvé dans un kiosque à journaux). Nous mettons du temps pour faire ces courses, car se faire comprendre est laborieux : on ne parle pas un mot de portugais, et eux ne parlent pas un mot d’espagnol.
Après cela, nous nous garons près du Rio Paraguay, fleuve large et tranquille, admirant les petites barques de pêcheurs, les canots qui fendent l’eau, transportant des passagers, les plantes qui dérivent sur l’eau, parfois servant de radeau à un oiseau. La découverte du Pantanal commencera demain.
Lundi 23 octobre : Yacuses (Bolivie)-Corumba (Brésil) ; 78kms
Ce matin, à l’heure où les écoliers arrivent à l’école, nous prenons la route. La distance est vite couverte, et nous voici à la frontière. Coté Bolivien, pour une fois, le bureau de douane (où il faut rendre le papier d’importation temporaire du véhicule) est avant le bureau d’immigration, ce qui fait que la douanière n’était pas très contente car elle n’a pas pu voir notre véhicule garé plus loin. Ensuite, nous avons fait les formalités côté brésilien. Il a fallu attendre que le papier d’importation soit signé par un responsable, mais ensuite on est passé sans être contrôlés. On a l’impression que l’on aurait pu passer sans rien demander. On a changé des dollars, côté bolivien, au même taux que celui annoncé par le convertisseur de devises.