Itinéraire parcouru en rouge
Nettoyage du filtre à air après toute cette poussière
Ici, on accroche l'étandage ou l'on peut!
Dimanche 30 octobre : Tolhuin- Onaissin (Chili) ; gris, 11° ; 95kms puis 74kms
Ce matin, nous reprenons la route N3 en direction du Nord. Avant Rio Grande, nous faisons une pause repas dans un lieu insolite : l’extrémité d’un pont. Nous utilisons la structure pour faire sécher le linge lavé hier au soir. Puis arrêt à la station YPF de Rio Grande pour retrouver de l’excellent wifi, et ensuite direction San Sebastian et la frontière.
A 15h, nous voici à la frontière Chilienne. Les passeports sont tamponnés, le véhicule a son papier d’importation, on remplit le papier où on déclare ce que l’on a, puis le véhicule est fouillé par des agents sanitaires, aimables mais qui ont l’œil vigilant. Nous n’avons plus de fruits, les légumes et la viande sont cuits, mais voilà, cette viande, ce sont des cuisses de poulet, et même cuits, les os ne transitent pas ! Me voilà en train de désosser le poulet sous l’œil des douaniers.
Nous reprenons la route, nous n’irons pas au parc des pingouins rois car c’est fermé en ce moment, nous trouvons un joli coin, tranquille, derrière les seuls arbres que l’on voit depuis 200kms, peu de kilomètres après le croisement des routes. Pas un bruit, pas une voiture.
Lat -53.34178 Lon -69.52612
Nous quittons l'Argentine pour quelques jours, la suite se passe au Chili:
L'estancia Harberton avec son jardin, son atelier, son cottage et le hangar servant à la tonte des moutons
Sur la piste, rencontre avec des Ibis black faced, puis une vache pendue dans un corral et prête à être découpée et des chevaux sauvages
Juste à côté, on a pu visiter le musée Acatushun, qui nous a vraiment passionnés. Nous avons rencontré Sarah, guide bénévole francophone, ayant une très grande connaissance de la faune marine des régions polaires. Grace à elle nous avons pu profiter pleinement de ce hall d’exposition très bien fait. Une biologiste anglaise, Nathalie Prosser Godall, a collecté sur les plages, pendant des années des squelettes de mammifères marins, les a nettoyés, répertoriés. Maintenant, on peut voir aux murs, des dessins représentant ces animaux de taille réelle, avec placé devant le squelette correspondant. Grace à cela, on peut comparer les tailles, les dentitions, les modes de propulsion. On a droit à une visite de la cabane de traitement des squelettes, avec ses tonneaux ou macèrent les corps, ses chaudières servant à les faire bouillir une fois bien ramollis, les tables où sont nettoyés tous les os, les bacs où se putréfient les têtes (qui ne peuvent pas bouillir sinon elles perdent leurs dents). Pour ce musée, on ne regrette ni les 40 kilomètres de piste, ni d’être avec notre véhicule, ce qui nous a permis de nous attarder.
Après, nous repartons pour rejoindre le camping de Tolhuin.
Après une trentaine de kilomètres, nous retrouvons la côte ainsi que des pâturages. On entre sur le territoire de l’Estancia Harberton qui couvre 20 000 ha. L’Estancia est située dans un site magnifique, mais les bâtiments qui datent de 1886, sont petits et vieillots. On trouve la maison de Thomas Bridge, le fondateur de l’Estancia, qu’il a ramenée d’Angleterre en pièces détachées. A côté se trouve le port et le hangar à bateaux, en effet, jusqu’en 1976, on ne pouvait accéder ici que par la mer. Puis on découvre le hangar de tonte, lieu important qui ne servait qu’une fois par an. Comme l’Estancia devait pouvoir vivre en autarcie parfois pendant 2 ans, on trouve des ateliers de différentes sortes. Depuis 20 ans, ce n’est plus un lieu d’élevage, seulement un musée avec visite guidée (240pesos/pers).
Samedi 29 novembre : Ushuaia-Harberton-Tolhuin ; gris, 11° ; 203kms
Après quelques courses, nous nous dirigeons vers l’Estancia Harberton, lieu historique de la Terre de Feu. Pour y accéder, il faut reprendre la N3 pendant 40 kms, puis emprunter une bonne piste qui traverse des forêts de Lenga. Là, on trouve des milliers d’arbres couchés, enchevêtrés, mis à terre par la neige et le vent (l’enracinement est faible, la couche arable étant très fine), disséminées dans ces clairières, des cabanes, certaines coquettes, d’autres faites de matériaux récupérés.
Arrivée sur Ushuaia au crépuscule
Le retour se fait sur une mer d’huile, le soleil filtrant à travers les nuages. L’arrivée sur Ushuaia se fait au crépuscule, il est 21h. Nous reprenons le véhicule pour aller bivouaquer au parking du Glacier Martial.
Après cela nous avons pendant plus d’une heure le temps d’admirer le paysage, les sommets enneigés, les quelques maisons le long de la côte avant d’arriver près de l’île Martillo. Là se sont implantées deux colonies de pingouins : des petits pingouins de Magellan avec leurs deux bandes noires formant comme un collier, et les grands pingouins Papues, beaucoup plus noirs. Au milieu de ce groupe, on distingue 2 pingouins royaux, plus grand et avec du jaune sous le cou. On a le bonheur d’en voir un qui rejoint son groupe, il marche rapidement, bien droit, comme un homme.
Partage de l'ile entre les lions de mer et les cormorans
Cormoran Impérial avec une couronne sur la tête, une boule rouge sur le bec et des yeux bleus.
La sortie du port d’Ushuaia permet d’avoir de belles vues sur cette ville, puis quelques minutes plus tard, nous voici à l’approche de l’île aux cormorans. Le Cormoran impérial est drôle avec ses plumes formant comme une couronne sur la tête, une boule rouge sur le bec et ses yeux bleus. Un peu plus loin, voici les Lions de mer (hier on a appris que cet animal fait partie de la famille des otaries), c’est l’heure de la sieste, tout le monde est couché, quelques petits tètent leur mère. A peine le temps d’admirer le paysage qui nous entoure que voici le phare des Eclaireurs, dressé sur un rocher, au milieu du canal de Beagle.
Vue du catamaran lorsque l'on quitte Ushuaia par le canal de Beagle
Ensuite, direction la ville, c’est décidé nous allons faire l’excursion sur le canal de Beagle. Nous choisissons l’opérateur Canoero pour 2 raisons, d’une part il est le seul à aller jusqu’à l’île des pingouins en ce moment, et deuxièmement on voyage sur un gros catamaran. Nous n’allons pas regretter ce choix, car il est bien agréable de pouvoir se mettre au chaud tout en regardant le paysage et d’être assis confortablement lorsqu’on fait une excursion de plus de 4 heures et pratiquement 120 kms (on paie 1500pesos par personne). On a rendez-vous à 16h30.
Vendredi 28 octobre : Parc Terre de Feu – Canal de Beagle ; 0° au lever du jour, 13° dans la journée, ensoleillé puis nuageux (toujours pas de vent) ; 37kms
Il fait « frisquet » ce matin quand nous nous réveillons : 0° à l’extérieur, et pas beaucoup plus à l’intérieur. Vite, nous mettons le chauffage en route et rapidement l’habitacle est chaud. Et puis, le soleil chauffe déjà bien à travers les fenêtres. Pour profiter de ce beau temps, nous décidons de marcher dans le parc ; ballade au bord de l’eau (seul un sentier minuscule est ouvert) puis nous allons voir la cascade Ripo Pipo, elle n’a de cascade que le nom, c’est plutôt un rapide. Cependant, que c’est agréable de marcher dans cette nature calme, avec un beau temps printanier !
Carte réalisée en début de découverte
Un petit bonjour à un bagnard!
Fers mis aux pieds des bagnards
Le Musée de la Marine est situé dans l’ancien bagne construit entre 1902 et 1920. On se retrouve dans un univers carcéral, cellules alignées sur deux niveaux, photos et objets évoquant la vie des prisonniers. Il est impossible de tout lire, dans chaque cellule est évoqué un aspect de la conquête de cette région, et ce qui est lié.
Un peu de shopping, un peu de wifi à l’office du tourisme, puis nous regagnons notre camping-bivouac en pleine nature.
Peuple Yamanas, premiers habitants de la Terre de Feu, totalement décimé par les épidémies et les colons
Ushuaia, mission Anglicane en 1870
Journée culturelle, nous visitons 2 musées, le Museo del Fin du Mundo, et le Museo Maritime.
Le premier est dans deux bâtisses, d’une part dans l’habitation des premiers gouverneurs de cette ville, construite vers 1900. Beaucoup de photos permettent de voir l’évolution d’Ushuaia. Une autre partie du musée, située dans la première banque, retrace l’histoire de ce coin de terre, habité au début seulement par des tribus Yamanas, puis sont reproduites des cartes de navigateurs qui montrent que cette partie de La Terre de Feu et le canal de Beagle, étaient inconnus jusqu’au début du 19ème siècle. Enfin une salle nous permet de revoir une partie des oiseaux rencontrés, mais ici ils sont naturalisés.
Jeudi 27 octobre : visite de Ushuaia ; nuageux avec éclaircies, 15° ; 50kms
Dans le parc Terre de Feu, on peut y rester 3 jours et 2 nuits. Comme il n’y a pas d’autre lieu pour camper à Ushuaia, on peut sortir du parc pour aller en ville, à condition de demander une autorisation écrite au « guardaparc », à l’entrée du site. Donc ce matin, nantis de ce papier, on va en ville.
Nous admirons les couleurs vives du quartier autour de Colegio Don Bosco : le clocher jaune typique de cette ville et les fresques sur le murs de l’école. Puis nous continuons dans les rues commerçantes, les petites bâtisses en bois de couleur vive se mêlent aux bâtiments récents.
Ici aussi il y a des parasites sur les arbres et des champignons que mangeaient les indiens Yamana
C'est ici que nous bivouaquerons cette nuit
Pour nous, 5700 km depuis Montévidéo
Voici la vue que l'on a lorsque la N3 s'arrête, après plus de route!
Quelle surprise, dans ce parc, de trouver des forêts de feuillus (des Lengas), des prairies bien vertes, des petits ruisseaux et lacs. Avec le soleil, tout est pimpant et sent le printemps. L’organisation est impeccable, des sentiers bien indiqués permettent d’accéder aux points de vue, plusieurs espaces de camping libre sont prévus (avec toilettes), des navettes permettent d’aller d’un point à un autre. Après avoir vu la baie de Lapataia, nous faisons un arrêt près du barrage des castors. Puis allons jusqu’à la tourbière de la Laguna Negra. C’est au camping libre de la Laguna Verde que nous bivouaquons, en pleine nature. Lat -54.84542 Lon -68.57945
Nous poursuivons la N3 jusqu’au bout, cette route qui traverse l’Argentine, finit là, par une piste qui s’arrête à la baie de Lapataia, latitude 54°Sud
Au fond, le canal de Beagle
Randonnée au glacier Martial
Nous nous renseignons à l’office de tourisme, puis le soleil étant revenu, nous nous dirigeons vers le glacier Martial, situé sur les hauteurs de la ville. La route en lacets pour accéder au parking permet déjà de bien voir le Canal de Beagle. Puis nous continuons à pied, une heure de montée pour atteindre la neige. La vue est splendide : devant nous, eau bleue marine, îles, et au loin, les côtes de l’île Navarino, et derrière nous la cordillère Martial, avec ses sommets et ses pentes enneigées. La redescente se fait rapidement, et le soleil étant toujours resplendissant, nous nous dirigeons vers le parc Terre de Feu.
Nous cherchons à nous arrêter près des quais d’embarquement, mais la circulation est dense et les parkings remplis, c’est une surprise de voir toutes ces voitures stationnées ou non, et tous ces piétons. C’est au sommet d’une rue, assez éloignée, que l’on peut enfin se garer, en effet Ushuaia est une ville accrochée à flanc de montagne, et toutes les rues dans le sens Nord-Sud sont très en pente.
Mercredi 26 octobre ; Tolhuin-Ushuaia ; pluie et neige le matin, soleil l’après-midi, 15° ; 151kms
Nous nous levons avec le soleil, mais au loin, l’horizon est noir. Nous tournons un peu dans Tolhuin pour trouver la fameuse Panedaria La Union, réputée pour ses pâtisseries et empenadas (chaussons de pâte feuilletée garnis de différentes façons), nous en achetons quelques exemplaires qui nous ferons le repas de midi.
Après cela direction Ushuaia. La route s’élève au milieu de la forêt, le paysage pourrait être beau s’il ne se mettait à pleuvoir et neiger ! Vaillamment nous poursuivons notre route, enfin se dressent de part et d’autre de la route les deux tours carrées qui marquent l’entrée de la ville. Le temps s’éclaircit un peu, la pluie arrête de tomber.
Ces huttes en bois servent à abriter les tentes du vent
Le camping Hain avec sont parc d'attraction. Ici les propriétaires sont des adeptes du recyclage et tout est créé à partir d'objets de récupération
Vue sur les montagnes du parc national Terre de feu
Le lago Fagnano vu du camping
Arrivée dans la ville de Tolhuin par les quartiers périphériques
Dans la région, les arbres sont tous morts et recouverts de lichen
Estancia, élevage des moutons
Puis les forêts grandissent, les montagnes apparaissent au loin, couvertes de névés. Nous arrivons à Tolhuin, où nous nous dirigeons au bord du lac. Nous allons au camping pour être abrités du vent et profiter de la douche chaude. Le lieu a tout pour plaire : la vue, la conception des équipements (des sortes de tipis en bois pour mettre les toiles de tente et cabanes pour cuisiner ou manger), seul bémol, un peu à la marocaine, tout est mal entretenu ! C’est bercés par les vagues (sur le lac) et avec la vue sur les montagnes que nous nous endormons.
Camping Hain, Lat-54.52597 Lon-67.2322
Arrêt à Rio Grande pour faire les courses, où on se précipite au rayon produits frais : depuis 3 jours, nous étions en rupture de stock de fruits, légumes et viande, n’ayant rien racheté en prévision de ces passages de frontière ou leur importation ou possession est interdite entre ces 2 pays.
Ensuite, en direction de Tolhuin, le paysage change, nous suivons un cours d’eau qui coule paresseusement dans une vallée, faisant de nombreux méandres. Les arbres réapparaissent, ils ont mauvaise mine, agitant des lambeaux de lichen dans le vent ou pire, sous forme de troncs gisant au sol. On s’aperçoit qu’il est vraiment tôt dans la saison, seulement quelques bourgeons apparaissent.
Mardi 25 octobre : du Chili (avant San Sebastien) à Tolhuin ; éclaircies puis averses, vent 50km/h, 4° à 15° ; 221kms
Ce matin, nous franchissons la frontière chilienne où l’on nous reprend les papiers faits hier, puis quelques kilomètres plus loin c’est la frontière avec l’Argentine (là, pas de bureaux communs). A nouveau 3 bureaux à franchir, puis la fouille du véhicule. Enfin on peut rouler en direction de la « fin du monde » (c’est ainsi qu’ils disent sur les panneaux). On longe la côte, l’Océan Atlantique a une couleur sale, fini le beau bleu des autres jours. Les Estancias ont de grands hangars servant de le lieu de la tonte des moutons).
Gaucho chilien surveillant ses moutons
Ici, les maisons sont plus belles et plus proches de la route
Ensuite, nous prenons la route (257) direction Onaissin, toute neuve, revêtue de ciment. Nous traversons des vallées où paissent des milliers de moutons, les bâtiments d’habitation sont très proches, pimpants avec leurs murs blancs et leurs toits colorés. Ensuite, il nous reste 40 kilomètres de route en ripio (gravier), avant d’arriver à la frontière. Nous nous arrêtons à une quinzaine de kilomètres avant celle-ci, le long d’une piste secondaire, avec rien autour de nous, seulement du vent et des moutons. Lat -53.3221 Lon-68.81506
Pendant la traversée, oh surprise un dauphin de Commerson!
Embarquement pour la traversée du détroit de Magellan
En début d’après-midi nous voici à la frontière. Aux premiers bâtiments, il n’y a rien, argentins et chiliens sont dans les mêmes locaux un peu plus loin. Là, on nous donne un papier avec 4 cases, cela veut dire qu’il faut passer à 4 guichets : passeports, véhicule côté argentin, véhicule côté chilien et produits à déclarer. Ce dernier poste est plus ennuyeux, car beaucoup d’items à cocher. Nous mettons que « si » nous avons peut-être des produits interdits, ainsi quand un peu plus tard on nous fouille le véhicule, c’est normal si la douanière trouve un produit interdit d’importation au Chili (nous, elle ne récupère que le petit bout de beurre mal emballé ; le pain, le lait UHT et le fromage industriel passent, ainsi que la planche à découper en bois).
Après une soixantaine de kilomètres, nous prenons un ferry pour traverser le Détroit de Magellan. On paie à bord (415pesos argentins) et la traversée dure environ 30 minutes. Depuis le pont battu par le vent, nous voyons arriver les côtes de la Terre de Feu, et surtout 2 dauphins de Commerson (une grande bande blanche barre leur corps) qui traversent devant l’embarcation
Lundi 24 octobre : Rio Gallegos- San Sebastian (frontière Chili Argentine) ; Ensoleillé, vent moyen et régulier,
température 20° ; 290kms
Somme toute, la nuit a été bonne, le bruit s’étant arrêté à minuit. Ce matin, tournée des « respuestos », magasins de pièces détachées pour trouver un bouchon de réservoir, la difficulté provient du fait qu’ici ils sont vissés. Avec notre pauvre espagnol, nous arrivons à nous faire comprendre, il faut dire que la plupart des personnes rencontrées font leur possible pour nous aider. Arrêt chez Chevrolet (En Amérique du Sud, Isuzu est distribué par Chevrolet), ils ne trouveront qu’un bouchon de réservoir d’huile pour nous dépanner. C’est mieux que rien.
Puis nous nous dirigeons vers la frontière Argentine-Chili. Pour rejoindre le sud de l'Argentine, il est nécessaire de traverser une zone Chilienne sur 200km. Au passage, nous nous arrêtons pour admirer le Lago Azul, petit lac de cratère aux eaux turquoise.