Pour ce premier voyage, ici se termine le Chili. La suite continue en Argentine
Puis après les plateaux d’altitude Chiliens, voici les Argentins. De ce côté de la frontière, on trouve des troupeaux de 100, 150 lamas. Ils n’ont pas été tondus et sont tout ronds ! Entre deux passages à plus de 4000m d’altitude, nous nous arrêtons à côté de Susques, à une altitude de 3600m, espérant mieux dormir. Nous sommes à proximité d’un val bien vert, avec des plaques de sel (ici aussi, l’eau qui descend des montagnes est salée). Là paissent ânes et lamas. Tout est très calme, seul inconvénient, la végétation alentour, constituée de bosquets dégage une forte odeur de résine.
A 11h15, nous atteignons le village de Jama, faisons les formalités dans une ambiance bon enfant, et une demi-heure après, c’est fini, nous voici de retour en Argentine. Nous faisons le plein à la station YPF de ce lieu, et même pouvons relever nos mails. Etonnant à 4200m d’altitude, loin de tout (150kms de San Pedro d’Atacama, 300kms de Jujuy). Dans cette station, nous croisons 2 français avec le sac à dos, qui attendent depuis hier qu’un véhicule veuille bien les prendre, en effet, cette frontière ne se passe pas à pied.
Samedi 31 décembre : bivouac près du Licancabur-Susques (Argentine) ; soleil, 25° ; 242kms
Hier, le coucher de soleil a été magnifique, parant la montagne de couleurs dorées. Certainement l’effet de l’altitude, mais nous avons mal dormi, seulement une insomnie, sans autre symptôme. Ce matin, nous continuons, toujours plus haut. A ces heures-ci, le paysage n’est pas « brulé » par le soleil, les vues sont somptueuses, les lagunes d’altitude sont magnifiques, et les pauses photos nombreuses. Il nous semble que les salars sont plus secs.
Notre itinéraire du 27 décembre au 31 décembre au Chili. (en rouge) 933 kms
Le Volcan Lilancabur 5920m,au loin, le cerro Juriques 5704m
Bivouac à 4200m d'altitude
Une oasis dans le désert: San Pédro d'Atacama
Espace de culte dédié aux Atacamos
Vue sur la vallée du Rio San Pedro
Un Atacamos, habitant de cette cité.
Dans l’après-midi, nous reprenons la route du Paso de Jama. Les vues sont différentes, on a en ligne de mire le volcan Lilancabur, avec ses pentes colorées. La route monte beaucoup, elle n’est pas sinueuse, elle attaque la montée de face. Nous voulons nous arrêter avant d’être trop haut en altitude. Nous trouvons un endroit pour bivouaquer à 4175m d’altitude. Nous croyons être seuls, mais un berger avec ses lamas passe près de nous en fin d’après-midi. Ils ne doivent pas loger bien loin.
Par contre, dans ce lieu, il y a un beau sentier qui mène à un espace de culte perché sur une colline. De là, on a une vue à 360° sur l’oasis qui entoure San Pedro d’Atacama, la vallée de La Mort vue de dessus (qui est bien plus belle et impressionnante que quand on est dedans), la vallée du Rio San Pedro.
Vendredi 30 décembre : Tambillo- route en direction du Paso de Jama ; soleil, 30° ;71 kms
Ce matin, avant de reprendre la route goudronnée, nous faisons une épilation aux pneus, des dizaines de petites épines se sont enfoncées dedans malgré nos précautions. Aujourd’hui, nous avons décidé de consacrer ce dernier jour dans cette région à des sorties culturelles. Nous nous dirigeons vers le Museo Paige, nous ne le trouvons pas, nous nous renseignons à l’office du tourisme. Ah, oui, il est fermé car ils refont les bâtiments…. Nous pensons que cela va durer longtemps, ils en sont à démolir. Donc direction notre deuxième objectif, El Pukara de Quitor. C’est une ancienne forteresse, qui date d’avant les incas et avant les conquistadores. On ne peut pas s’approcher des murailles, le site est entouré de cordes (les chemins se sont dégradés, et au lieu de réparer, ils ferment). On voit qu’il y avait des constructions étagées sur une pente…. Beaucoup de pierres et aucune explication. Ça, c’est une particularité de ces régions, il n’y a jamais de panneaux explicatifs, si on veut en savoir plus il faut prendre un guide (qui ne parle qu’espagnol).
Nous reprenons la voiture et allons nous réfugier dans la seule forêt du salar d’Atacama, Tambillo. Là, il faut faire très attention car les arbres sont des acacias aux épines acérées.
Sur place, nous voyons quelques oiseaux spécifiques (il faut qu’ils soient résistants pour vivre ici), des lézards, et des flamants roses. Maintenant nous savons qu’ici vivent 2 sortes de ces oiseaux, le flamant des Andes, plus grand, moins coloré et le flamant du Chili aux teintes plus pâles, sans cette grosse masse de plumes noires à l’arrière, une troisième espèce vient s’y réfugier l’hiver quand les lagunes d’altitude (au-dessus de 4000M) sont gelées. On nous présente aussi des Artémis, les petits crustacés dont se nourrissent ces grands oiseaux. Vers 18h, les flamants se réunissent dans un lieu à l’écart, les uns y allant en volant mais d’autres en marchant à grandes enjambées. Le vent s’est levé fortement, ondulant les lagunes, faisant voler le sable.
Nous reprenons notre chemin. La route est bonne jusqu’à la bifurcation après le village de Toconao. Ensuite, et bien on peut encore rouler, mais le goudron part à de nombreux endroits….. elle est en voie de dégradation. La lagune Chaxa, est située dans le salar d’Atacama. Ici, les eaux qui descendent des Andes s’arrêtent et s’évaporent. Comme cette eau est salée, le sol est de plus en plus gorgé de sel, par moment il imprègne le sable, l’agglomérant, à d’autres, il affleure, fleurs blanches entre les blocs.
L’après-midi, nous nous dirigeons vers la lagune Chaxa, à 65 kms de San Pedro, réputée pour sa colonie de flamants roses. Nous traversons la cuvette de San Pedro ; plus on s’éloigne de ce village, plus les touffes d’herbe s’espacent, jusqu’au moment où il n’y en a plus. Tout autour de nous, il n’y a que des cailloux et du sable. Nous faisons un détour par la lagune Cejar, nous disant qu’il serait intéressant de se baigner dans un lac salé, et de flotter. Arrivés devant la porte, on est ébahi devant le prix, 10 000pesos par personne (on a payé 2500pesos au musée), et en plus, on ne se baigne pas on peut juste prendre des photos et marcher. Donc, demi-tour !
Jeudi 29 décembre : San Pedro-Lagune Chaxa ; soleil, 30° ; 129kms
Ce matin, nous profitons de l’excellente connexion wifi du camping avant de partir, puis nous allons visiter l’excellent musée des Météorites. Il ne se voit pas de la route et n’est pas indiqué, mais situé à 2 pas du centre ville, derrière le gymnase. Un passionné de ces pierres venues du ciel a monté un dôme dans lequel il a mis en scène les météorites qu’il a trouvées, de manière très pédagogique. On apprend les différentes sortes de météorites, de celles qui correspondent au noyau de la planète à celles qui constituent le manteau terrestre. Tout est expliqué par un audio-guide en français. Puis, lorsque l’on a fait le tour des panneaux, le fondateur vient nous rejoindre, et nous montre les caractéristiques d’une météorite. Nous glanons des renseignements, et pourquoi on en trouve tellement dans le désert d’Atacama. C’est vraiment enchantés que nous quittons ce lieu.
Vallée de la Lune vue d'en haut
San Pedro d'Atacama, son église et une rue
Enfin, pour finir l’après-midi, nous nous engageons dans la vallée de la Mort. On croirait cheminer dans une carrière tourmentée, on a vu mieux. Seuls les surfeurs essayant de glisser sur une pente sableuse nous distraient.
Nous sommes près de San Pedro, et n’avons pas envie de bivouaquer, à la vue des gens qui trainent dans les rues. Nous nous dirigeons vers le camping « los Abuelos ». Une charmante demoiselle, avec un sourire désolé, nous explique qu’ici les motorhomes ne peuvent plus camper ; son patron a remplacé les emplacements par des bungalows. Il ne nous reste plus qu’à aller à l’hôtel camping Takha Takha. Il est situé derrière de grands murs et un haut portail. A l’intérieur, un petit jardin, une piscine, des sanitaires tout à fait corrects, du wifi, seuls inconvénients, son prix (cela nous revient à 40€ la nuit), et l’emplacement pour camping-car qui manque d’intimité (dans la cour). Pour cette nuit, cela ira.
Ensuite nous nous dirigeons vers sa partie basse. Là encore, il n’y a que l’eau et le vent qui ont travaillé, entaillant profondément le sol. Nous nous engageons ensuite dans une gorge où se succèdent dunes, falaises et surtout des reliefs couverts de sel.
Après quelques courses alimentaires et un peu d’internet sur la place, nous nous dirigeons vers le mirador qui domine la Vallée de la Lune. De là, nous avons une belle vue sur l’intérieur de ce site, nous dominons la vallée aux reliefs érodés.
Mercredi 28 décembre ; Autour de San Pedro d’Atacama ; soleil, 25° (UV 11) ; 96kms
Ce matin, nous flânons dans les rues de San Pedro, profitant du calme du matin. Le centre du village est agréable, avec ses petites maisons bien propres, son église en adobe au plafond en bois de cactus, sa place où trône un sapin de Noël et une crèche, ses arbres ombrageant les bancs. Par contre, les magasins de souvenirs et les agences touristiques se touchent toutes. On regarde ce qu’elles ont à proposer, nous voici rassurés, on en a déjà vu une grande partie.
Piste pour rejoindre les geysers de Tatio, tôle ondulée et nid de poule garantis!
Le lieu est désert, la barrière grande ouverte. Il est bien indiqué que c’est ouvert seulement de 6h à 12h, mais la pancarte est si vieille, qu’elle ne doit plus servir. Alors, nous allons jusqu’au milieu du site, admirons les fumerolles, l’eau qui bouillonne et crachote, le tout devant un paysage merveilleux. Soudain apparait un pickup, nous comprenons que c’est le gardien du site et qu’il nous demande de déguerpir. Nous tentons bien de rester sur le premier parking, mais non, il nous chasse, on ne dort pas sur ce site ! Désillusion ! Nous cherchons à proximité un lieu de bivouac, mais rien ne nous plait, et puis nous ne nous sentons pas très en forme, alors nous décidons de repartir pour bivouaquer en-dessous des 4000m d’altitude. Il nous faut à nouveau refaire les 30kms de mauvaise piste, pour trouver, à 25kms de San Pedro un bivouac, face à un merveilleux panorama, avec devant nous le volcan Licancabur.
Enfin, après avoir louvoyé d’une piste à l’autre (les Tours Opérators qui empruntent ce parcours essaient de rouler à côté de la piste officielle, ce qui fait que 3 ou 4 pistes se côtoient, toutes aussi mauvaises), nous arrivons vers 16h30 au site des Geysers.
Nous décidons de rejoindre le site des geysers de Tatio. Il y a deux choses que nous ne savions pas, la première c’est que ce site est à 4300m d’altitude, et la deuxième, c’est que la piste, qui mesure 80kms de long, est affreuse sur 30kms : grosse tôle ondulée, trous, poussière. Donc nous voilà partis. Tout de suite, nous sortons du plateau de San Pedro, et en une trentaine de kilomètres atteignons à nouveau les 4000m d’altitude. A l’Est, les paysages sont magnifiques, nous longeons une chaîne de sommets variés : volcans, cimes blanches, mais pas de neige, sommets à plus de 5800m d’altitude. Nous longeons encore 2 lagunes où nagent des canards. Puis nous atteignons le petit hameau de Machuca, quelques maisons aux toits recouverts de grandes herbes jaunies, et une petite église avec sa tour carrée ressemblant à un fortin.
Après de nombreux kilomètres, à travers une sorte de plateau, nous atteignons l’altitude maximum : 4880m. Les kilomètres défilent au-dessus de 4000m, et c’est seulement à une quarantaine de kilomètres de San Pedro que la descente s’amorce. En 20 kilomètres, nous redescendons à 2500m d’altitude. Tout le long de la route, les voies de détresse pour camions s’enchaînent. San Pedro est sur un plateau, sur lequel on trouve des lagunes et quelques arbres.
On y parvient vers midi, et on fait une halte sur la place du village. Puis nous allons chercher du gasoil à la station Copec qui est en pleine ville, et par le jeu des sens interdits on fait pas mal de tours et détours. Beaucoup de touristes, beaucoup de poussière, beaucoup d’agences de tourisme, voilà ce que nous en retenons pour aujourd’hui.
Mardi 27 décembre : près de Susques- Paso de Jama-San Pedro d’Atacama-El Tatio ; soleil, 22° ; 395kms
Au lever du jour, il fait 3°, heureusement notre chauffage fonctionne. Nous repartons à 8h, et lorsque nous arrivons à la frontière, au Paso de Jama à 4200m d’altitude, il n’y a pas trop de monde. Ici, les douaniers des 2 pays sont côte à côte et on ne perd pas de temps. Une visite du véhicule pour voir ce que l’on a dans les placards (enfin ceux qui peuvent être atteints sans monter dans le véhicule), et nous repartons. Après le contrôle, nous continuons à monter, dans des paysages très dépouillés, mais aux couleurs magnifiques. Nous passons devant plusieurs lagunes étincelantes, où s’abreuvent Vigognes et Flamants roses (n’oublions pas que nous sommes largement au-dessus des 4000m d’altitude, a-t-on déjà vu un Flamant rose au sommet du Mont-Blanc ?).