Itinéraire parcouru en rouge
Nous quittons à nouveau l'Argentine pour quelques jours, la suite se passera au Chili:
Forêt de Pehuén, conifère aux feuilles acérées et coupantes
Véritable plateau de fromages "français", il y a même le drapeau tricolore sur certains mais tous sont des espèces de Camembert fabriqués au Chili!
Le comble pour nous, c'est que l'on a découvert un camembert Savoyard!!!
Après cela, c’est la descente côté chilien, avec plus de fermes, de prés, d’arbres. Nous roulons jusqu’à Pucon, nous ne voyons rien du paysage, tellement il y a du brouillard ! Là, il nous faut acheter des produits frais au premier supermarché venu. Ah, Noël approche, un sapin est installé dans l’entrée. JN s’attarde au rayon fromages : ils ont 10 sortes de fromages aux noms différents, mais qui ont tous cet aspect de pâte cuite, puis à côté ils y a les fromages qui ont un drapeau français, un nom français…. Mais qui sont élaborés au Chili.
Nous finissons la journée installés au bout de la plage de sable noir, le long du lac Villarica.
Samedi 26 novembre : Junin de los Andes-Pucon (Chili) ; 148kms
Aujourd’hui, direction la frontière chilienne au Paso Tromen. Au départ c’est une jolie petite route goudronnée cheminant dans un paysage vallonné. Puis nous arrivons à l’entrée du Parc Naturel Lanin, et là c’est une piste jusqu’à la frontière. Malheureusement la pluie se met à tomber, elle ne s’arrêtera plus jusqu’au soir. Nous traversons des forêts de Pehuén, sorte de conifère très original avec des feuilles acérées qui enveloppent les branches et des formes de chandelier. A la frontière côté Argentine, nous perdons 1h en raison de la queue de véhicules, et côté chilien, nous tombons sur un policier qui ne connait pas la procédure pour un véhicule étranger alors encore 1/2 heure!
Ci-dessus, statue du musée Via Christi.
A droite et à gauche,vitraux de l'église Nuestra Signora de Las Nieves représentant scène de chasse et de jeux d'enfants.
Eglise Nuestra Signora de Las Nieves.
A gauche, ce sont des tapis mapuches accrocés aux murs.
A droite, le hall d'accueil de l'église avec ses mosaiques en carreaux ou en bois.
Enfin, pour terminer cette journée, nous faisons un crochet par le lieu nommé Via Christi, sorte de musée à ciel ouvert regroupant de nombreuses scènes religieuses gravées dans la pierre. Puis nous nous arrêtons à l’église Nuestra Signora de Las Nieves. Ce bâtiment nous plait car clair, moderne, sans ostentation. Les murs sont décorés de tissages mapuches, et les vitraux mêlent scènes religieuses et agricoles. Le Christ n’est pas sur une croix, mais en lévitation et accueillant.
Nous finissons la journée au camping Laura Vicuna, du nom d’une petite fille ayant offert sa vie à Dieu pour sauver sa mère. Ce camping est bien situé, correct au niveau des équipements.
Après quelques courses, nous continuons direction Junin de Los Andes. Le paysage se modifie, on quitte les forêts aux verts sombres, la pampa réapparait, estancias et villes sont nichées au milieu de peupliers dansant dans le vent. Les volcans, l’eau et le vent ont créé un relief caractéristique, sables blancs, colonnes de basalte, cratères érodés. Le vent se met à souffler très fort, soulevant des nuages de poussière, et là, bravant les éléments, volent quelques Jote Cabeza Negra et Condors. Evidemment, ils volent si haut que l’on ne peut pas vraiment les photographier, mais ils sont là !
Vendredi 25 novembre : Route des 7 lacs - Junin de los Andes ; 185kms
Ce matin, nous poursuivons la route des 7 lacs, essayant de profiter d’une trouée dans la végétation pour admirer ces étendues d’eau. Enfin apparait San Martin de Los Andes, petite ville nichée au pied des montagnes, entourée de forêts. Elle a été construite autour de la maison des Guardaparques, qui a été implantée en 1942. Elle est agréable avec ses maisons en rondins ou ses hôtels avec un aspect montagnard et joliment décorée avec des statues d’animaux et de nombreuses fleurs.
Connaissez vous la légende de Gaucho Gil ?
Depuis que nous sommes en Argentine, nous voyons régulièrement sur le bord de la route, des petites cabanes rouges, entourées de drapeaux. Alors, laissez-moi vous parler de Gaucho Gil.
Ces petites cabanes rouges et ces drapeaux sont un culte à Gaucho Gil, personnage ayant la réputation de protéger les gens et les usagers de la route. Antonio Gil vivait au 17eme siécle et était un pauvre employé agricole. Il a été accusé à tort de vol, il s'est enfui et s'est engagé dans l'armée. Au moment de la guerre civile, il a déserté pour ne pas tuer ses compatriotes. Il a été capturé et torturé, il a prédit à son bourreau que sont fils serait malade et que celui-ci serait sauvé si celui-ci l'en priait. Le bourreau l'exécuta et en rentrant chez lui il trouva son fils au plus mal, alors il pria Gaucho Gil et l'enfant guerrit. Ensuite la nouvelle se répandit et un sanctuaire fût construit en sa mémoire. Depuis,il est vénéré comme un saint, de nombreuses personnes demandent sa protection et un pélerinage a lieu le 8 janvier.Cette croyance est très implantée en Argentine. Il est représenté avec tous les attributs du gaucho,bottes, foulard rouge, pantalon bouffant et les boléadoras.
Arrivés là, nous faisons demi-tour pour la faire dans l’autre sens. Nous trouvons un charmant endroit le long de l’eau, le temps de la pause de midi. Puis nous rejoignons Villa La Angostura. Là, pas moyen d’utiliser la carte de crédit, ni aux distributeurs ni à la pompe à essence : panne d’internet.
Enfin, dernière partie de la journée, nous décidons d’avancer un peu sur la route des 7 lacs (maintenant cette route est devenue la Ruta 40 et elle est goudronnée). Après les merveilleux lacs vus les autres jours, ceux-ci nous paraissent tristes car très enchâssés dans les forêts. On va plus loin qu’on voulait, car pas moyen de bivouaquer. On trouve enfin une aire de camping libre à Pichi Traful, le long du Rio Pichi Traful. Elle est très bien, dommage que ces lieux soient si rares, et pas moyen de s’arrêter n’importe où, on est toujours dans le parc national et c’est « prohibido ».
Jeudi 24 novembre : Pimpa Linda- Route des 7 lacs ; soleil, 26° ; 312 kms
Ce matin, le réveil sonne à 6h30, il faut avoir quitté les lieux avant 8h, pendant que l’on a le droit de rouler à double sens sur la piste. Les 40 kms de descente sont un peu moins désagréable car il y a moins de poussière, mais ce n’est pas plus intéressant et nous ne conseillons pas cette visite, trop de kilomètres dans de mauvaises conditions. A la fin de la piste, nous reprenons la direction du Nord, cette fois passons dans des quartiers de Bariloche faits de bric et de broc. Ensuite nous empruntons sur une cinquantaine de kilomètres la route qui mène à Neuquen Cela nous permet de découvrir la vallée du Rio Limay, une des plus jolies routes que nous ayons faite jusqu’à présent. En quelques mots, une eau couleur saphir, des saules vert tendre, des peupliers élancés, et au-dessus des roches très découpées et des falaises. Le tout est un régal du lieu nommé « Amphithéatro » à la confluence.
La Mont Tronador et son glacier suspendu
La lagune glaciaire du Ventisquero Negro
Notre bivouac avec les chevaux
La cascade la Garganta del Diablo
De la poussière pendant 50 km!
Au bout du chemin, on marche jusqu’à la cascade la Garganta del Diablo, belle chute d’eau qui tombe d’une muraille de roches volcaniques, au bout d’un amphithéatre. Ce n’est pas la seule chute d’eau, mais c’est la plus grosse. De là on peut voir que ce mont Tronador est un ancien volcan, érodé par les ans : cheminées balsatiques, murailles de lave.
On retourne à Pimpa Linda, au bout de la piste principale, et trouvons la zone de camping libre « agreste », jolie zone herbeuse où l’on peut bivouaquer au bord d’un torrent, entourés de chevaux qui paissent.
Après plus d’une heure de cette façon, la forêt régresse et on peut enfin voir le paysage. Devant nous, apparait la masse du Mont Tronador, avec son glacier suspendu et ses séracs au-dessus d’une falaise. C’est grandiose ! Nous nous arrêtons au Ventisquero Negro, de là on surplombe une lagune glaciaire aux eaux laiteuses dans laquelle flottent quelques séracs détachés du glacier noir qui y termine sa course. On s’est encore rapproché du glacier principal, et la glace parait bleutée.
Mercredi 23 novembre : Bariloche-Mont Tronador ; soleil, 25° ; 112kms
Aujourd’hui, excursion au sud de Bariloche, au pied du mont Tronador. Après un tronçon de Ruta 40 qui longe encore des lacs aux eaux sombres et des montagnes aux pics acérés, nous prenons une piste. Et quelle piste ! Pas en très bon état, mais surtout très fréquentée, ce qui soulève beaucoup de poussière et comme elle est bordée d’arbres très hauts, qui forment une voute au-dessus du chemin, la poussière ne peut pas s’échapper. 50kms d’enfer, à avoir la peau sèche, la gorge râpeuse, un pare-brise couvert de poussière et une visibilité proche de zéro. Seule consolation, comme nous sommes dans un parc national (nous avons payé 300pesos), tout est réglementé, et il y a des horaires pour monter et d’autres pour descendre, donc nous ne croiserons personne !
Nous prévoyons de suivre le circuit Chico, route d’une soixantaine de kilomètres qui sur la carte suit les méandres du lac, et dont le guide vante la beauté. Le problème est qu’il y a des arbres tout le long, et que seulement 2 ou 3 miradors permettent de voir le lac, ses îles, et toujours les sommets environnants. Cependant, on peut dire que lorsque l’on peut voir le paysage, c’est magnifique.
On se dirige vers le camping Ser, dans la « colonia Suiza ». Meilleur accueil que celui-là, ce n’est pas possible. En voyant Anna, on a l’impression de rencontrer une amie. Elle est désolée, car elle ne peut pas nous garantir la tranquillité (il y a un groupe d’enfants), alors elle nous offre la nuit !
Aujourd’hui, nous traversons Bariloche sans nous y arrêter, il est 12h et la circulation est à son comble. Les rues qui se coupent à angle droit sans que l’on sache à qui est la priorité, c’est bien avec peu de circulation, mais là, c’est un peu angoissant.
A la station service nous rencontrons un authentique gaucho venu au ravitaillement avec son pick-up tout aussi authentique!
Mardi 22 novembre : Villa La Angostura (Argentine)- Colinia Suiza (Bariloche); soleil, 25° ; 131 kms
Ce matin, avant de quitter le bivouac, nous allons admirer le lac Correntoso, les forêts sombres qui l’entourent et surtout ses eaux cristallines qui laissent voir le fond, les poissons et troncs d’arbres immergés. Pour souligner le tout, des haies de genêts en fleurs bordent les sentiers.
Puis nous suivons le rivage du lac Nahuel Huapi, jusqu’à Bariloche. Les paysages sont magnifiques, le contraste entre le bleu du lac, les genêts jaunes et les sommets enneigés, ajoutent du beau sur le beau.