Itinéraire parcouru en rouge du 16 au 23/12/2016
Eglise de Londres entourée d'orangers
Construction en adobe, c’est un mélange de terre et d’herbe. Ici, ils en font des briques assez plates ou plus hautes pour construire leurs murs.
Recyclage des pneus de camion en pots de fleurs
Il est 16h lorsque nous arrivons à Belen. Les rues sont vides, les volets fermés. Que se passe-t-il ? La réponse est inscrite sur les portes des magasins, tout est fermé entre 13h et 18h. Nous trouvons quand même un magasin d’appareils électriques pour acheter un nouveau support pour le smartphone, les secousses ayant eu raison de celui venu de France. Ce soir nous bivouaquons dans le « camping municipal » de Belen. Rien à voir avec un camping de chez nous, c’est un espace aménagé, ombragé, avec tables, bancs et lieu pour faire des grillades, ici il est gratuit.
Panorama de notre cellule à 7h30 du matin.
Un âne et une vigogne comme visiteurs.
On redescend de notre bivouac, les villages se succèdent : Fiambala, Tinogasta, Londres et enfin Belen. Nous connaissons une bonne partie de la route. Tout au long nous voyons de petites habitations en adobe. L’adobe, c’est un mélange de terre et d’herbe. Ici, ils en font des briques assez plates et s’en servent pour construire leurs murs. Les toits sont plats, et souvent une échelle est appuyée au mur pour y accéder.
Vendredi 23 décembre : Ruta de los seismille –Belen ; soleil voilé, 32° ; 307kms
Cette nuit fut fraiche (12° au lever), et calme. Pas un bruit, ni animal, ni humain, le vide. Pourtant ce matin, nous voyons arriver 2 ânes, 5 vigognes et 3 vaches, sortis on ne sait d’où.
Bivouac à 3300m d'altitude
Toujours les dunes de Fiambala
Le long de la route des 6000, altitude 3000m.
Ce n'est pas de la neige mais bien le sable des dunes de Fiambala !
Le vent et les pluies violentes ont érodé le tout. On traverse une gorge puis arrivons sur un immense plateau encadré de hauts sommets. Là, serpente une rivière dont le cours est bordé d’herbes très vertes. On aperçoit au loin, quelques ânes, des vaches, et des Guanacos (à moins que ce soit des Vicunas). A 3300m d’altitude, nous trouvons un bivouac entre une maison en terre aménagée en refuge et le cours d’eau. Tout autour de nous, c’est grandiose, les montagnes autour de nous dépassent toutes les 4000m d’altitude, le coucher de soleil les pare d’une lumière très photogénique. Et puis, il fait beaucoup plus frais. A la tombée de la nuit, il ne fait plus que 17° et la température ne cesse de chuter.
Bivouac, route60, lieu dit Pastos Largos, Lat -27°38’22.99’’ Lon -68°09’10.95’’
Enchantés de ce détour, nous revenons sur nos pas, traversons Fiambala, et prenons la direction du Paso San Francisco. Nous avons renoncé à le franchir car ne voulant pas passer maintenant au Chili, mais nous prenons sa direction pour prendre de l’altitude et trouver de la fraicheur. Nous roulons 70 kms. Passés les premiers kilomètres, plats et caillouteux, tout nous enchante. Le relief prend des teintes variées, la formation des Andes a soulevé les roches, mettant les strates presque à la verticale.
Une chose nous intrigue, au loin, le relief est couvert d’un manteau blanc. Ce n’est quand même pas de la neige, il fait 40° ! Et non, en nous approchant, on voit que c’est du sable, un sable très fin et très clair. A l’heure du repas, nous sommes à Taton, un petit vent souffle, soulevant un peu de sable, mais surtout donnant une impression de fraicheur. Nous essayons de nous éloigner de la piste, mais le sable ne porte pas, on creuse de profondes ornières. Prudemment, on reste sur du « dur ».
Jeudi 22 décembre : Tinogasta-Fiambala-Taton-Ruta de los seismille ; soleil, 42° ; 227kms
La nuit n’a pas été très bonne : trop chaud, trop de bruit, surtout au petit matin (chiens, coqs, mobylettes, paroles, musique). Ce matin nous partons à Taton. Vous ne connaissez pas ? cela se trouve à une quarantaine de kms au Nord de Fiambala. Nous sommes venus à Fiambala pour voir les dunes où passe le Dakar, où l’an dernier Loeb a cassé sa voiture. Et le massif dunaire s’étire jusqu’à Taton. Donc nous prenons la route, les dunes s’imposent à nous lorsque l’on arrive à Fiambala. Après quelques courses et un peu de wifi (meilleur que celui du camping), nous continuons au Nord, nous rapprochant de plus en plus du sable.
Construction en adobe (terre)
Les perroquets nichent dans les falaises
Et on reprend la route, sous une chaleur accablante, l’air est brulant, on dépasse les 42°. On prend la direction de Fiambala. On traverse une large plaine enclavée entre des petits massifs montagneux. Tout a la même couleur, vert marron, la route est droite, rien à voir. Après 100kms, l’horizon est barré par l’extrémité d’une sierra. Là, à ses pieds, un cordon de peupliers dans lesquels sont nichés des villages, 5 ou 6 en quelques kilomètres, maisons alignées le long de la route et immense plazza.
Puis on contourne la Sierra de Fiambala. Le paysage change, parfois des dunes de sable sont accrochées au relief, mais surtout dans la vallée poussent luzerne, arbres, roseaux. Les maisons sont en adobe, fondant sous l’action des éléments extrêmes. Nous arrivons enfin à Tinogasta où nous allons au camping « los Oliveros », très joli, beaucoup de végétation, piscine, et un peu de wifi, juste pour mettre à jour le site. Ouf !
En fin de matinée, nous prenons la direction de Chilecito, espérant y trouver un bon wifi, afin de poster tout ce qui est prêt. En passant, nous voyons les restes du câble qui servait à acheminer le minerai extrait d’une mine perchée dans la montagne. Nous traversons toute la ville, c’est l’heure de pointe : mobylettes garées en double file, piétons se hâtant, clients faisant la queue à la banque. A l’office du tourisme, nous nous connectons en wifi. Avec le smartphone, impeccable, les mails sont reçus, les nouvelles prises…. Mais encore une fois le PC refuse de se connecter ! Pas de PC=pas de mise à jour du site !
Mercredi 21 décembre ; Cuesta de Miranda- Tinogasta ; soleil, 42° ; 257kms
Ce matin, ce sont les caquètements des perroquets qui nous réveillent. En effet, dans les falaises bordant la rivière, toute une colonie de ces oiseaux niche. Bien garés à l’ombre des arbres, on prend le temps de mettre à jour le site. D’habitude, cela est fait le soir. Mais hier fourmis ailées et hannetons nous ayant envahis, attirés par la lampe et cela malgré les moustiquaires Grrr ! Nous avons été obligés de tout éteindre assez tôt.
Vue sur la Cuesta de Miranda
Mortiers servant à piller les céréales
La ligne oblique est une faille sismique. La partie droite glisse sur l'autre vers le bas.
Photo de droite: le véhicule Mercedes 4x4 équipé d'une terrasse panoramique, nécessaire pour visiter le canyon.
Au fil des heures, la température monte : 32° à 13h, 40° à 16h, 42° à 17h. Heureusement, nous avons repris la route, et sentons moins la chaleur. Et puis, après Villa Union, la route passe entre deux massifs montagneux et nous prenons un peu de hauteur, passant à 2000m d’altitude et perdant quelques degrés. Le paysage est encore une fois éblouissant, mêlant des verts et des rouges, des canyons et des sommets. En redescendant, nous trouvons un petit coin parfait pour bivouaquer, le long d’un ruisseau, à l’ombre de mimosas. Nous allons même nous rafraichir dans des vasques aménagées dans le cours d’eau par des habitués ! (lieu marqué avec le symbole camping et nommé Cachiyuyal dans le GPS, Lat -29°20’41.57 ‘’ Lon -67°44’45.80’’)
Au 3ème arrêt, on compare les tours formées par l’érosion aux piliers d’une cathédrale. Enfin, au dernier arrêt, nous sommes sortis du canyon et là se trouvent de multiples tours et formes en équilibre, creusées par le vent. La sortie a duré 3 heures, avec un arrêt apéritif au milieu. Ce lieu est extraordinaire et vaut vraiment le détour.
La parenthèse historique se referme et l’on reprend le bus, roulant au fond du canyon, des immenses parois de sable rouge s’élevant de chaque côté, jusqu’à 150m de haut. Le deuxième arrêt se passe à l’endroit où les parois sont les plus hautes et les plus lisses, la roche présentant des couloirs verticaux, creusés par la pluie ressemblant à des conduits de cheminée. Notre guide nous fait découvrir un lieu où le son monte et redescend 2 fois (double écho).
Nous voici à 10h30 dans le véhicule, nous prenons la direction du massif montagneux, roulant pendant une demi-heure dans la pampa. Arrivés aux falaises, premier arrêt, nous allons voir des pétroglyphes, gravés sur des blocs tombés des falaises. Ils sont très nombreux, certains représentent des troupeaux suivant une piste, mais d’autres restent plus mystérieux, signes religieux ou autre…. On peut aussi voir plusieurs blocs dans lesquels ont été creusés des trous servant de mortiers pour piller leur nourriture. Les archéologues ont découvert que les hommes de cette époque, bien que mourant jeunes, avaient les dents très usées. Ils pensent que cela provient du fait que les mortiers étant taillés dans du sable solidifié, des grains se mélangeaient à la nourriture et leur usaient les dents.
Mardi 20 décembre : Parc Ischigualasto- Talampaya-Cuesta de la Miranda ; soleil, 41° ; 210kms
Ce matin, toujours un grand soleil, mais une petite brise rafraichit l’air. Direction Talampaya. La route traverse des zones sableuses où poussent des arbustes. Au loin, apparait un massif compact aux hautes falaises. C’est là que se trouve le canyon de la rivière Talampaya. Mais pour le voir, il faut rejoindre le centre des visiteurs, acquitter le droit d’entrée au parc (150pesos/pers), et participer à un tour organisé, avec bus 4X4 et guide. Cela n’est pas gratuit, 545pesos/pers.
Le lac du barrage Disque Cuesta del Viento
Photo de droite: le Sphynx
Photo de gauche: des boules de sables aggloméré. En leur centre, elles ont un noyau de fer autour duquel s’est aimanté du sable
Photo de gauche, des blocs instables ne demandent qu'à tomber!
Photo de droite, ce n'est pas une décharge mais des offrandes à la "Défunte Correa", protectrice de la route!
Le retour se fait le long d’une falaise de sable rouge, où là encore les éléments ont sculpté des piliers et tours. Le contraste entre cette falaise rouge et les autres terrains est magnifique. Le guide nous explique que, à cet endroit, la plaque tectonique où sont les sols rouges (plus récents) passe au-dessus de l’autre et que c’est pour cela qu’il y a une si grande différence.
Nous passons la nuit dans l’espace délimité appelé camping à l’arrière des bureaux, ayant accès aux sanitaires (avec eau chaude) et au wifi.
Ensuite il y a un arrêt au musée des dinosaures, construction moderne au milieu de la nature. Là, une archéologue nous explique son travail, sur un fossile de dinosaure. Les 2 autres arrêts nous permettent d’admirer le travail du vent et de la pluie, grignotant le sable et laissant en équilibre instable de gigantesques pierres.
Sans avoir vu le temps passer, nous arrivons à Ischigualasto à 15h45. Pas le temps de souffler que nous voici partis pour la visite du parc. Cette visite, payante (200pesos par personne), se fait en convoi, et justement un groupe vient de partir et donc il nous faut les rattraper.
Le tour fait 40 kms, sur une piste souvent sableuse, qui serpente entre les rochers. On fait 5 arrêts, pour chaque fois découvrir un nouvel aspect du parc. Au premier arrêt, on voit la partie appelée vallée de la lune, car ce sont des collinettes de sable compacté de couleur claire qui s’enchevêtrent, évoquant un paysage lunaire. Ces sols datent de 250 millions d’années et contiennent de nombreux fossiles de dinosaures (nous dit-on). Au 2ème arrêt, la curiosité ce sont des boules de sable aggloméré. En leur centre, elles ont un noyau de fer autour duquel s’est aimanté du sable, formant des boules très rondes, voir des formes rappelant les leçons de chimie. On ne comprend pas bien pourquoi on n’en voit qu’à cet endroit, notre guide n’étant pas capable de sortir de son discours appris par cœur.
A partir de Huasco, nous prenons la RN150, route toute neuve qui se dirige vers l’Est et permet de rejoindre le parc Ischigualasto. Nous descendons à 800m d’altitude, traversons une vaste plaine. De part et d’autre de la route s’élèvent des tourbillons de sable, si nombreux que l’horizon est obscurci. Puis là, au milieu, nous tombons sur un groupe de charognards, posés sur une vache morte et qui s’envolent à notre approche. Ensuite la route repart à l’assaut du relief, les formations rocheuses sont variées et colorées, les cactus apparaissent, certains fleuris.
Le paysage s’élargit, on arrive à San José de Jachal, encore une fois, village oasis, entouré de prairies. Ici, c’est la foule, vieilles voitures, piétons, grande file d’attente à la banque. Nous faisons quelques courses, mettons le site à jour à la station YPF, puis continuons notre chemin, direction Huasco. La route passe toujours entre des massifs montagneux, chemin étroit où parfois les véhicules ne se croisent pas. Puis à la sortie de ce passage, s’étale devant nous le site de la Quebrada de Jachal, magnifique paysage de roches rouges érodées par le vent, la pluie et la rivière. Décidemment, cette région enchaîne les paysages époustouflants !
Puis commence un parcours sur une route taillée à mi-pente d’une montagne de roches meubles. Au-dessus de nous, des blocs instables et des monceaux de graviers, en dessous le vide, avec parfois des morceaux de goudrons partis dans le lit du torrent. Chez nous, cette route serait fermée, ici, chacun prend ses précautions, c'est-à-dire fait des offrandes à Gaucho Gil ou à la Défunte Correa. Celle-ci est un autre personnage que les argentins vénèrent et reconnaissent comme protectrice. Ses autels ne sont pas très jolis, chacun y dépose ce qu’il pense nécessaire : une bouteille d’eau, des barres chocolatées, voir des pièces mécaniques.
Lundi 19 décembre : Rodeo-Huasco-parc Ischigualasto ; soleil, 37° max ; 227kms
Ce matin, nous traversons le village de Rodeo, aussi endormi à 9h du matin que hier. Aucune activité ne semble se dessiner. De plus beaucoup de bâtiments semblent à l’abandon, cela nous laisse une mauvaise impression. Ensuite, nous passons devant le lac de barrage, Dique Cuesta del Viento, réputé pour son grand vent et les nombreuses planches à voile qui y évoluent, mais à ces heures-ci, le vent n’est pas levé et aucune planche n’apparait à l’horizon. Par contre, il est bordé de formations rocheuses fortement érodées.
Etat de la piste sur le 30 derniers kilomètres
Depuis la colline ou se trouve le Christ gigantesque,vue sur la pampa désertique que l'on vient de traverser
Le Cerro El Alcazar avec ses roches multicolores
Par endroit le sol ressemble à des crampons de pneus Goodrich All terrain!!
On ne résiste pas à rouler sur un lac asséché!!
On contourne cette colline, une ligne de peupliers barre l’horizon super, la civilisation ! Maigre occupation humaine, ici nous ne verrons qu’une gendarmerie, avec un gendarme au milieu du chemin. Il nous laisse passer sans nous demander nos papiers. Et la piste continue, pendant encore au moins 40 kms, modelée par le torrent, donc chaotique. Enfin cela se termine, on arrive à Bella Vista. De pauvres maisons en adobe se dressent de part et d’autre de la route, four dans la cour, citerne sur le toit. Encore quelques kilomètres et nous atteignons Rodeo, traversons la rue principale et arrivons au camping el Arroyito. Les installations sont vieillissantes, mais il a un grand avantage, de grands arbres nous abritent du vent.
Jusqu’à Villa Union, elle est goudronnée, mais le paysage ne présente pas beaucoup d’intérêts. Le pire arrive, ensuite car c’est une piste. Prenez cet itinéraire, si vous aimez la solitude, les paysages monotones, le frisson que procure la crainte d’un orage imminent. Sinon, évitez ce parcours. Donc nous traversons d’abord des collines de graviers, pendant au moins 60 kms, puis petit à petit le paysage s’aplatit, la pampa verte apparait, s’étirant jusqu’à la chaîne des Andes. Pas un chemin d’estancia, pas un animal. On roule, les yeux rivés sur la piste. Enfin, quelque chose change, quelques chevaux paissent au bord de la piste, un Christ gigantesque se dresse sur une colline, bras écartés, mais regardant vers le Nord.
Ensuite la route longe des mini collines qui s’alignent en plans étagés le long de la route. Nous traversons le pont pour rejoindre Calingasta, complètement endormie en ce début d’après-midi. A partir de maintenant, nous ne verrons plus personne jusqu’à 17h ! il faut dire, que le parcours que nous avons emprunté, n’est pas des plus drôles. Nous avons pris la route qui monte plein Nord sur Rodeo.
A la sortie de l’agglomération, nous prenons la route la plus à l’Est, afin d’aller voir le Cerro El Alcazar. De la route, on s’engage sur une piste, et quelques centaines de mètres plus loin apparaissent des roches multicolores, se mariant sur le relief tourmenté. Puis voici les falaises ocre, fières sentinelles, certaines ayant des couvercles comme des cheminées de fées. Pur moment d’émerveillement. Nous sommes seuls pour profiter de ce lieu extraordinaire.
Puis nous prenons la direction de Barréal, traversant des paysages arides. Cette ville nous apparait comme une véritable oasis avec ses grands arbres, peupliers, saules pleureurs et eucalyptus abritant du soleil mordant maisons et voitures. Ici, cela chauffe tellement que les maisons ont un revêtement aluminium sur la toiture !
Dimanche 18 décembre : Parc El Leoncito-Rodeo ; soleil, 37° à midi ; 236 kms dont 100 de piste
Ce matin, le soleil chauffe déjà fortement lorsque nous partons du camping. A la sortie du parc, en face de nous, s’étend un très grand lac asséché. Nous ne résistons pas au plaisir d’aller rouler dessus, nous disant que cela n’est possible que parce que tout est très sec.
Cordilliére de la Ramada avec le plus haut sommet, le Cerro Mercedario, 6770m
Observation de Vénus, Mars, Orion, les nuages de Magellan et Sirius
Sur le lac asséché, poussiére garantie!
Rencontre avec les gauchos
Ici pas d'unsine moderne, remplissage du gaz sous les peupliers!
Le soir, nous allons au premier observatoire (celui qui ne demande pas de réservation). Deux officiants font fonctionner un télescope, le pointant tour à tour sur Vénus, Mars, Orion, les nuages de Magellan et Sirius. Après cela, la nuit est calme et agréable, il fait une vingtaine de degrés.
Enfin apparaissent les lacs asséchés qui sont près du parc El Leoncito. Au début, on se demande si c’est une étendue sableuse, mais non, c’est une pellicule argileuse couleur sable et très plate. Puis on bifurque, on s’engage entre les collines, où là aussi la pluie a taillé de profonds sillons. Le parc se situe à l’emplacement d’une ancienne estancia, on en trouve des traces : verger, canal de déviation de l’arroyo, bâtiments en adobe qui fondent sous l’effet du vent et des pluies violentes. Les guardaparques nous indiquent les activités possibles (2 sentiers balisés et 2 observatoires), on peut aussi camper (gratuit, avec eau chaude), et tout cela gratuitement. On va faire la promenade de la cascade, rien de bien impressionnant, mais pour les gens de la région, une merveille, cette eau qui coule en abondance ! En rejoignant le 4X4, nous traversons des prairies aux parfums enivrants, et pouvons voir oiseaux et petits mammifères. Cette vie est due à la présence de l’eau, les petites mouches aussi sont là. Arrivés au camping, il nous faut mettre les moustiquaires pour éviter l’invasion. Elles ne piquent pas, mais rentrent dans la bouche, le nez, les oreilles : très désagréable !
Voilà, pas besoin d’aller à Mendoza. Donc nous prenons la direction de El Leoncito. On s’attend à 100kms de piste et bien non, une grande partie du trajet est goudronnée, il ne reste que 40 kms de piste, et elle est roulante. Nous retrouvons l’immensité de l’Argentine, ses paysages qui ne rentrent pas dans l’objectif de l’appareil photo, mais sont splendides, ses guanacos et nandous, ses estancias couvrant des milliers d’hectares et ses gauchos. Justement nous croisons un troupeau de bovins changeant de pâturage, animaux luisants de propreté, veaux hésitants sur leurs pattes et derrière, faisant avancer tout le monde dans un nuage de poussière, 4 gauchos, fièrement montés et agitant leurs bolsas. Magnifique.
Deuxième étape, mettre du gasoil, cela tombe bien, une jolie station YPF est tout à côté (depuis le début, nous essayons de toujours aller chez YPF, gasoil de bonne qualité). Ils ont un wifi libre correct, donc on en profite pour mettre à jour le site (il fallait une bonne connexion). Enfin 3ème étape, se ravitailler. Que l’on apprécie ces petites villes où l’on trouve de tout, dans des magasins minuscules et où l’ambiance est bon enfant ! On peut même trouver des T-shirts siglés ruta 40 à un prix très raisonnable.
Puis voici Uspallata qui s’annonce, avec ses peupliers ondulant dans le vent. Nous espérons, ici pouvoir nous ravitailler. Première étape, recharger la bouteille de gaz (elle n’est pas tout à fait vide, mais on anticipe). On trouve le lieu où le situe Ioverlander, c'est-à-dire dans une sorte d’arrière cour. Ce n’est pas une usine, ni une jolie boutique. A l’ombre des peupliers, se trouvent une balance, une grande bouteille de gaz suspendue, un petit établi couvert de pièces, une chaise… et c’est à peu près tout ! On sort notre bouteille, nos raccords, il faut un bon moment pour trouver le bon montage (en fait, le vendeur a rechargé avec un embout tétine), voilà, c’est fini, on doit 75pesos (soit 4,50€).
Le torrent a taillé une véritable falaise de terre et cailloux
Samedi 17 décembre : Uspallata- parc El Leoncito ; soleil, jusqu’à 35° ; 151 kms
Ce matin, lorsque nous repartons, nous découvrons que nous avons dormi près de ruines incas, ce sont de petits abris qui étaient le long du chemin principal. Puis la descente sur Uspallata continue, la vallée s’ouvre, le torrent a taillé de vraies falaises dans les matériaux meubles de son lit. La route que nous suivons, par moment doit être impraticable, des monceaux de terre et cailloux sont poussés sur les côtés.
Curiosité naturelle aux couleurs incroyables : ocre, orangé, noir, violine, beige, le pont des Incas
Nous entrons en Argentine pour la 6éme fois
Descente de la piste en terre et vue sur les montagnes.
Un peu plus loin, on admire le site : le pont de l’Inca. C’est une arche naturelle qui enjambe le torrent, le dessus de ce pont et les abords sont brillants, jaune dorés. La couleur provient de la qualité de l’eau qui sort de la montagne. Elle est chargée de concrétions qui se déposent et permettent à de micro-algues de vivre. C’est très joli, mais difficile à photographier car à contre-jour. Puis commence la descente au milieu de splendides montagnes aux couleurs incroyables : ocre, orangé, noir, violine, beige, la nature ayant arrangé tout cela avec gout. Nous trouvons un bivouac entre route et torrent, le long de l’ancienne voie ferrée (dans les années 1920, elle transportait les curistes qui allaient à la station thermale Puente del Inca)
Maintenant, comment effectue t-on les formalités de douane. Ici, il y a un poste frontière de chaque côté, mais celui qui est au Chili est pour les camions, et celui pour les voitures est à Horcones, côté Argentin. Après avoir fait la queue en plein soleil on arrive enfin dans un hangar où se trouvent les cabanes de douaniers. Un premier guichet pour tamponner les passeports (pas de tampon chilien, seulement celui d’entrée en Argentine), puis un second pour le véhicule, on rend le papier chilien et les argentins nous en font un autre. Depuis le temps, ils devraient retrouver les renseignements dans leur ordinateur, et bien non, et que je cherche le nom du propriétaire, le numéro d’immatriculation…. Un papier finit par être fait (cette fois-ci on a le droit de rester 8 mois). Il ne nous reste plus qu’a subir le contrôle du véhicule. Et voilà, on peut passer, cela nous a pris 2h.
Vendredi 16 décembre : Santiago- Uspallata ; soleil, 25° avec une bonne brise en altitude ; 230kms
Ce matin, on est toujours dans les horaires de l’île de Pâques, ce qui fait qu’on se réveille à 9h. Un peu de wifi (mais pas suffisant pour mettre à jour le site), et on reprend la route. La circulation est plus que chargée jusqu’à Los Andes, ensuite on approche de l’Argentine et il ne reste que les véhicules se rendant dans ce pays : petites voitures, mais aussi nombreux camions lourdement chargés. La route qui monte au col, côté chilien est un véritable ouvrage d’art, les lacets s’enchainent permettant de gravir rapidement le dénivelé. Juste avant le tunnel, nous tentons de monter au Cristo Redentor, statue perchée à 4000m d’altitude entre les deux pays. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence, aujourd’hui ce n’est pas possible, la route en terre n’est pas praticable. Côté Chilien, des moitiés de chemin ont dévalé la pente et le reste semble bien instable, côté Argentin, la niveleuse est en train de dégager le passage.