Parcours réalisé du 24 au 26/12 et du 01 au 08/01/2017 (en rouge)
La suite du voyage en Argentine sur une nouvelle page
Vallée de Tafi côté sud, très vert
Au col, discussion avec un lama!c
Au choix: saucisses, poulet, chevreau, porc ou vache!
Vallée de Tafi côté nord, très sec
Ce parc (gratuit) rassemble une centaine de pierres levées, qui ont été trouvées dans cette vallée. On pense qu’elles ont 2000 ans, certaines sont gravées, d’autres non. Pourquoi étaient-elles là, objet rituel ou simplement marquage d’un lieu, pour l’instant, personne ne le sait.
Comme il est presque 17h, nous décidons de bivouaquer dans cette vallée, le long du lac de barrage, en espérant être au calme durant la nuit.
D’ailleurs, ici aussi, on retrouve la foule. Ceux qui sont motorisés sont garés le long de la route, sous les arbres, afin de pique-niquer. D’autres ont été conduits ici par des bus qui ont déversé le peuple près des villages. Nous les côtoyons dans les rues poussiéreuses de El Molla, eux déambulant en mangeant une glace ou achetant des fripes, nous cherchant le parc des Menhirs.
Aujourd’hui, nous nous dirigeons sur Tafi Del Valle. Dans la vallée qui va de Cafayate à Quilmes, encore une fois, les « baden » sont boueux, il y a un jour ou 2, il ne fallait pas être là ! A partir de Amalchi del Valle, la route grimpe, dans un paysage sec, on retrouve les cactus, les maisons disséminées, les écoles isolées (on ne voit pas d’où peuvent venir les écoliers). La route asphaltée est en voie de dégradation, le goudron s’effrite, s’enfonce, les nids de poule se creusent, et cela jusqu’à Tafi del Valle. En arrivant en vue de cette ville, quelle surprise, après un col le paysage change brutalement. D’un seul coup, on se croirait dans le Jura : vallée évasée, prairies bien vertes, vaches et chevaux qui paissent. On est à plus de 2000m d’altitude, le fond de l’air est frais.
Dimanche 8 janvier : Cafayate-Tafi del Valle ; soleil, puis nuages, 25° ; 142kms
Depuis notre retour en Argentine, nous découvrons ce qu’est le tourisme de masse. Cette nuit, au camping Luz y Fuerza, nous avons eu l’impression d’être dans une fourmilière : du monde partout s’agitant une bonne partie de la nuit. Bon, on le sait, les amis nous ont conseillés d’éviter les villes le samedi et le dimanche…. Nous, nous allons faire plus, nous allons conseiller aux futurs voyageurs de ne pas aller dans le NOA (nord ouest argentin), après Noël : trop de monde (et pas intéressants car très bruyants et sans-gêne) et une météo orageuse.
La Quebrada de Concha, vue générale
Passage de radier ou "baden", terre, sable et eau garantis
Sous de gros nuages noirs, nous arrivons à Cafayate. Difficile de prendre du carburant à la station YPF, il y a une file d’attente impressionnante par le nombre de véhicules et l’anarchie, et puis cela semble ne pas avancer. Donc nous continuons jusqu’au camping, où à l’entrée on nous reconnait et nous accueille chaleureusement. Par contre, pas d’internet aujourd’hui, l’orage a dû couper les communications.
Arrive enfin la Quebrada de la Concha, que nous avons déjà traversée il y a deux semaines. Les choses ont changé ; comme il a plu, la végétation est plus verte, terre et graviers se trouvent sur la route au passage des « baden » (passages cimentés sur la route, pour l’eau), le cours de la rivière charrie de la boue rouge. Nous nous arrêtons à la « Garganta del Diablo », là, pendant de nombreuses années, l’eau s’est infiltrée, a creusé une sorte de cheminée, qui maintenant est ouverte côté aval. Pour aller voir la partie haute de ce site, il faut escalader des dalles. Il y a intérêt à être bien chaussé !
Samedi 7 janvier : Salta-Cafayate ; couvert, 40° ; 188kms
Comme nous avons encore discuté avec d’autres voyageurs dans ce camping, nous ne partons qu’à 11H. Ce n’est pas vraiment la bonne heure pour sortir de Salta. En effet, en direction du Sud, la ville et ses banlieues s’étire, la circulation est anarchique. Sur le bord de la route, ce matin, les barbecues sont allumés et des poulets entiers sont en train de griller. Puis commencent les zones agricoles, avec toujours du tabac. Ensuite la forêt reprend ses droits, l’air est saturé d’humidité. Lorsque nous nous arrêtons pour manger, une horde de moustiques est entrée dans la cellule, mais il a suffi de mettre du répulsif sur nous pour les faire fuir à tire d’ailes.
Entrée et habitations d'un lotissement privé et gardienné à l'est de Salta, quel contraste avec la ville de General Gemes!
Nous finissons cette visite par le musée de l’Archéologie de haute montagne (100pesos/pers). Ici, pas de photos, c’est interdit. Bien sûr, c’est insolite, intriguant, dérangeant, ces momies d’enfants sacrifiés à la montagne par les incas et qui sont exposées. Mais nous n’apprécions pas ce lieu, trop de panneaux à lire, peu d’objets et en plus exposés en basse lumière, ce qui veut dire que l’on ne voit pas grand-chose.
Après cela, nous retrouvons le véhicule, traversons le centre ville qui maintenant est noir de monde : il est plus de 17h et les magasins ont rouvert. Puis vient la banlieue avec ses quartiers populaires et ses bus en piteux état. Le camping municipal se trouve là. Comme tous les autres, il est vieillot, mais ce qui est stupéfiant, c’est la piscine qui trône en son centre, on dirait un lac par sa forme et sa dimension (200m de long, 50m de large).
Les jardins publics sont noirs de monde, ici ce sont les vacances d’été. Nous laissons le véhicule dans un parking gardé (en centre ville, il y en a beaucoup), et partons à pied. Nous sommes près du couvent des franciscains et de sa magnifique église. Les maisons anciennes et bourgeoises se succèdent, certaines de style baroque, d’autres espagnoles avec leur balcon en bois. La cathédrale est aussi resplendissante, dans les tons de rose. Nous flânons un peu dans les rues, mais comme il n’est que 16h, les magasins sont tous fermés.
Puis est arrivée la banlieue Est de Salta, banlieue chic avec des lotissements sécurisés (barrières, maison du gardien…) où ont été construites de magnifiques villas. Quel contraste avec ce que l’on a vu précédemment. Puis la voie rapide nous mène en plein centre ville.
Vendredi 6 janvier : Cuesta de Lipan- Yala-Salta ; pluie intermittente, 28°, moite ; 266 kms
Jeudi, après avoir quitté nos amis, nous avons repris la direction de Jujuy. Rapidement, nous nous sommes retrouvés dans les nuages, puis sous une pluie battante. Donc nous ne sommes pas allés plus loin que le camping El Refugio, à Yala. La nuit a été moite, pas très agréable. Mais il parait que c’est normal. Le propriétaire du camping m’a bien dit, que la pluie arrive le 1er janvier et repart le 1er avril, et que pour le moment, il ne pleut pas encore beaucoup, que cela va s’intensifier. Donc, il est temps de changer de contrées. Ce matin, nous avons continué en direction de Salta, sous un ciel gris, avons traversé une plaine, domaine du tabac et de la canne à sucre, ainsi qu’une ville nommée General Guemes, vraiment pas jolie, avec ses contre-allées en terre défoncées, ses maisons délabrées, et ses petits commerces anarchiques. Dans cette zone, même l’autoroute avait de grands creux !
Surprise de derniére minute, des amis nous ont annoncé que notre véhicule 4x4 Isuzu et sa cellule K-Hutte ont été filmés par l'hélicoptère de France Télévision le long de la piste du Dakar.
C. Sainz. S. Peterhensel et moi-même parlant cellule et 4x4
Instruments de navigation
Devant la Peugeot 3008 de S.Peterhensel
La voiture 369 au premier plan est électrique
Lorsque tous les concurrents sont partis, nous prenons le temps de manger avec nos amis dans notre cellule car la pluie s’est mise à tomber. Avec surprise, nous voyons encore quelques concurrents attardés arriver et prendre la piste. Puis les chronomètres sont enlevés, les banderoles repliées, les photographes remontent dans le bus, les spectateurs repartent. A 15h, tout est désert. Seules les poubelles restent. Seront-elles ramassées ?
Les voitures arrivent. Dès qu’elles sont arrêtées, la foule se presse, les uns faisant des photos avec les véhicules, d’autres sollicitant les pilotes pour un autographe, une photo. Certains même se couchant sous les véhicules pour voir la mécanique. Les 3 premières voitures sont des Peugeot. Va-t-on pouvoir leur parler. Voici Peterhansel, on s’approche, JN commence à lui parler, au bout de quelques minutes, les voici en grande conversation, parlant de voyage et de cellules. Pour lui, c’était l’heure de partir, il était le premier à s’élancer. On va se poster sur la piste, et la séance photo reprend. Tout autour de nous fument les barbecues, s’agitent les argentins.
En effet, où l’on était posté, on pouvait voir une arrivée, et le départ le lendemain matin. Entre temps, les concurrents avaient parcouru 200 kms de route de montagne et encaissé un dénivelé de 2000m, pour aller au bivouac de Jujuy.
Donc, nous voici à nouveau au milieu de l’agitation. Les motards arrivent, complètent leur réservoir de carburant, encore une longue journée les attend. Les premiers sont fringants, les motos brillent, les tenues sont comme neuves. Par contre, nombre de pilotes de motos et quads, n’ont pas eu le temps de passer au nettoyage : machines et tenues boueuses. Certains ont déjà des difficultés pour remonter sur leurs engins. Le départ est donné : 3 minutes entre les premiers, puis 2…. Jusqu’à seulement 20 secondes.
Enfin les camions sont apparus à 19h30. Comme toujours, on a été impressionnés par cette puissance dégagée. Tout semblait simple. Si lors d’une petite erreur de trajectoire le camion est passé sur le bosquet, pas de problème, cela ne l’a même pas ralenti.
A la nuit, nous rejoignons notre véhicule, mais pendant longtemps nous entendons encore des concurrents attardés passer. D’abord nombreux, puis un de temps en temps….. les derniers à 7h du matin le lendemain matin ! Justement, c’est l’heure où reprend la course.
A 16h, sont arrivées les 3 premières voitures, des Peugeot. Où l’on était posté, cela ne semblait pas trop compliqué pour les voitures. Cependant, on pouvait voir que les conditions n’avaient pas dues être toujours idéales, les véhicules étaient couverts de boue, de poussière.
Ensuite, l’attente a commencé. Les premières motos sont arrivées à 14h. Mais voilà, les pilotes ont suivi les banderoles, hors entre temps, l’organisation avait placé un point de passage obligatoire dans le lit de la rivière, d’où un gros cafouillage pour les 4 premiers, obligés de rebrousser chemin, certains prenant des risques énormes et coupant n’importe où. Les spectateurs s’agitaient, faisant de grands gestes pour indiquer la direction. Après le tir a été rectifié, les choses se sont passées normalement. Pendant 2 heures, nous n’avons vu arriver que des motards, après 600kms de route et piste, dont 300 de spéciale, les premiers encore fringants, et plus le temps passait, boueux, fatigués, imprécis.
Mercredi 4 janvier, jeudi 5 janvier : journée spéciale Dakar à la Cuesta de Lipan;
Depuis le 3, nous étions garés, dans la zone « espectadores ». Tout le long de la soirée, des véhicules sont passés, allant se positionner plus loin. Au matin, des forces de sécurité ont commencé à arriver : militaires, gendarmes et policiers. Ils ont pris la piste et sont allés se poster tout le long de la zone « espectadores ». Dans la matinée, les choses se sont mises en place : un chapiteau «zone de soins », avec une ambulance à proximité, une « station service, avec 3 pompes à essence pour motos et quads, le car « chronomètre » s’est installé pratiquement à l’intersection de la route, des rubans ont été installés, le long de la piste pour canaliser les spectateurs.
Les bagages sont jetés sur le toit!
A Maimara,la "palette des peintres" et au premier plan, le cimetière du village
Passage du Tropique du Capricorne
Puis nous redescendons cette vallée, nous demandant bien où sont les reliefs en dent de scie présents sur le prospectus de l’office du tourisme ! Cependant, il y a de quoi admirer, avec les montagnes colorées par strates, et une ligne rouge, une jaune, une rose ! ou bien en arc de cercle, comme dans le lieu nommé « palette du peintre ». Nous franchissons le Tropique du Capricorne. Après Tilcara, nous quittons la « Quebrada de Humahuaca », pour nous diriger à nouveau sur la Cuesta de Lipan. Nous passons simplement de 2000m à 4200m, sans que le véhicule souffre. Nous redescendons un peu pour arriver au lieu où nous allons voir le Dakar. Rien n’est indiqué ! On trouve un coin, un peu le long de la piste, pas trop loin de l’arrivée. Il ne nous reste plus qu’à attendre demain.
Notre bivouac pour ce soir
Nous continuons vers Humahuaca. Là, nous découvrons une petite ville avec des rues pavées, quelques maisons de style colonial, dont un établissement de formation des maîtres, siglé république de Bolivie (comme quoi, le lieu était bolivien, il n’y a pas si longtemps!). nous trouvons aussi un marché où de nombreux producteurs écoulent leurs productions : salades, blettes, betteraves rouges, maïs, raisin, tomates, pêches, céleri. A côté de ceux-ci, il y a des marchands de bibelots et vêtements bon marché. Cette ville possède une belle gare routière d’où partent des bus pour plusieurs directions. Ceux qui vont vers Buenos Aires sont normaux, ceux qui se dirigent vers Iruya, village de montagne, sont anciens et ont une belle garde au sol.
Ce n'est pas le feu, c'est un camion au démarrage! Ici y a t-il un contrôle anti pollution?
Les anges de l'église de Uquia sont armés!
Mardi 3 janvier 2017 : Uquia-Cuesta de Lipan ; soleil, 25° ; 139kms
Nous redescendons la piste jusqu’au village de Uquia. Là, nous faisons un arrêt pour voir l’église, réputée pour ses peintures murales. En effet, à l’intérieur se trouvent 9 peintures d’arquebusiers du temps des conquistadores. Chacun est affublé d’une paire d’ailes discrètes, alors il est dit que ce sont des anges. En tout cas, c’est une décoration originale pour une église.
L'avez vous vu la Signora?
La Quebrada de la Signora
Là, nous bifurquons, traversons le village et nous dirigeons vers la Quebrada de la Signora, gorges aux teintes rouges, aux roches sculptées par l’eau. Au bout du chemin, nous pouvons bivouaquer, dans ce lieu magnifique. Le soleil est enfin sorti des nuages, et nous pouvons profiter de ses derniers rayons pour nous promener au milieu de ces formations rocheuses. (Lat -23° 18’ 32.61 Lon –65° 21’ 52.94) altitude : 2930m
Munis de ces renseignements, nous pouvons reprendre la route. Nous laissons derrière nous Jujuy, direction Humahuaca, dans les montagnes. A peine avons-nous fait quelques kilomètres, que nous croisons Jean-Pierre et Corinne (nos amis avec qui on a partagé le container), qui reviennent de Bolivie. Petite causette au bord de la route, puis on se donne rendez-vous pour demain soir sur la zone « espectador » du Dakar, près de la Cuesta de Lipan.
Nous remontons cette vallée très agricole, avec beaucoup de petits champs : luzerne, maïs, cultures vivrières. Sur notre droite, le relief se pare de couleurs, formant des demi-lunes en bas des pentes. Nous continuons ainsi jusqu’à Uquia.
Lundi 2 janvier : Yala- Uquia (route 9) ; chaleur humide à Jujuy, puis plus frais en prenant de l’altitude ; 141kms
Vers minuit, nous avons eu un orage très violent, suivi de pluie jusqu’à l’aube. Ensuite le soleil est réapparu, chauffant rapidement, évaporant l’eau et créant une chaleur moite très pénible. Après un peu de maintenance, nous prenons la direction de Jujuy : courses au supermarché (où comme d’habitude les fruits et légumes ne sont pas jolis), plein de gasoil, recherche d’un distributeur de billets (on va à la banque de la Nation, dans les autres régions cela marche, mais pas ici) puis direction l’office de tourisme qui se trouve en plein centre ville. Ils ont enfin des renseignements sur le Dakar dans cette région.
En fin d’après-midi, nous nous dirigeons vers le camping El refugio, à Yala. Là, c’est une expérience unique (et pas très confortable), le camping est envahi de centaines d’argentins, garés dans tous les sens, entassés ; les uns dormant, les autres se baignant, d’autres mangeant ou jouant au foot. Il ne nous reste plus qu’à attendre 20h, l’heure où se termine leur droit d’entrée. Là, ils refluent tous vers la sortie, et nous restons presque seuls dans ce lieu.
La route continue, avec des hauts et des bas, les paysages sont moins fantastiques qu’au Chili, jusqu’à la dernière chaîne de montagne, celle qui passe la « Cuesta de Lipan ». Là, on admire les petites vallées fertiles, les couleurs du décor. Arrêt à Pumamarca, où la semaine dernière nous avions repéré des objets intéressants. Désillusion, aujourd’hui, dimanche 1er janvier, les ¾ des magasins sont fermés. Heureusement, celui où nous avions vu de belles choses est ouvert. Mais nous n’achetons rien, nous trouvons que les prix sont exagérément élevés, sans concordance avec le salaire des gens. Nous nous consolons en mangeant, en musique, un bon Asado (viande grillée).
Dimanche 1er janvier 2017 : Susques-Yala ; soleil, 30° ; 197kms
Nous avons passé une excellente nuit, très calme à 3700m, sous un ciel merveilleusement étoilé. Ce matin, nous faisons un crochet par le village de Susques. Petites maisons en adobe, très jolie église avec un toit recouvert d’herbes « de la pampa », un intérieur décoré de peintures toutes simples et une charpente en cactus : ce village semble un peu hors du temps, jusqu’au moment où nous croisons des fêtards éméchés qui titubent dans les rues, apercevons des gigantesques antennes satellites qui permettent une liaison avec le reste du pays et passons à proximité de la centrale électrique installée en plein cœur du village avec son moteur grondant.
Le 01 janvier 2017, nous sommes de retour en Argentine
Nous quittons à nouveau l'Argentine pour quelques jours, la suite se passera au Chili du 27 au 31/12/2016:
Notre premier bivouac sur l'altiplano à 4000m d'altitude
Fermes et cultures à 4000m d'altitude
La montée et la descente du col à 4200m d'altitude
Ces falaises ont un air de Sagrada Familial
Rencontre à Pucamarca: Une maman avec son bébé et son lama
Nous prenons du carburant. Nous sommes dubitatifs quant à la qualité car les pompes sont bien vieilles, mais il ne nous manque qu’une vingtaine de litres donc le gasoil se mélangera. Nous continuons encore un peu, jusqu’à la prochaine lagune. Nous ne nous apercevons pas que cela monte. Nous nous arrêtons pour bivouaquer à 4000m d’altitude ! Espérons que la nuit soit bonne ! Le paysage est splendide, au loin une lagune blanche et rouge et tout autour des taches d’herbes jaune. Nous sommes encore une fois loin de tout, bercés par le vent.
Puis c’est la descente (un peu, 3700m d’altitude) sur les Salinas Grandes, vaste étendue blanche coupée d’une ligne droite : la route. Les salines sont encore en activité, des tas de sel ponctuent l’horizon. Ensuite viennent les hauts plateaux avec leurs herbes jaunies et des troupeaux de lamas. Ceux-ci sont drôles, avec leur laine qui leur fait des pantalons bouffants !
On passe un deuxième relief, deuxième passage à 4200M d’altitude, on redescend un peu sur Susques, village pas très joli, aux maisons toutes orientées dans le même sens, tournant le dos au vent. Car en effet, le vent souffle, régulièrement, mais assez fortement, rafraichissant l’atmosphère (dans le véhicule, le soleil chauffe, mais dehors on a une impression de fraicheur).
Après ce village, la Route 52, grimpe à l’assaut des Andes. Rapidement (enfin pas trop car JN modère son allure pour que l’on ait le temps de s’acclimater), nous passons de 2000m à 4200m d’altitude. Ce qui est étonnant, ce sont ces petites fermes accrochées à flanc de montagne, pratiquant un peu de culture (certainement de la Coca) et un peu d’élevage (les enclos en pierre l’attestent).
A Pucamarca, nous essayons de retirer de l’argent, mais hélas, encore une fois le distributeur refuse nos cartes (réseau Macro, bien implanté dans cette région). Heureusement, nous trouvons un magasin qui fait bureau de change et qui prend des euros. Ouf, nous voici tranquilles, car nos réserves en Pesos fondaient ; depuis 2 jours les stations ne prenaient pas la carte bancaire (le réseau internet devait fêter Noël !).
Lundi 26 décembre ; Jujuy- Susques ; soleil voilé, 24° ; 253kms
Nous avons décidé d’aller rapidement sur San Pedro d’Atacama, afin d’être de retour dans cette région pour le Dakar, donc, ce matin, direction le Paso de Jama. Nous poursuivons la RN9 jusqu’à Pucamarca. Elle longe une rivière qui s’est taillée un passage dans des matériaux très friables. Les falaises ressemblent à la Sagrada Familial, avec ces tours coniques serrées les unes contre les autres, ces rochers enchâssés dans la matière.
Forêt subtropicale,ou les végétaux profitent les uns des autres
Chacun fête Noel à sa façon, tout le monde va à « la plage », dans le lit du cours d’eau
Parfois, les cables électriques servent de support à des plantes
A peine sortis de cette forêt, voici une nouvelle difficulté qui apparait : près des lacs de barrages, les gens ont campé toute la journée, et c’est l’heure de rentrer. Une file dense de véhicules avance, certains tellement vieux et bringuebalants que l’on se demande si ils ne vont pas perdre des morceaux sur la route. Pour tout arranger, quelques policiers effectuent des contrôles, bloquant tout le monde. Cet épisode se répète 3 fois, et c’est bien tard que nous arrivons à Jujuy, au camping Les Verturientes.
Après cela la route devient étroite, pour se croiser, il faut que chacun morde le bas côté. A nouveau le paysage change, collines, herbe et haies. Petit à petit, à mesure que l’on s’élève, la forêt remplace l’herbe, mais une drôle de forêt dense, inextricable, aux arbres emmêlés, aux plantes parasites installées sur les branches ou courant de cime d’arbre en cime d’arbre. Vraiment surprenant, mais épuisant car la route continue à être très étroite et très sinueuse. Dès que l’on trouve des fils électriques, ils sont gainés de plantes, certainement des parasites qui se sont accrochés, développés.
Sortis de ce défilé, à l’approche de Salta, le paysage change radicalement, ici c’est le domaine de l’agriculture, surtout la culture du tabac, du maïs. Nous traversons Salta, ville moderne aux larges avenues et au goudron défoncé, puis entrons dans le centre ville, à la recherche du bureau du tourisme. Notre guide spécifie qu’il est ouvert les samedis, dimanches et jours fériés jusqu’à 20h. Bon, et bien Noël doit être un jour à part car tout est fermé ! A la sortie de la ville, direction Jujuy, il faut franchir un pont, et là c’est la foule, à pied, en voiture, en bus. Tout le monde va à « la plage », c'est-à-dire dans le lit du cours d’eau. C’est noir de monde !
De part et d’autre de la route, sur une vingtaine de kilomètres, c’est d’abord une explosion de couleurs, toujours le rouge, le beige pour les roches, le vert pour les herbes et le bleu du ciel. Toujours un magnifique travail d’érosion ; le vent, l’eau entaillent, usent, détruisent et reconstruisent sans cesse le paysage. Ainsi défilent sous nos yeux tours, piliers, cheminées…
Dimanche 25 décembre : Cafayate- San Salvador de Jujuy ; soleil chaud, 40° ; 305kms
Nous fêtons Noël à notre manière : grasse matinée jusqu’à 9h, Skype (voix) avec la famille, puis discutons avec nos voisins de camping forts sympathiques. Il est midi lorsque nous reprenons la route. Dès la sortie de Cafayate, direction Salta, nous en prenons plein la vue, la Quebrada de La Conchas est magnifique.
Les ruines indiennes de Quilmes, vue générale.
Les ruines indiennes de Quilmes
Ci dessous, probablement un lieu de commerce
La sierra Gulampaja, au loin, ce n'est pas de la neige mais du sable blanc!
Ce site s’étend sur 30 ha. La touche vivante, ce sont ces grands cactus qui poussent dans cet espace, géants aux troncs si légers lorsqu’ils sont secs ! et ces 2 lamas qui grignotent des feuilles. Puis nous continuons en direction de Cafayate sur une route coupée de nombreux radiers permettant à l’eau des cours d’eau de poursuivre son chemin en cas de pluie (donc autant de changements de régime moteur que de passages bas). Nous trouvons le camping Luz y Forza, à l’entrée de la ville. C’est un grand camping, aux installations vieillissantes, sans superflu, prévu pour accueillir des foules à un prix correct (50pesos/pers la nuit+70 pour le véhicule). Au premier abord, nous sommes déçus, internet ne fonctionne pas, mais après une demande auprès des propriétaires et un "reset" de la "box" cela revient.
Après une bonne sieste, dans un coin de la ville, direction les ruines indiennes de Quilmès. A l’entrée, on nous remet un papier, il n’explique pas le site, mais la lutte des indiens natifs de cette région pour récupérer leur territoire dont ils ont été spoliés au fil du temps (par les incas, les espagnols, les gouvernements argentins). Nous parcourons le site au gré de nos envies, grimpant sur les remparts Nord, puis sur la forteresse au Sud, cela nous permet d’admirer de haut les restes de cette ville indienne, qui logeait 3000 personnes derrière des remparts, avec des constructions comprenant une « chambre » ronde et une vaste cour rectangulaire.
Donc nous voici sur les routes. Première mission de la journée, nous ravitailler avant ces jours de fête. Nous nous arrêtons au village de San José, propre et pimpant autour de sa jolie place carrée. Tout de suite une « carniceria » nous attire. Devant, une jeune vendeuse fait griller au barbecue des poulets entiers (ouverts en deux). Ils sont si appétissants que nous en achetons un. Pour le reste des courses, il faut aller au supermarché. Peu de marchandise et beaucoup de gens. Nous décidons d’aller voir plus loin. Nous arrivons à Santa Maria à midi. C’est l’heure de pointe, de nombreuses voitures encombrent les rues (c’est à croire qu’elles restent en milieu urbain car on n’en croise pas sur les routes).On finit par trouver un supermarché. On ne craint pas de faire des folies comme chez nous pour Noël, ici pas de produits « festifs ». La seule chose qui montre qu’il va y avoir la fête, ce sont les nombreux marchands de pétards et feux d’artifice.
Samedi 24 décembre : Belen-Quilmes-Cafayate ; soleil et couvert en fin d’après-midi, 33° ; 254kms
Laissez-moi vous raconter comment nous avons passé une nuit blanche. Donc, hier au soir, nous étions enchantés de notre lieu de bivouac, si calme et désert. Nous nous couchons, commençons à fermer les yeux, et soudain, vers minuit, arrivent des voitures, dont une équipée d’une puissante sono, et voilà la musique à fond à quelques dizaines de mètres de nous et les gens qui parlent, rient, enfin se distraient. Régulièrement, la voiture sono change, mais les musiques restent style disco. A 4h du matin, tout le monde s’en va… ouf, nous allons pouvoir dormir. Que nenni, à peine ferme-t-on les yeux qu’un autre groupe arrive, cette fois avec de la musique techno, avec des basses bien fortes qui font vibrer le véhicule. JN sort, leur demande d’aller plus loin, ils obtempèrent, mais c’est peine perdue car 10 minutes plus tard, un autre groupe arrive…. Et cela jusqu’à 7h du matin ! Va-t-on enfin dormir un peu ? Et non, maintenant ce sont les employés communaux qui viennent ramasser les bouteilles vides et les jeter dans les poubelles. Maintenant on comprend pourquoi la plupart des vendeurs jeunes ont cet air endormi et épuisés le matin dans les magasins.