Dimanche 3 septembre : Uquia-La Quiaca, franchissement de la frontière, 183 kms, soleil, vent l’après-midi
La nuit a été très calme, silencieuse. Nous n’avons vu que quelques chèvres passer au petit matin. En passant à Humahuaca, nous nous connectons en wifi sur la place centrale, puis achetons quelques provisions au marché. Notre découverte du jour, ce sont des « papas andinas », petites pommes de terre, de la taille d’une quenelle, à la peau rosée ; elles s’avèreront délicieuses le soir, sautées avec un oignon.
Puis nous prenons la direction de la Bolivie. La route traverse de hauts plateaux à 3500m d’altitude où l’on ne voit que quelques troupeaux : lamas ou moutons. La nature est sèche, tout est brun. A 12h, nous arrivons à la Quiaca, ville frontière avec la Bolivie. Après un repas rapide, nous nous dirigeons vers la douane, nous pensons que nous n’allons pas y passer beaucoup de temps, personne n’est devant nous. Il y a une bonne raison pour cela : nous ne pouvons pas entrer en Bolivie ! En effet, c’est la journée des piétons, et il est interdit d’y rouler ! il ne nous reste plus qu’à trouver un parking pas trop loin et à passer l’après-midi comme on peut. Ce n’est même pas possible de rester dehors, parfois de grosses bourrasques de vent se lèvent et la poussière nous enveloppe.
Jean-Noël se renseigne : on pourra passer à partir de 19h. On décide d’y être à l’heure dite. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de monde, les formalités nous prennent 2 heures. On obtient le certificat d’importation du véhicule (pour 6 mois !), mais pas de tampon d’entrée en Bolivie sur le passeport. On a beau quémander, rien n’y fait, il parait que le tampon de sortie d’Argentine suffit ! Passé le poste frontière, on change quelques euros puis on trouve un nouveau parking pour la nuit. On est couchés à 9h (il faut dire qu’on a reculé les montres d’une heure).
Le voyage continue sur une nouvelle page en Bolivie
Piste de 25 kms pour rejoindre Hornocal
Bivouac au canyon de Uquia
Vue du Mirador de Hornocal, altitude 4305m
Vendredi 1 septembre:Termas Rio Hondo - Salta 420 kms
Samedi 2 septembre : Salta - Humahuaca, 308 kms, soleil, chaleur (5° la nuit, 30° à 14h)
De Rio Hondo à Salta, par la N9, rien de remarquable. Du fait de la saison sèche, tout est poussiéreux. Mais quand même, le printemps arrive, certains arbres fleurissent : jaune, rose, blanc. A Salta, le camping municipal est vide, donc calme, par contre, les installations sanitaires sont de plus en plus dégradées (mais propres). Enfin, on rejoint les Andes : Salta 1300m d’altitude, Humahuaca, 3000m. Après avoir revu la Quebrada de Humahuaca et ses montagnes érodées, colorées, plissées, nous nous dirigeons vers le mirador de Hornocal. Pour l’atteindre, il faut emprunter une piste de 25kms. Qu’est-ce qu’on a avalé de la poussière ! La pente était raide, on a grimpé jusqu’à 4350m d’altitude. De là, le point de vue est extraordinaire. Devant nous s’étire une chaîne de montagnes colorées et plissées ; ce qui change de la vallée, c’est l’immensité. En redescendant, nous croisons nos premières vigognes, puis admirons les petites fermes en adobe blotties dans des creux. Enfin, pour finir la journée nous retournons au bivouac de Uquia, perdu au milieu des montagnes rouges. Nous sommes avec Martine et Jean-Claude que nous avons rejoints hier.
Arbre en forme de bouteille et son écorce très piquante
Au milieu de nul part, le long d'un lac asséché, une borne et un cimetière!
Charbon de bois en sac, bois de cactus, fours à charbon de bois et peaux de vaches et de chèvres le long de la route.
Enfin, à 18h, une heure avant qu’il fasse nuit noire, nous arrivons à Termes de Rio Hondo. On se dirige vers un camping, mais refusons d’y rester, les prix sont abusifs : 500 pesos la nuit (l’an dernier, le camping le plus cher coutait 300pesos !), l’argument étant qu’ils ont des piscines remplies d’eau thermale. Nous on s’en moque un peu, on repart demain matin ! On trouverait bien un emplacement près du barrage, mais c’est vraiment trop près de la ville, on risque de se faire déloger. Conclusion, on va à la station service YPF (encore !) pour trouver un parking sécurisé, de toutes façons, il fait nuit noire et on reprend la route demain matin.
Les collines ont disparu, et l’on a traversé un ancien lac asséché, vaste étendue plane et sableuse, les cactus candélabres sont apparus, bien verts dans la nature et sous forme de bois en vente au bord du chemin. Les cases (on ne peut pas appeler autrement ces petites maisons !) rangées derrière la barrière de la route sont très rudimentaires.
Jeudi 31 aout : Rio Segundo-Termes de Rio Hondo ; 550kms, ciel voilé
Ce matin, avant de partir, JN fait le plein de ses jerrycans de gas-oil en prévision du passage en Bolivie; il profite que l’on est dans une grande station avec du bon gas-oil, dans une zone où la carte bleue marche bien. Puis on se dirige vers le Nord, par la nationale 9. Long trajet, mais le goudron dans l’ensemble est correct et on ne perd pas beaucoup de temps dans les traversées d’agglomération, on n’en rencontre que 4 d’importance sur notre trajet. Plus ennuyeux sont les contrôles de police : aujourd’hui on nous demande seulement 2 fois où on va, ce n’est pas comme hier où nous avons été contrôlés 4 fois. Chaque fois présentation des papiers du véhicule, du chauffeur et de l’assurance. Avec en prime un tour du véhicule par un policier cherchant ce qui pourrait bien nous manquer !
Nous avons d’abord traversé un petit massif de collines avec beaucoup de landes arbustives : on s’est demandé si il y avait une activité dans cette région jusqu’au moment où sont apparus des troupeaux de chèvres ou de moutons paissant le long de la route, puis des charbonniers transformant le bois en charbon dans des bâtiments en brique hémisphériques, et le vendant dans des sacs.
Ensuite, désireux de s’éloigner des zones pluvieuses, nous prenons l’autoroute en direction de Cordoba. Au fil des kilomètres, la pampa se transforme : d’abord des champs bien verts, puis au fil du temps tout devient plus sec. La notion d’autoroute n’est pas la même que chez nous, on y trouve des cyclistes sur les accotements et des pistes qui la traversent. A l’approche de Cordoba, plus un seul brin d’herbe verte ne ponctue le paysage. Nous passerons la nuit sur une aire d’autoroute (YPF Rio Secundo). On y trouve des emplacements sous de gigantesques eucalyptus où piaillent les perruches et roucoulent les pigeons, mais aussi des douches impeccables.
A Victoria, on traverse le Parana et ses zones humides : 70kms sur une digue qui surplombe les eaux entrecoupées d’îles. C’est vraiment extraordinaire, d’autant plus que le soleil est enfin sorti des nuages. On s’arrête le temps du repas sur un « retorno », face à ce paysage. Puis c’est la ville de Rosario : de loin elle semble très moderne, mais quand on y est, les quartiers populaires tiennent plus du bidonville que du lotissement coquet.
Mercredi 30 aout : Gualeguaychu-Rio Segundo (près de Cordoba) ; 615kms Gris puis ensoleillé
Ce matin, en nous réveillant, nous découvrons un paysage ensoleillé. L’eau de la rivière scintille, c’est très agréable !
Pour sortir de la ville, point de rues boueuses : nous sommes dans les quartiers commerçants ; par contre il faut faire attention aux croisements : des caniveaux profonds de chaque côté de la rue servent de ralentisseur. Nous prenons la direction de Victoria par une route en voie de modernisation qui file à travers les paturages et vastes propriétés. Et voilà, on a trouvé les fameux troupeaux argentins : ils sont tous là. Des milliers de bovins paissent dans les prés plus ou moins inondés.