Jeudi 5 octobre : Paracas-Nasca ; 233kms
Ce matin, nous mettons du temps à partir de notre coin de plage. Ici, nous avons trouvé 3 équipages français, des Australiens et des Argentins, et donc les adieux trainent. Puis on reprend la route de Nasca, qui traverse des déserts arides dont des pans entiers sont domptés par l’homme. On reconnait l’entrée d’une exploitation agricole car de vieux bus aux couleurs délavées attendent devant la porte les ouvriers. A midi, on s’arrête sur la seule place de village que l’on voit sur notre parcours. On est bien, à l’ombre. Le temps de la pause, nous serons l’attraction du village. Ce sont d’abord des adultes qui passent jetant discrètement un œil, et puis un homme en mobylette engage la conversation avec Jean-Noël, c'est l'employé communal en charge de l'eau potable, cela dure plus de 20mn. Enfin, vers 13h, une troupe de garçons sortant de l'école s’approche. Ils sont curieux, posent des questions, appellent leurs copains pour qu’ils voient. Parmi la quinzaine de garçons, l'un d'entre eux, nous dit que c'est incroyable ce qu'il voit, un réfrigérateur, de la lumière, une cuisine, de l'eau au robinet, un lit!! Quand certains commencent à s’enhardir, on décide qu’il est temps de reprendre la route. Dernier émerveillement pour eux : le toit qui se baisse.
L’après-midi, la circulation est pénible : camions qui se trainent, véhicules qui jouent du klaxon (cela peut-être pour dire j’arrive, ou pour manifester le mécontentement, ou pour attirer l’attention). La frayeur du jour a eu lieu en ville. On était sur un boulevard, coupé par des rues transversales. Pas de feu. On était pratiquement seuls. Tout à coup, une vingtaine de petits taxis-triporteurs nous ont coupé la route. JN n’a pas eu le choix, il a écrasé la pédale de frein !
On dort à nouveau Nasca, ce soir on a élu domicile à « Fuente San Raphael » au milieu des arbres fruitiers, c’est à peu près équivalent à « la maison Suisse » (c'est-à-dire que les sanitaires laissent à désirer, et que les douches ne sont pas vraiment chaudes), où nous étions il y a 3 jours, mais c’est moins cher.