Le train mauritanien du minerai de 200 wagons soit plus de 2 kilomètres de long.
La Mauritanie, c'est fini, la suite se passe au Maroc.
Lundi 8 octobre : de l’auberge les Dauphins au Noman’s Land ; 40 kms
Hier au soir, les gérants du camping nous ont indiqué que la frontière n’était ouverte qu’à partir de 9h, mais préférant attendre dans les premiers, plutôt que dans une longue file, nous avons décidé de nous lever à 7h, pour y être à 8h30. Comme d’habitude, j’ai mis le réveil du Smartphone. Ce matin, sonnerie à 7h, tiens, il fait nuit noire ! Etonnant, il y a 2 jours le jour était levé ! On déjeune, lorsque Jean-Noël va dans la cabine et revient en me disant que je me suis trompée d’une heure. Regarde le téléphone, non il est plus de 7h. Mais quel est ce mystère ? En fait, le territoire qui commence à quelques centaines de mètres du camping, de l’autre côté de la voie ferrée, est marocain…. Le téléphone a capté le réseau marocain et s’est mis à l’heure de ce pays, c'est-à-dire une heure de plus. Bon, cela nous a laissé le temps de nous promener sur la plage.
A 8h30, à la frontière Mauritanienne, on nous tamponne notre passeport, service efficace et rapide. Puis il faut faire dédouaner le véhicule, mais « le chef, il est sur la route ». On attend une bonne demi-heure pour qu’il arrive et remplisse le carnet de passage en douane et tamponne le passeport du chauffeur. Encore une petite vérification auprès de la gendarmerie et nous quittons la Mauritanie, en empruntant le toujours très mauvais passage du Noman’s Land.
Ici, les dromadaires sont abreuvés avec de l'eau apportée par camions puis stockée dans des reservoirs souples.
A midi, lorsqu’il est temps de faire une pause, il fait 45°, un vent brulant souffle. Nous avons intérêt à nous mettre face au vent pour éviter une entrée massive de sable et de chaleur dans la cellule. Enfin avant 16h nous arrivons dans la région de Nouadhibou, où nous retournons à l’auberge Les Dauphins. Quel plaisir de pouvoir se poser face à cette magnifique baie ! et comble de bonheur, un vent rafraichissant souffle…. On va pouvoir réintégrer notre cellule. JN respire mieux et semble moins fatigué. Pour ceux qui se posent la question, nous n’irons pas plus avant dans la Mauritanie, la température ne s’y prête pas…. là aussi, il faut attendre la fin octobre pour que ce soit faisable. Donc on sait que si on revient dans cette région du monde, ce ne sera surtout pas en octobre.
Auberge-Camping « Les dauphins », sur la route de Nouadhibou, 200 Ouguiya ; N 21.04003 W17.02742
Dimanche 7 octobre : de Nouakchott à Nouadhibou ; 466kms
Comme une longue route nous attend, nous partons à la fraiche, avant 8h. Aujourd’hui nous découvrons les paysages au Nord de Nouakchott, c’est sable, sable et encore sable. D’ailleurs ce sable a une particularité, en de nombreux endroits des brisures de coquillages apparaissent en surface, donnant des zones blanches. Question : est-ce le plateau qui s’est relevé (on est entre 35m et 70m d’altitude) ou la mer qui est descendue ? A quelques kilomètres de la ville, nous croisons des troupeaux de chamelles, puis plus un animal. Les agglomérations sont rares, une seule est plus importante, Chami, à mi-parcours. Dans cette dernière, on voit une sorte de campement. A l’intérieur se trouvent des engins, des meules qui broient des extraits minéraux du sol. Il paraitrait que c’est pour extraire de l’or. La température grimpe.
Campement au pied des dunes. Du sable et des trous sur la route résultat, le pont arrière est arraché et le camion se retrouve avec des roues directionnelles à l'arrière!
Il est 11H, et on sait que plus de 200 kms de mauvaise route nous attendent. Mais les paysages sont superbes : des dunes, des acacias. Les mauritaniens ont sorti leurs toiles de tentes pyramidales et sont étendus à l’ombre. Les femmes marchent toutes voiles dehors : ce ne sont plus les robes travaillées de sénégalaises, ce sont les grands voiles légers qui les enveloppent comme un cocon.
De nombreux troupeaux de chamelles sont près des abreuvoirs. C’est l’heure de la traite qui est faite par les hommes. On croise de très nombreux pickups très récents chargés à bloc. Les chargements sont hétéroclites (cartons, tapis, casseroles). Sont-ce des marchands ou des nomades en déplacement. On ne le saura pas. Peu de contrôles sur la route aujourd’hui (seulement 5), les gendarmes seront heureux qu’on leur donne une fiche de renseignement et ne s’attarderont pas, la température ne s’y prête pas, plus de 45°. On reconnait l’approche de la capitale mauritanienne : la route est 2 fois plus dégradée qu’avant ! Enfin, à 17h30, après 4H30 de route, nous arrivons à l’auberge le Sahara (comme à l’aller). Il fait encore plus de 35°, alors on prend encore une chambre climatisée, il faut préserver notre santé.
Hôtel Le Sahara, Nouakchott; N18.10279 W15.99699 ; 40€
Samedi 6 octobre : de Rosso à Nouakchott ; 207 kms
Donc nous voici sur le territoire Mauritanien, après avoir franchi le fleuve Sénégal. On nous dirige vers les bureaux, le camping-car bien en vue. Et là, il faut attendre (quoi, on ne sait pas car il n’y a personne avant nous), que l’on veuille examiner nos passeports, que l’informatique veuille bien délivrer un visa ( et oui, il y avait encore des soucis d'informatique). Enfin ça y est, on a un visa… on ressort du bureau et on va se présenter au gendarme placé dans le même bureau mais qui officie par une fenêtre (où est la logique !). Après il faut s’occuper du véhicule, dans des bureaux à l’étage. Notre facilitateur nous fait tamponner le carnet de passage en douane. Puis il s’occupe de l’assurance. Donc ce côté, on donne 110€ pour les 2 passeports et 90€ pour les formalités, passage du bac, assurance mauritanienne du véhicule, taxes diverses et bien sur l’acte policier et douanier (là aussi sans justification, si ce n’est l’huile dans les rouages).
Notre accompagnateur nous escorte jusqu’au portail de sortie, où il donne encore quelque chose au gardien du portail. On lui laisse 40€ (au diable l’avarice !) et on est enfin sorti de ce piège. A chaque personnalité rencontrée, notre facilitateur donnait un petit papier, genre de contremarque afin que celui-ci puisse toucher son dû ultérieurement. Comme nous a dit David, ici, il faut payer même pour respirer ou bouger. Aujourd'hui, nous n'avons pas gagné d'argent mais avec la petite forme physique du jour, qu'est ce que l'on est content de prendre la route de Nouakchott aprés seulement 2h 30 d'attente et surtout sans stress et sans avoir fait la queue au soleil.