Il faut prendre la route sur quelques kilomètres pour trouver un réparateur de voitures qui peut regonfler les pneus. Et on continue vers le Sud. On longe la région nommée Scharqiyya, voici enfin de belles dunes blondes (mais là, pas de piste).
Pour rejoindre Shanna, la route affleure à peine des marais salés : long ruban bordé de poteaux électriques. Au bout, des dizaines de boutres flottent sur l'océan et une zone indéfinie : chantier naval ? barques de pêche ? en tout cas c'est sale !
On s'arrête aux bureaux de la compagnie maritime pour acheter un billet pour le ferry: 2 possibilités, à 17h ou à 9h du matin. Pour nous, 17h pas possible, on arriverait sur l'île à la nuit... et monter le campement dans l’obscurité, non merci. Donc ce sera demain matin (17,700 omr l'aller soit 42€).
On continue sur cette langue de sable qui s'étire entre lagune et estran. Tout le long sont érigées des paillottes, beaucoup d'entre elles sont occupées en ce vendredi.
Vendredi 15 Novembre 2024 Wadi Bani Khalid, Shanna
Cette nuit a été fraîche, le duvet était le bienvenu. La rosée matinale a encore tout trempé. Après avoir tout rangé, on redémarre. Attention, ne pas se tromper à la mosquée. Encore une fois, la belle piste à plat nous attire, mais c'est celle qui grimpe qu'il faut prendre. On se rate, on recule, prend de l'élan : ça y est, on est passé. Nous roulons pendant 2h, la piste est différente de celle de hier; sable plus mou, parfois tôle ondulée et tas de sable qui font sauter le véhicule : on se croirait dans une barque qui surfe sur les vagues.
Les camps de bédouins, éleveurs de chèvres et chameaux sont assez nombreux, toujours placés sur une crête. L'horizon s’élargit, l'herbe disparait, au loin une ligne bleue: l'Océan Indien.
On arrive à la mosquée d'une agglomération : quelques baraques bien écartées les unes des autres. Dans un pick-up, voici des jeunes filles qui viennent de s'approvisionner en boissons en canettes.
Après une centaine de kilomètres, des dunes comme on les aime apparaissent.... et c'est à ce moment-là que notre tracé choisit la montée dans le sable. Pas de problème pour le véhicule qui avale ce sable profond sans rechigner. On s'arrête un peu plus loin, il est 15h, on a roulé 4h dans le désert . Quelle surprise, un peu plus loin, au milieu de rien, se dresse une mosquée ! Pour qui, pour quoi?
Évidemment, nous aurons quelques visites: une bédouine (là elle ne se cache pas) qui veut nous vendre un affreux petit objet pour 5 RO (~12€), un homme qui ne sait dire que "guide". Mais sinon, la tranquillité !
Et nous voici aux portes du désert, le goudron a laissé place à la piste. Le trajet s'avère simple; tant qu'elle existe, il faut suivre la ligne électrique. Après, c'est la piste principale, très roulante, légèrement sableuse. Nous avons une bonne trace, facile à suivre.
On chemine entre 2 cordons de dunes fixées, sable piqueté d'herbes à chameaux. D'ailleurs des chameaux, nous en verrons plusieurs pâturant tranquillement, les campements des bédouins ne sont jamais loin.
Jeudi14 novembre Bidiyah, Wadiba Sand
Aujourd'hui, nous avons commencé la traversée du Wadiba Sand, grande zone dunaire sillonnée seulement par des pistes.
Évidemment, il faut un peu de préparation: plein d'essence, dégonflage des pneus ( à la station Shell, le préposé décide que 1.4bar c'est suffisant), et provisions d'eau.
En passant à Bidiyah ( la carte et le Lonely planet parlent de Al Mintirib, mais sur place les panneaux indiquent Bidiyah), nous nous arrêtons au muséum. Là sont rassemblés les souvenirs de la tribu des Hijri: peaux de chèvres calligraphiées, fusils, épées, casseroles et autres objets du quotidien. La visite est rapide mais intéressante.
Il est 11h quand nous prenons la direction du Wadi Bani Khalid, un des plus réputé. Le lieu est très fréquenté, nous croiserons des centaines de touristes en troupeau... heureusement ils partent quand on arrive! Le site est gratuit, on y trouve des petites tentes pour se changer. On admire quand même les vasques, le défilé créé par le torrent, les piscines naturelles, les unes très profondes, les autres style pataugeoire. On reste très longtemps dans cette eau tiède, j'ai respecté le code vestimentaire : manches longues, short... ce qui n'est pas le cas de tout le monde.
On ressort des montagnes pour trouver un bivouac sympathique non loin d'un village. Seul un petit âne triste nous dérangera, fourrant le nez dans nos caisses.
Petit détour touristique pour aller voir la mosquée Jami Al Hamoda (22.01147° N, 59.31993° E), très ancien bâtiment qui a la particularité d'avoir 32 coupoles et pas de minaret. A côté, un château est en ruines... fragilité des constructions en terre.
Mercredi 13 novembre Balad Bou Ani, Jami Al Hamoda, Wadi Bani Khalid
Ce matin, grasse matinée : on ne se réveille qu'à 6h20! Mais drôle de surprise, il pleut dans la tente!
L'humidité de dehors a condensé dedans et dès qu'on effleure la toile, c'est la douche! On sort tout, ça sèche pendant qu'on déjeune. On a de la visite, un troupeau de chameaux, qui tranquillement va rejoindre son pâturage.
Une heure plus tard nous voici à Balad Bou Ani (enfin c'est le nom d'une partie de l'agglomération). Pendant des kilomètres ce sont des boutiques de toutes sortes. On va en profiter pour faire quelques courses: un boulon d'une certaine grosseur pour réparer une chaise... il faudra 3 magasins pour le trouver; de la mousse pour mettre sous le matelas, car mes vieux os ne supportent pas de sentir la planche; du pain... et là échec sur toute la ligne, on ne trouve que des galettes industrielles.
L'après-midi on roule direction Jani Ben Ali. On quitte la côte où il y a trop d'embruns. Le bivouac se fait dans une sorte de savane, en faisant attention au chemin emprunté car les pluies assez récentes ont rendu le sol très souple. Après une douche épique (celui qui a fourni le matériel ne s'en est jamais servi: il faut la mettre en hauteur... mais le sac n'a rien pour l'accrocher et le tuyau douchette se plie et se pince), JN se met au travail pour trouver une solution. On savait que ça ne serait pas simple pour charger le pc, alors il a pris tout le matériel pour se brancher sur la batterie... ingénieux!
Puis à Ras El Haad, on roule jusqu'au bout, où la plage finit le long d'une lagune. Ce lieu est interdit aux campeurs car lieu de ponte des tortues. En journée, on y voit des pêcheurs qui y ont échoué leurs barques. Ici c'est pêche "à la ligne", pas de chalutiers! Sur la plage, une multitude de petits escargots roses servent de lit aux poissons échoués. Nous une envie d'être cool, lui un grand sourire, beaucoup de persuasion et nous voici embarqués pour voir des dauphins. On en verra une bonne vingtaine. Cerise sur le gâteau, notre "capitaine " nous conduit dans un coin fréquenté par de grosses tortues. Là, on aperçoit leur ombre, parfois leur tête. Certaines demeurent là à l'année. Elles pondent surtout en juillet.
Pour finir en beauté cette matinée : restaurant. On se régale de délicieux poissons grillés à point, riz et frites (12€pour tous les 2).
Mardi12 novembre Ras el Haad, Jani Ben Ali
Ce matin, sur la route de Ras el Haad, on fait un détour (22.45833° N, 59.69888° E, point donné par Franck, avec Magicargol), pour voir de curieuses formations géologiques, des "napolitains" en pierre. Le coin est vraiment magnifique.... un seul regret ne pas être venu bivouaquer là !
L'après-midi arrêt à Sur pour visiter l'atelier de fabrication de bateaux en bois. Techniques traditionnelles, mais outils modernes.
Nous descendons encore. Et trouvons un bivouac cette fois en haut de falaises. Il faut se dépêcher à s’installer, aujourd’hui le soleil se cache à 17h.
Au bout de cette route, un village. Là, un jeune homme nous montre un endroit pour nous garer... pourquoi pas. Et puis il nous montre un chemin pour descendre au wadi. On marche sur les terrasses plantées de palmiers dattiers, orangers, papayers... pas de légumes. On suit les canaux d'irrigation qui strient la montagne. On fait un peu d'escalade et nous voici devant un beau bassin d'eau outre-mer entouré de falaises. Magnifique! Plus loin, on voit la cascade colonisée par des adeptes du canyonning et des baigneurs. La remontée est plus simple: 200marches en béton.
Nous reprenons la descente, avec le croisement de nombreux tour operators .
On pousse un grand ouf quand on retrouve la côte. Arrêt à Qalhat, le temps du repas: installation luxueuse, la plage est équipée de petits kiosques où on peut se mettre à l'ombre.
On laisse le wadi Shad et on s'engage dans le wadi Tiwi. Le trajet est charmant, traversant de nombreux villages où les palmeraies sont entretenues. Mais que de frayeurs pour le chauffeur ! Montées très raides : le capot nous cache la route; virages à angle droit entre les maisons évidemment quand c'est étroit ; autochtones qui arrivent en face, ne se serrent jamais et attendent que tu recules! Heureusement la puissance du moteur nous permet de belles reprises en côte et en position courte, un bon frein moteur (parce que les montées raides sont suivies de descentes aussi pentues). Si vous avez un gabarit un peu gros ou que vous n'êtes pas habitués à la montagne, passez votre chemin !
Lundi 11 novembre Whadi Shad,Sur
Nous étant couché très tôt, à 5h du matin on était debout. Une petite lueur se dessinait à l'Est. Chose étonnante, nous ne voyons pas le soleil émerger de l'horizon, seulement un peu plus tard!
A 7h, nous voici partis. Trop tôt pour admirer le Biman Big Hole, il n'ouvre qu'à 8h! Pour les futurs voyageurs, entre Dhibab et Biman il y a des kilomètres de côte où on peut trouver des bivouacs.
Après la mer, la montagne. On s'engage en direction du wadi Aberdeen. Après quelques kilomètres de belle route nous voici sur une piste "montagnes russes" ça monte et ça descend très raide. Au bout de la piste, on découvre de belles "piscines" d'eau claire. On pique-nique a l'ombre de palmiers (température 26° a 8h, 31° a 13h). Puis on s'engage sur la piste qui doit nous ramener à Dibab, mais là la rivière a pris ses aises et a remis de gros cailloux au milieu du chemin. Demi-tour mais avant de partir petite trempette... que c'est agréable avec cette eau délicieusement tiède !
Au bord de l'océan, c'est facile de trouver un bon bivouac. Le campement est vite monté et JN peut se mettre au travail.
Dimanche 10 novembre. Dhiba
Ce matin, on se réveille tôt, à 5h45. On croit assister à un beau lever de soleil... mais la brume se lève, cachant la côte.
Le bivouac ne fut pas vraiment calme, des voitures sont venues à toutes heures, les uns pour faire de la musique, d'autres pour apprendre leur anglais. Avant de partir, on a droit à l'hymne national car en dessous de nous se trouve une école et la journée commence patriotiquement.
En passant dans un village, on trouve facilement de la glace pour alimenter notre glacière. Puis c'est une belle 2x2 voies qui nous conduit à Quriyat qui fut un grand port d'où partaient des chevaux dressés. On aperçoit une multitude de barques de pêche, bien rangées... mais fini les paniers en vannerie réputés, maintenant ils sont en plastique. Au centre du village, le château, bien restauré montre un peu l'organisation des maisons: ce ne sont pas les meubles qui gênent. Dand la rue, les femmes sont entourées de voiles, mais décontractées, n'hésitant pas à nous adresser la parole (en arabe, ce qui ne facilite pas les échanges).
Vendredi 8 et samedi 9 novembre Argentine Mascat
Une très longue journée. Nous sommes partis de Lyon, vendredi à 18h10. Notre vol, avec Turkish Airlines ( rien à redire) nous a fait faire une escale à Istanbul. Si vous ne connaissez pas, c'est un TRÈS grand aéroport. L'avion se gare loin et un bus navette nous conduit aux portes d'arrivée. Là, on repère notre vol, porte F5.... et bien allons-y, c'est tout au bout. 600m au pas de course. Ouf! Et bien non, 5 minutes plus tard, changement... on embarque en A1 alors on refait le chemin en sens inverse et on emprunte une 2ème aile...bref on n'a pas manqué de mouvements.
Puis vol de nuit. Croyez vous qu'on a dormi? Pas du tout, à 3h du matin on nous servait un repas.
Arrivés à Mascate, gros coup de chaud, le thermomètre avoisine les 35°. Bonne surprise à Active Oman, on nous confie un beau Landcruiser V6 équipé de tente de toit et matériel de camping.
On fait quelques courses dans un supermarché gigantesque (encor de la marche a pied) puis on suit la côte jusqu'à El Kirian où on passe un bon moment à essayer de s'organiser et découvrir la tente de toit. La nuit tombe à 18h. Repas aux "chandelles". On va se coucher tôt.
Oman
Du 08 novembre au 29 novembre 2024