La journée se poursuit en direction du Wadi Damm (23.23106° N, 57.06928° E). Ce dernier a entaillé profondément la falaise. On remonte à pied son lit à sec. On rencontre quelques vasques naturelles gardant un peu d'eau avant d'arriver au barrage qui sert à alimenter un petit canal d'irrigation. Au-dessus, les bassins sont profonds et l'eau fraîche. On choisit de rester pour la soirée au départ de la balade. Le lieu est très couru par les habitants de la région qui viennent y passer un moment au frais, en famille.
Après cette visite, nous prenons la direction de Al Ayn et ses tombes ruches (23.21616° N, 56.96230° E). Avant d'y arriver, le djebel Misht (mont du peigne), nous offre son impressionnante paroi. C'est une curiosité géologique car constitué de calcaire. Et là, au détour du chemin nous voyons sur une crête, ces tombeaux de pierre sèche qui datent de 2000 ans avant JC. Bien alignés, on ne peut pas les rater. De près, certains sont à demi détruits.
Mercredi 20 novembre. Château de Jabreen, Al Ayn, Wadi Damm
Ce matin, visite du château de Jabreen. Voici quelques explications glanées dans le monument.
Le château de Jabreen est l'un des plus grands châteaux du Sultanat d'Oman en raison de sa conception spectaculaire et impressionnante.
Il a été construit par l'imam Bil'arab bin Sultan Al-Yarubi à l'époque de la dynastie Yarubid (1086-1675). Le château était essentiellement utilisé comme résidence palatiale pour l'imam en temps de paix et comme fortification en temps de guerre.
Il s'agit d'un grand bâtiment rectangulaire avec une vaste cour centrale qui permet à l'air frais et à la lumière naturelle de circuler et de pénétrer dans les différentes parties du bâtiment. Un ruisseau coulait à l'intérieur pour rafraîchir l'air. L'ensemble du château a été construit autour de la cour sur trois étages comprenant de nombreuses pièces telles que les salles de réunion, la salle d'audience, les salons, les offices, les cuisines, les entrepôts de dattes (les coussins de dattes étaient stockés sur des sortes d'égouttoirs et le jus qui en coulait était récupéré), les prisons pour hommes et femmes, les salles de garde, la bibliothèque, les écuries et le dépôt de munitions - tous reliés par des escaliers et des couloirs couverts de plafonds richement décorés.
La salle du soleil et de la lune est soutenue par des poutres et des cadres en bois peints de différentes couleurs : formes géométriques et botaniques, inscriptions et dessins de fleurs et de branches grimpantes.
En haut des grands salons, on voit les « qamariyat » ou lucarnes. Ce sont des cadres en plâtre entourant une grille à barreaux qui laissait entrer l'air et la lumière dans les salles du château. Ils étaient constitués de plaques de plâtre préfabriquées, notamment de motifs quadrilatères et octogonaux
Ce château est un vrai labyrinthe avec des escaliers de partout, certains aux marches excessivement hautes. Des terrasses on a une très belle vue sur la palmeraie proche et la plaine alentour. Très belle visite.
En début d'après-midi, on arrive au tout nouveau musée Oman Across The Ages (ouvert en 2023). C'est un choc culturel ce bâtiment hyper moderne, luxueux (marbre, acajou, grandes verrières). A l'intérieur la muséographie est efficace. On part des origines de cette terre, on avance dans le temps, on découvre que ce pays fut une grande puissance au temps de la navigation à voile et avant le canal de Suez. Les sultans aux commandes depuis 1970 ont tout mis en œuvre pour rendre leur pays moderne, tout était à construire, à cette date là, 2 écoles primaires, 10 kms de route goudronnée.... quand on voit les infrastructures actuelles on reste ébahi. Belle découverte. La suite est moins drôle, il faut trouver un coin pour le bivouac... avec la tente de toit on ne se pose pas n'importe où. Il faudra chercher un moment, trop de constructions et de terrains militaires.
Ensuite changement de quartier, on s'arrête au souk central: un carré de boutiques rangées par produit: les marchands de robes pour femmes, brodées, clinquantes; les bijoutiers à l'or bien jaune ; les fruits et légumes venant du monde entier ; le poisson avec les vendeurs assis sur les étals ; on verra même 2 bédouins échanger un fusil.
Mardi 19 novembre Ibra, Musée Oman Across The Age
En 1698, le sultanat d'Oman occupe l'île de Zanzibar. Beaucoup de ces omanais venaient de Ibra et ce sont enrichis du commerce avec cette île. Ils ont alors construit de belles demeures, planté des palmiers et érigé des tours pour surveiller le tout. C'est ce qu'on découvre dans le vieil Ibra. Hélas le temps à fait son œuvre et ces demeures raffinées redeviennent poussière.
Notre bivouac sur la plage
Faire les courses est à la fois simple (parce qu'il y a de nombreux "supermarkets") et compliqué car on n'y trouve pas grand chose : de l'eau, de la "ice cube" pour la glacière, parfois une ou 2 boîtes de conserve (petits pois, macedoine de légumes, thon ...), du lait dans tous les états ( en poudre, concentré, frais), du riz par 5 ou 10 kilos, et surtout des biscuits emballés en portions individuelles (que de plastique !). Pour le pain, on pleure... petites galettes libanaises au goût d'ostie, pain de mie qui se délite. Il faut dire que cela ne fait pas partie de leur culture. Alors, dès que possible, on s'arrête dans un petit restaurant. Pour 10€ en tout, on peut manger une grosse assiette de riz (bien assaisonné) et un poisson ou du poulet.
Vu sur la route : le gaz est vendu dans des camionnettes stationnées le long de la route; dans les magasins de pièces automobiles, des rangées de pare-chocs avant pour pick-up.
En milieu d'après-midi, on est entre Sinaw et Ibra, on s'arrête près d'arbustes. Trouver un bivouac n'est pas difficile : grandes étendues libres, peu d'habitations. Autour de nous, hier tout était blanc, aujourd'hui tout est noir!
Lundi 18 novembre Sinaw, un peu avant Ibra
On finit de longer les Sugar Dunes, direction le sud. Puis on prend la route 32 direction Sinaw au Nord. Cet axe est ce qui correspond à l'autoroute. Seulement 2 voies larges, mais limité à 120km/h, vitesse que le chauffeur a du mal à respecter. Pour les paysages, ce n'est pas très varié. Grandes étendues sèches où la réverbération fait vite grimper la température. Parfois du sable, parfois de la verdure. On verra surtout des chameaux.
Quand on reprend la piste, un omanais nous double à toute vitesse, il s'en donne à cœur joie sur la longue plage blanche. Nous on emprunte la même direction, la boule au ventre car c'est très mou et la mer est juste là, mais ça doit passer puisqu'il est devant!
Ouf, tout va bien, on atteint les Sugar Dunes. A midi, le blanc éclatant ébloui. On trouve un coin, au bord des dunes pour déplier notre campement. Quand le soleil est moins puissant, on escalade ce relief, admire les traces laissées par le vent.
De retour on se "douche" avec des bouteilles d'eau... ça fonctionne bien!
A partir de là, nous empruntons une piste direction Al Kalouf. Salines, rochers... il ne faut pas l'emprunter après la pluie!
Al Kalouf semble être un grand centre de pêche : barques, boutres, camions frigos.... pas très reluisant.
Sur la carte, un point "Ali Baba cave". Très intrigant ! Petit détour. Là, la mer a creusé dans la falaise des grottes. On peut, par un passage étroit en atteindre une.... on imagine pirates ou contrebandiers décharger leur marchandise.
Dimanche 17 novembre, Filn, Al Kalouf, Sugar Dunes
Ce matin nous quittons la péninsule puis, empruntons la direction de Filn. Là, quelques baraques, des barques de pêche et une unité de désalinisation de l'eau de mer. D'ailleurs un camion fait le plein d'eau. Nous verrons que dans ces régions, il n'y a pas de réseau d'eau et chaque habitant doit faire ses réserves, les maisons modernes ont une bouche pour connecter le camion pompe.
On longe cette plage parsemée de petits monticules; peut-être le logis de ces gros crabes hauts sur pattes. Dans la baie quelques barques et 2 boutres. On choisit notre coin de plage, on monte le campement, on se baigne... un petit air de vacances, seuls au monde.
Un seul regret, ce littoral est jonché de déchets de toutes sortes : félins, cordes, hameçons, bidons, bouteilles en plastique... Le tout à certainement été déposé là lors d'une tempête.
Samedi 16 novembre Shanna, Bar Al Hikham
Belle nuit, moins humide que dans le désert !
8h30, nous voici au port. 9h, pas de ferry en vue. JN part à la chasse aux infos.... et non pas de bateau à 9h, le prochain est à 11h! Alors on renonce. Au bureau, ils veulent bien nous rembourser.
Changement de programme, on va découvrir la péninsule de Bar Al Hikham. Ce lieu est en-dehors des circuits touristiques. Un pointillé sur la carte, un petit trait sur OSMand, et une piste sur le terrain qui s'en écarte ! On roule 2h. C'est plat, rien, rien, rien! Après une trentaine de kilomètres des salars nous font croire aux mirages. Le sol crisse sous les roues, c'est un tapis de coquillages. Puis voici du sable blanc, décoré de petites touffes d'herbe. Enfin on arrive à la plage. Waouh ! Les couleurs sont fantastiques ! Mer turquoise, sable blanc, lagunes, oiseaux.
Oman
Du 08 novembre au 29 novembre 2024