Dans le parc de Diawling, le long de la piste vers Diama
La piste rejoingnant le poste frontiére de Diama.
Enfin, on arrive à proximité de la frontière, et il faut sortir le porte-monnaie : 200 Ouguiya/personne pour payer l’entrée du parc naturel que l’on vient de traverser. Enfin voici le poste frontière. Premier bureau, la douane, pour lever le passavant et noter dans le passeport de Jean-Noël que le véhicule est sorti, pour cela 400 Ouguiya (avec reçu). Puis au 2ème bureau, la gendarmerie demande une fiche (la dixième de la journée), vérifie la carte grise et demande plusieurs fois si on n’a pas un cadeau pour lui… Enfin, au 3ème bureau, la police scanne les passeports, puis il faut passer dans un bureau à la porte fermée, là, un policier tamponne les passeports et demande 400 Ouguiya pour le faire. Avec reçu ? Non. Alors, on argumente, disant que l’on a payé 55€ à l’entrée et que cela semble assez, et que quand on va revenir, on devra encore payer…. On s’en sort sans débourser un centime. Enfin, dernière dépense, 50 Ouguiya, pour la taxe de la ville.
Voilà, ainsi se termine notre premier passage en Mauritanie. Maintenant, on passe au Sénégal.
Ensuite, il y a plus de goudron mais les trous sont de la taille d’un dromadaire. Cela oblige les véhicules à slalomer. Le paysage est de plus en plus vert, puis apparaissent des dunes rouges piquetées d’acacias. Les habitations sont nombreuses, souvent carrées avec un toit à 4 pans surmonté d’une décoration. Plus au sud, les côtés sont de simples toiles, relevées pour faire du courant d’air. Dessous, des groupes de femmes semblent s’affairer. Les hommes marchent le long de la route, souvent vêtus d’un ample vêtement (blanc ou bleu), largement ouvert sous les bras. Lorsque l’on aperçoit quelques piquets recouverts d’une toile avec un étal, on est sûr que c’est un marchand de viande, avec 2 ou 3 morceaux accrochés. Grace au GPS, on trouve sans difficulté l’embranchement qui passe à Keur Mecene, et rejoint la piste qui mène au barrage de Diama. Cette piste, surélevée, ressemble à un chemin de terre de nos campagnes : creux, bosses, ornières boueuses, légère tôle ondulée. Pendant 35 kms elle longe des étendues d’eau, on peut y voir quelques échassiers, on rencontre même un phacochère.
Vendredi 28 septembre : de Nouakchott au barrage de Diama (côté Mauritanie) ; 242kms
Ce matin, départ à 8h. On prend un coup de chaud en traversant la ville pour prendre la direction du sud. La circulation est énorme, avec des véhicules aux normes « euro -6 », on avale une bonne bouffée de pollution ! La moitié des véhicules n’entrerait même pas à la casse chez nous : il n’y a plus rien de bon. La conduite est à la grâce de Dieu : vite, n’importe comment… d’ailleurs peu de véhicules ne sont pas éraflés. Après le centre-ville, apparaissent les charrettes, les porteurs de pain (un plateau posé sur la tête), les laveurs de voitures aux chiffons qui sèchent, les troupeaux de chèvres qui broutent les ordures. La route est un vaste chantier, commencé mais abandonné : tas de terres, trous énormes, marches. Chacun roule où il peut : à contresens, sur le bas-côté. Cela dure pendant 2 heures. A la sortie de la ville, on nous demande de payer une taxe urbaine de 200 Ouguiyas.
Rue de Nouakchott, ordures de partout!
Jeune ado surveillant son troupeau, dur, dur!
Passé 14h, on arrive à Nouakchott. On ne peut pas rater l’entrée de la ville : 14 kms de boulevard encadré par des lampadaires… et pas une maison ! En cherchant une banque et un lieu pour faire des photocopies, on arrive au centre ville : beaucoup de monde, de nombreuses boutiques, et encore plus de tas d’ordures !
Le distributeur de la BPM ne fonctionne pas avec la carte Visa (mais un changeur proche pratique un taux correct). Pour les photocopies, JN se débrouille, elles seront faites chez un opticien. Il photocopie 30 fois la fiche de renseignements : depuis l’entrée en Mauritanie, on en a déjà passé 13, et il nous reste un jour, et le retour.
Nous nous dirigeons vers l’auberge « Le sahara », le long de la grande avenue. Ses hauts murs nous protègeront du vent, du sable, et on se sentira en sécurité. On y dispose d’une douche et du wifi. Pour ces services, on nous demande 10€.
Auberge « Le Sahara » ; N18.10279 W15.99699 ; 10€
Jeudi 27 septembre : de Nouadhibou à Nouakchott ; 468 kms
Aujourd’hui, nous n’avons pas vu grand-chose : toute la journée un vent au ras du sol, à soulevé le sable, créant une journée blanche. Parfois émergent de ce « brouillard », quelques baraques, un troupeau de dromadaires, un véhicule venant en face et soulevant une gerbe de sable. Le chauffeur reste les yeux rivés sur la route : ce manque de visibilité n’arrange rien, et puis il faut faire attention de ne pas sortir du ruban d’asphalte, à plus de 90km/h, la cabriole serait inévitable…. d’ailleurs, les voitures accidentées sont nombreuses, gisant dans le sable (on reconnait si l’accident est récent ou non au fait que la carcasse est plus ou moins nue). Sur notre parcours, une seule agglomération digne de ce nom, on y trouve du gasoil, de l’alimentation, des groupes électrogènes. On roule fenêtres fermées, avec la clim (on n’aime pas ça, mais aujourd’hui c’est indispensable : trop de sable pour ouvrir, trop chaud. A midi, difficile de s’arrêter, dès que l’on va ouvrir la cellule, le sable va s’y engouffrer ! On repère un passage entre 2 dunes où le vent ne souffle pas trop. On se serre sur le bas côté… et là, on croit y rester : c’est mou ! Vite, un coup de 4X4 pour éviter de sortir la pelle.
Poste frontiére de Mauritanie en vue.
Traversée du No Man's land
Carcasses de voitures dans le No Man's land entre le Maroc et la Mauritanie
Il est 17h50 heure marocaine (c'est-à-dire 16h50 en Mauritanie), et on prend enfin la route, direction Nouadhibou, ou plutôt l’auberge Les Dauphins. La première impression, c’est : du sable, encore du sable, toujours du sable. Sur ce trajet d’une quarantaine de kilomètres, on nous arrête 3 fois, et on nous demande 2 fiches. Ces fameuses fiches comprennent les données de la carte grise et celles de nos passeports. On arrive enfin au but. Le cadre est magnifique, en face d’une baie, un peu en hauteur, c’est propre et l’accueil est sympathique. Par contre, comme on est hors saison, les sanitaires ne marchent pas vraiment. Mais on peut quand même se doucher, avec un seau d’eau et un petit récipient…. Rustique mais efficace ! Nous sommes obligés de sortir toutes les moustiquaires (à la porte, bien ajustée, et les sur-fenêtres) pour empêcher l’invasion de petits moucherons blancs piqueurs. Malgré cela, dès que l’on allume les ordinateurs, ils nous envahissent et la soirée s’achève rapidement.
Auberge-Camping « Les dauphins », sur la route de Nouadhibou, 200 Ouguiya ; N 21.04003 W17.02742
On arrive enfin aux bâtiments mauritaniens. Premier bureau pour contrôler les passeports. Là du mobilier datant des années 50, deux gendarmes, l’un entre les données notées sur les passeports dans un ordinateur, l’autre répare une chaise toute cassée, puis il renote les données, mais cette fois à la main. Ensuite, nous allons faire une action ultra moderne : obtenir un visa biométrique (coût 55€ par personne). C’est long à faire, donc il y a de l’attente (au moins 1 heure pour Jean-Noël, moins pour Babette car hommes et femmes attendent séparés). Dans la file d’attente, le ton monte… certains seraient passés avant les autres. Puis on nous guide jusqu’au bureau du « passavant », papier payé 10€ et donnant le droit de rouler 30 jours. Grace à notre « transitaire », on se procure l’assurance facilement (32€). Ensuite encore un bureau pour enregistrer le passavant et enfin on change de l’argent à un taux correct, pratiquement le même que celui noté ce matin sur internet (4200 Ouguiya pur 100€). Enfin on remercie notre facilitateur par un billet de 10€ après avoir payé le parking 10 dirhams.
Mercredi 26 septembre ; de la frontière marocaine à Nouadibou ; 42 kms
Et voilà, c’est exactement à 16h30 que l’aventure commence. Nous passons un portail, et nous voici dans le No Man’s land. D’abord c’est un lieu mi-parking, mi décharge avec des véhicules dans tous les sens. Les camions voulant entrer au Maroc bouchant le passage, il nous faut passer dans le bas côté sableux, sous les encouragements des spectateurs. De partout des épaves de voitures ! Le facilitateur que nous avons accepté (pour 10€) passe devant dans un vieux taxi tout bringuebalant. Les premiers kilomètres se passent sur le goudron, puis c’est une zone indescriptible : peut-être un terrain de moto-cross (on peut le penser car des pneus marquent différents passages), une zone d’essai pour 4X4 (sauf que ce qui passe ici, ce ne sont pas des 4X4), et toujours des carcasses de voitures !