La Bolivie continue sur une nouvelle page
Il ne fait vraiment pas beau, il fait froid et la neige n'est pas loin!
L’après-midi, profitant d’une accalmie, nous nous dirigeons vers ce qu’ils nomment « la vallée de la lune » (c’est le 3ème lieu nommé comme cela que nous voyons). Dans un matériau très meuble, la pluie et le vent ont sculptés de nombreuses cheminées de fée. Le parcours est bien aménagé,il est dommage que le soleil ne soit pas au rendez-vous.
Vendredi 15 septembre : Caracollo- La Paz (Hotel Oberland) ; 184kms
Dans la nuit, il s’est mis à pleuvoir, et ce matin c’est avec un temps bien gris que nous reprenons la route. La ruta 1 que nous empruntons, est tout le long à 2 fois deux voies, séparées par un fossé. Seul problème, nous ne savons pas à quelle vitesse il faut rouler, rien ne l’indique. Les sommets environnants sont blanchis, les villes (villages) traversés boueux. On remarque que les habitations situées le long de la route n’ont pas de cheminée. N’ont-ils pas de chauffage, il ne fait pourtant pas chaud (3-4°). En fin de matinée, nous atteignons la banlieue de La Paz. Et bien, ce n’est pas joli du tout. D’abord c’est très sale, des ordures de partout. Puis c’est boueux : comme il n’y a que la grande route de goudronnée, les accotements, parkings, marchés, tout est dans la boue. Si on voulait faire des courses, il nous faudrait des bottes ! Après une dizaine de kilomètres, on quitte l’axe principal pour rejoindre notre hébergement. Quelle surprise, le long de la route on trouve des cochons (qui mangent les ordures), des vaches et des moutons. Puis les maisons deviennent plus chic, l’hôtel Oberland est dans un quartier un peu plus résidentiel. On y trouve une place dans une cour fermée, avec 3 autres véhicules de voyageurs. Malheureusement, ils sont allemands, et la conversation est quasi impossible.
En traversant un gros village, voici une fanfare et quelques carnavaliers qui défilent, les uns décorés de plumes, les autres avec des masques.
Vers 15h, on traverse Oruro, comme dit le guide, cette ville n’a rien d’attrayant (surtout sur le périphérique). Durant sa traversée, on franchit au moins 30 ralentisseurs, et ceux-là, pas question de les prendre à 30kms/h, on s’arrête avant pour franchir la marche.
Passé cette ville, le paysage devient tout plat, la route à 2X2 voies trace tout droit. Où va-t-on pouvoir s’arrêter pour la nuit? en prenant un chemin de traverse, on trouve sur un immense plateau une petite plateforme, cachée de la route, au milieu des herbes jaunies.
Jeudi 14 septembre : Potosi- Caracollo (40kms au Nord de Oruro) ; 350kms, ensoleillé
Ce matin, le ciel est couvert, il ne fait pas plus de 7°. La sortie de Potosi est dangereuse, du fait du nombre de minibus qui déboitent n’importe comment. Il faut aussi être très attentif aux feux rouges. Ceux-ci sont équipés d’un compte à rebours, c’est très bien pour le feu vert, on sait combien de temps il nous reste pour passer, mais attention aux dernières secondes, car il y a toujours quelqu’un pour redémarrer un peu en avance du côté du feu rouge !
Ensuite la route traverse des gorges, avant d’arriver sur un plateau. Entre-temps, le soleil est sorti, le ciel est à nouveau bleu. Les petites fermes sont nombreuses, murs en adobe, toit en herbe…. Mais la plupart du temps on ne peut pas deviner si elles sont encore habitées. Les enclos à lamas parsèment les collines. Lorsque l’on traverse un grand plateau, des centaines de lamas (ou alpagas, on ne sait pas encore les distinguer), sont en train de paître, devant un fond de montagnes enneigées. Magnifique !
Mercredi 13 septembre ; Sucre-Potosi ; 157kms , soleil, puis nuageux (11°à16h)
Et oui, ce soir nous sommes de retour à Potosi. Nous avons choisi de revenir pour visiter la Casa de La Moneda. Ce musée ne nous déçoit pas, nous y apprenons de nombreuses choses, d’autant plus que nous avons une visite guidée en français. Potosi est une ville minière, située au pied du Cerro Riccco, duquel est extrait de l’argent. Actuellement, il reste 10 000 mineurs (officiellement, ce qui fait en réalité 40 000 avec les enfants). Mais ces mines d’argent ont surtout été exploitées au temps de l’occupation espagnole, pendant 300 ans. Durant cette période, du fait des rudes conditions de travail à la mine, mais aussi à la fonderie et à la fabrication des pièces, 8 millions d’indigènes sont morts. Des tonnes d’argent sont parties en Espagne, sous forme de lingots ou de pièces. Les premières pièces, qui avaient 90% d’argent étaient très molles, et on pouvait en rogner des morceaux. Ensuite, on y a ajouté du cuivre. Elles étaient moins fragiles, mais aussi plus difficiles à fabriquer. On peut voir aussi les premiers laminoirs, en bois, actionnés par la traction animale. Outre ces explications sur le travail de l’argent, on peut admirer des peintures religieuses, avec une explication montrant comment les espagnols ont créé une sainte, la vierge de Guadelupe, qui reprend les attributs des religions indigènes (robe qui ressemble à la montagne, lune au-bas du tableau et soleil soit en auréole, soit dessiné dans le haut du tableau).
Après cette visite, pas question de flâner dans les rues : un vent glacial s’est levé ! Cependant, nous croisons un défilé de collégiens. Chaque établissement défile, bannière en tête, costume pour tout le monde, les filles gelées avec leurs jupettes. Nous regagnons notre véhicule à la résidence Tarija (aujourd’hui plus calme que dimanche).
Marché de Sucre, ici stand de fabrication de jus de fruits
Camping dans la cour de l'hôtel Pachamama
Sucre, vue du clochet de l'église
On découvre les cours intérieurs des universités, les salles de jeux des écoles, les clochers blancs ressortant de tous ces toits couleur brique. La cathédrale de la ville ne se visite pas, mais son clocher est original avec de nombreuses statues ; le palais abritant l’assemblée constituante est magnifique au bord de la place du 25 Mayo. Enfin, nous nous retrouvons au Marché central, dont l’animation nous attire comme un aimant. En cette fin de matinée, tout le monde s’affaire, tous les commerces sont ouverts, un certain ordre règne. Certains vendeurs, ou plutôt vendeuses, sont spécialisés : pommes de terre (facilement 10 sortes par étalage), avocats (même chose), bananes, herbes, légumes, toute une cour est dédiée aux jus de fruits : pyramides de fruits montés avec gout, et fruits pressés à la demande. Par contre, les étals de boucherie sont tenus par des hommes, mais chez l’un on trouve du bœuf, chez un autre du poulet, ou des abats….. Ici, la vie n’est vraiment pas chère pour nous. Voici quelques exemples : 2 grands biftecks pour 1€, 2 cuisses de poulet =1€….. Pour les fruits et légumes, c’est aussi peu cher, mais les quantités sont aléatoires (le prix est fait à vue d’œil). Les bras chargés, nous regagnons notre logement.
Mardi 12 septembre : Sucre ; 0 kms
Ce matin, dès que la brume matinale s’est dissipée, nous continuons la découverte de cette ville. Elle nous enchante, avec ses façades blanches, ses bâtiments bien entretenus, son animation. Au passage, nous entrons dans l’iglesia de San Francisco, vaste nef au plafond caissonné. On est ébloui par les retables dorés aux nombreux saints, celui du chœur, mais aussi ceux des côtés. Ensuite arrêt au Museo de etnografia y folklore (gratuit). Dans la première salle, une exposition de mini retables. On y découvre surtout un saint que nous ne connaissions pas : el Matadore, sur son cheval. La 2ème salle est dédiée à des parures féminines et particulièrement les grandes épingles ornées appelées Topos. Celles-ci servent à retenir des vêtements, mais peuvent aussi être des armes défensives. On apprend aussi qu’en Bolivie, la femme a une place très importante dans l’économie, gérant tout ce qui touche à la nourriture. La 3ème salle présente des traditions telles que les statuettes, el Ekeko, qui sont bénies pour apporter la prospérité. Après cela nous continuons à parcourir les rues, en direction du templo Nuestra Signora de la Merced. L’intérieur est en très mauvais état, retables et statues très poussiéreux. Mais ce qui est intéressant, c’est la vue sur la ville que l’on a du clocher : on domine tous les toits, et ils sont en bon état.
Il est moins de 16h, et nous allons marcher 2 heures dans cette ville (petite précision, nous sommes redescendus à 2700m d’altitude). Rapidement nous atteignons la zone du marché central. Là, tout grouille de vie : sur la chaussée, tous les petits bus se touchent, sur les trottoirs, les piétons sont affairés. Le long des rues, les échoppes se succèdent : produits ménagers, bonbons, pâtisseries, outillage, pièces pour auto, téléphones, vêtements, chaussures….. On atteint le parc Bolivar. La première partie de ce lieu est consacrée aux enfants avec des jeux gratuits de toutes sortes. Puis à côté, dans le prolongement de la Cour Suprême, magnifique bâtiment blanc, descendent en pente douce les jardins aux grands arbres jusqu’à un bassin. Au milieu, une pâle imitation de notre Tour Eiffel, peinte en orange. Notre découverte continue : université avec une belle cour entourée de colonnades, collèges aux riches façades, maisons aux balcons ouvragés. Pour finir, nous traversons le marché central, où, malgré la fin de journée, les étals de marchandises sont colorés et bien achalandés : viande, fruits (bananes, oranges, pommes, fraises, ananas énormes et verts, papayes dont la taille peut aller jusqu’à celle d’un ballon de rugby, Chirimoyave , fruit vert à l’extérieur et à la chair blanche et parfumée) et légumes. Nous sommes loin de l’austérité de l’Argentine !
La banlieue de Sucre n’est pas belle : beaucoup de gravats et de sacs en plastique. Nous contournons cette ville pour nous rendre au parc du Crétacé. Il se trouve dans l’enceinte de la fabrique de ciments Fancesa ; normal, c’est en exploitant la roche que la dalle contenant les fossiles est apparue. Nous ne pouvons atteindre cet endroit avec notre véhicule, des camions bouchent le passage. Est-ce un blokeos ? Non, tout simplement un problème d’organisation de l’usine. Lorsque nous atteignons le parc, nous voyons la dalle de loin, mais impossible de s’en approcher, c’est fermé le lundi. Donc demi-tour pour prendre la direction du centre ville, où nous allons nous loger. Nous trouvons de la place dans la cour de l’hôtel Pachamama, entre 2 arbres fleuris. Nous paierons 12€ la nuit, et pour ce prix nous avons en plus une chambre avec salle de bain et un lieu pour cuisiner.
Lundi 11 septembre : Potosi-Sucre, 164kms
Notre parking à la Residence Tarija, s’est révélé assez bruyant, avec de la musique jusqu’à tard dans la nuit. De plus les sanitaires laissaient vraiment à désirer. Ce matin, dès 8h, nous voici en route. Il nous faut 1 heure pour sortir de cette ville toute en descentes et montées. La circulation est dense, les piétons nombreux et les minibus dangereux.
Par contre, sortis de la ville, tout redevient calme, le seul risque provient des ralentisseurs dans les villages. Attention aux étourdis ! Sur les hauts plateaux, l’activité agricole est intense, les champs préparés nombreux. Le travail se fait soit au tracteur, soit avec des bœufs. Dans les villages traversés, on remarque facilement les équipements collectifs : aire de jeux pour les enfants, école, hall couvert pour le sport.
La route est bonne, et suit le relief, devenant parfois très sinueuse. Puis progressivement nous perdons de l’altitude, les arbres fleuris apparaissent, ensuite ce sont les petits champs bien verts, cultivés en terrasse qui attirent notre attention. Quel plaisir de revoir de la verdure !
Après tout cela, on se gare (60BOB la nuit), puis comme il est tôt, 15h, et qu’il fait bon (17-18 degrés) on part découvrir la ville et ses petites rues. On y voit beaucoup de grandes maisons anciennes colorées et des balcons de bois fermés surplombant la rue. Des églises de différents styles, mais toutes fermées sont à chaque coin de rue. De petits commerçants vendent des glaces, des gâteaux (ressemblant à ceux des dessins animés), des fruits, des disques. La musique est omniprésente dans ce pays et les vendeurs d’instruments très présents. Pour la population, c’est un mélange harmonieux de vêtements traditionnels (surtout pour les femmes avec leurs chapeaux, sac coloré, jupe plissée et bas en laine) et de vêtements modernes. Après 2 heures de découverte, nous rentrons nous abriter avant que le soleil se cache. A 4000m d’altitude, la température chute vite.
Puis voici la ville qui s’étend à nos pieds, les nombreux clochers dominant les habitations. Cette ville, située à 4000m d’altitude fut au temps des conquistadores une des plus riches du monde. Il y avait 80 églises. On ne les a pas toutes vues, mais il en reste encore pas mal. Pour rejoindre notre hébergement, le GPS nous fait prendre de toutes petites rues. Mais on y arrive, surement parce que c’est dimanche et que ne roulent pratiquement que des mini-bus. Juste à côté de la Résidence se trouve une station service YPFB. On ne nous fait pas d’histoire pour nous servir, mais il faut payer en espèces.
Le prix du diesel pour les boliviens est de 152BOB (C'est-à-dire 0,41€ le litre), le pompiste nous demande 367BOB, c'est-à-dire le prix pour les étrangers. OK, mais on veut un ticket ; on ne peut pas, le dimanche l’informatique ne marche pas, donc on a marchandé et obtenu le prix de 7 BOB le litre (au lieu de 8,88) c'est à dire 0,85€ le litre au lieu de 1,08 €.
Dimanche 10 septembre : Tupiza-Potosi (parking de l’hôtel Tarija) ; 250 kms, soleil
Ce matin, nous reprenons la route, cette fois-ci direction Potosi. Elle traverse les massifs montagneux, avec beaucoup de montées et descentes. Les paysages sont encore bien bruns,ce pendant, par-ci, par-là, un saule a reverdi. Les villages sont blottis dans les creux et de loin ressemblent à des oasis. La route est en bon état et la circulation quasi inexistante (est-ce parce que c’est dimanche ?). On voit des champs labourés en-dessous de 3000m d’altitude. En-dessus, c’est le règne du cactus et des acacias.
Dans la banlieue de Potosi, à 4200m d’altitude, la montagne est le domaine des mineurs : petites et grandes installations, avec des gravats devant les entrées de galeries.
Samedi 9 septembre : Tupiza, Hotel El Refugio ; 0 kms
Journée tranquille, avec au programme tri des photos (975), texte et mise à jour du site, mais aussi lessive et achats.
Photos avec illusion d'optique réalisées dans le salar d'Uyuni
Nous avons réalisé le tour tracé en rose foncé.
En conclusion, nous ne regrettons pas d’avoir fait ce tour avec l’agence Tupiza. Un périple de 4 jours en totale autonomie super bien organisé, on a vu un maximum de choses en quelques jours. Sur le circuit, de 1200kms de pistes, notre véhicule aurait beaucoup souffert, et nous aurions mis au moins deux fois plus de temps, sans avoir les renseignements apportés par le chauffeur. De plus, le parcours ne comprenant pas de station service, il nous aurait fallu emporter au moins 120l de carburant, ce qui aurait surchargé le véhicule. Enfin, l’ambiance était excellente, et la bonne humeur toujours au rendez-vous. Merci tout le monde.
Le soleil est enfin sorti, le ciel a retrouvé sa pureté. Il est temps pour nous de nous livrer au jeu des photos avec illusions d’optiques. Les premiers essais sont timides, puis plus créatifs. Le summum est atteint lorsque nos chauffeurs prennent les choses en main, nous font prendre la pause, s’allongent pour avoir le meilleur point de vue. Enfin nous nous dirigeons vers Colchani, avec au passage un arrêt au monument en sel élevé en l’honneur du Dakar (il n’est passé qu’une fois ici). A midi, nous nous arrêtons dans cette bourgade, qui réunit de nombreux marchands de souvenirs : statuettes en sel, tissages, pulls en alpaga. La fin du circuit approche, il ne nous reste plus qu’un arrêt à faire au cimetière des trains à Uyuni. Endroit fantomatique, où s’alignent des carcasses de locomotives à vapeur, patinées par le vent et le sable. Nous disons au revoir aux autres voyageurs qui partent d’ici pour La Paz, Arequipa ou San Pedro d’Atacama. Nous nous rejoignons Tupiza avec seulement le chauffeur et la cuisinière. Pour parcourir le trajet de 200kms, il nous faut encore 4h, sans arrêt. Il s’effectue sur une route en construction, mêlant portions de goudron et zones en chantier très poussiéreuses. Elle traverse des vallées profondes, passe des cols à plus de 4000m. A la tombée de la nuit, nous arrivons enfin à Tupiza, retrouvant sa circulation de petites motos taxis. C’est avec plaisir que nous retrouvons notre cellule et son confort.
Vendredi 8 septembre : salar d’Uyuni, puis retour à Tupiza ; 400kms
Ce matin réveil à 4h40, car il faut être à l’Isla del Sol au lever du soleil. Point de petit déjeuner. Et nous voici partis. Il fait nuit noire. C’est impressionnant de rouler sur la croute de sel, droit devant nous, sans traces à suivre. Le bord du salar est plus problématique, avec des zones humides, où le 4X4 avance péniblement. Puis une lueur apparait, nous atteignons l’Isla Incahuasi. Notre chauffeur nous dépose au pied de l’île et nous donne rendez-vous une heure après. Nous grimpons sur cette île, au milieu des cactus poilus. Une lueur rouge apparait au loin, vite masquée par les nuages. Nous ne verrons pas de lever de soleil, mais tout doucement le salar s’éclaire. C’est immense. Une vrai mer de sel ! A 7h30, nous prenons le petit déjeuner près des véhicules, puis prenons la direction d’Uyuni roulant sur ce désert de sel.
Et voilà, c’est reparti. Nous empruntons une piste rude qui passe à 5000m entre les volcans Caquella et Corina. A 13h, nous sommes à la laguna Negra, où nous pique-niquons (toujours dans nos assiettes en porcelaine !).Cette laguna est noire car dans ses eaux poussent des algues. Elle est entourée de roches travaillées par le vent. Une petite végétation verte recouvre certains rochers, leur donnant des airs de coussins. J’en teste un : très mauvaise idée, ce sont des plantes gorgées de résine odorante ! Résultat, mains et pantalon sont tout collants ! En début d’après-midi, arrêt au mirador du volcan Ollague, géant qui culmine à 5865m d’altitude et est en semi-activité, des fumerolles s’en échappent. Ensuite, nous traversons la voie de chemin de fer, où passe le sel extrait du salar d’Uyuni, il rejoint un port de la côte chilienne. Puis c’est la traversée du salar de Chiguana, alimenté en eau salée par le salar d’Uyuni en été. Nous sommes pris dans des tourbillons de sable car le vent s’est levé. Nous arrivons dans la région de culture de Quinoa. De nombreuses zones sont préparées pour la plantation. Cette plante a son petit musée dédié à San Juan. Enfin nous arrivons à l’hôtel du soir, à Atullcha. L’intérieur est joli, murs en blocs de sel, décoration soignée. On y trouve des douches chaudes, luxe que l’on apprécie. Par contre, les couchages sont inconfortables, les couvertures gorgées d’humidité ! L’altitude est moindre, nous ne sommes qu’à 3700m.
Jeudi 7 septembre : du parc Eduardo Avaroa au bord du salar d’Uyuni : 300kms
Ce matin, le réveil est un peu grincheux, le repas de hier au soir n’est pas bien passé pour la moitié du groupe, et au lever du soleil, la condensation sous les tôles du toit dégèle, ce qui fait qu’on se mouille en déjeunant ! Mais les merveilles naturelles et la bonne humeur du chauffeur vont vite rendre le sourire à tout le monde. Premier arrêt à « l’arbol de piedra ». Au milieu du désert sont restées des pierres volcaniques qui ont été façonnées par le vent. Puis nous traversons le désert Siloli, où les 4X4 s’en sont donnés à cœur joie, des dizaines de pistes le traversent, formant des sillons. Enfin se succèdent plusieurs petites lagunes. La laguna Honda, verdâtre car contenant du « borax », est profonde. Plus loin, voici la plus belle à nos yeux, la laguna Helionda. Elle s’étire devant des sommets enneigés et de nombreux flamants s’ébattent à quelques mètres de nous. On ne se lasse pas de ce spectacle. L’arrêt est suffisamment long pour que l’on se repaisse de la vue.
Passage au désert de Dali (Dali n’est jamais venu là, mais ces quelques pierres posées sur le sable font penser à une de ses œuvres). Là, nous manquons perdre 2 de nos co-voyageurs, ils sont partis voir les pierres de près, sans avoir conscience de leur éloignement. Il leur aurait fallu 1h30 pour les atteindre. Heureusement ils ont fait demi-tour au bord de la dune. Ensuite nous atteignons à 12h la laguna Verde. A cette heure-ci, elle est bien verte, dominée par le volcan LIllancabur. On ne s’y baigne pas, dans l’eau se trouve du cuivre et de l’arsenic. A côté, la laguna Blanca est un peu pâle ! Dans l’après-midi nous passons aux geysers Sol de Manana. Ils ne sont pas très imposants, on voit quelques manifestations d’activité volcanique, eau bouillonnante, panache de fumées. Nous sommes au cœur des montagnes, la neige est toute proche. En bord de route, les congères fondent. Le vent et le soleil y sculptent d’innombrables petits pics. C’est surprenant. Enfin, en fin de journée nous atteignons la laguna Colorada aux eaux rouges et bleues. Là des flamants vont et viennent, la tête le plus souvent dans l’eau, cherchant leur nourriture. Enfin nous rejoignons le logement, encore plus spartiate que le précédent. En effet les repas se prennent dans une salle située sous les tôles du toit. Cette journée nous en a mis plein les yeux ! Nous dormons à 4300m d’altitude.
Mercredi 6 septembre : réserve protégée Eduardo Avaroa, de Quetena Chico à Huayllas ; 300kms
Ce matin, au réveil -5°, autant dire que les boissons chaudes sont les bienvenues ! Mais à peine servies elles refroidissent ! le petit déjeuner est de 6h30 à 7h, la demi-heure suivante sert à ranger la vaisselle et charger les véhicules, nous on nous demande d’aller faire un tour à pied dans le village. Les lagunes se succèdent, la première (Hedondia) avec du Borax. Là, un pauvre volatile se démène au milieu de l’eau gelée. A la seconde (salar de Chalviri) avec du carbonate de sodium on aperçoit quelques flamants roses, il n’y en a pas beaucoup, ils sont plus nombreux en été. Vers 10h, nous sommes au lieu nommé Termas. Là une source chaude sort de la montagne, 2 piscines sont aménagées. Nous n’avons pas le courage de nous mettre à l’eau, il doit faire 3 ou4° ! Puis nous nous dirigeons vers le sud du parc naturel.
A midi, nous nous arrêtons dans un petit village : toits en herbes séchées, murs en adobe, cours fermées, viande qui sèche, fours à l’extérieur. Pendant que nous découvrons les lieux, l’équipe d’encadrement est à l’œuvre, nourriture déchargée et préparée par la cuisinière, plein des véhicules par les chauffeurs. Après un bon repas servi dans des assiettes en porcelaine, nous reprenons la route. Dans l’après-midi, nous faisons un arrêt un peu plus long aux ruines de la colonie minière de San Antonio de Lipez (Bof), puis une pause à la laguna Morejon après avoir passé un col à 4900m d’altitude. A 19h, nous arrivons enfin à Quetena Chico. C’est un petit village dans lequel l’agence a une base de vie. C’est très rustique, quelques chambres avec 5 lits, une pièce pour les repas, 1 lavabo et 2 wc (c’est un peu juste, nous sommes quand même 18 personnes !). Après un repas pris rapidement dans une ambiance glaciale (nous sommes à 4200m d’altitude et il n’y a pas de chauffage), nous nous glissons dans le duvet, sous 3 épaisseurs de couvertures, le réveil est prévu le lendemain à 6h30.
Mardi 5 septembre : excursion Jour 1 de Tupiza à Quetena Chico , 400kms
A 8h15 ce matin, Georges est venu nous chercher à El Refugio. Dans le véhicule, nous sommes 6, 2 touristes belges, le chauffeur, la cuisinière et nous. Sur le toit, 140l d’essence, la nourriture pour 4 jours, la bouteille de gaz et les bagages. Et c’est parti. Dès la sortie de la ville, le ton est donné, arrêt à la Quebrada de Palala où nous sommes invités à descendre et faire quelques pas pour prendre des photos. Toute la journée ce sera ainsi, de cette façon, personne n’a pris de crampes et n’a souffert du mal des montagnes. Nous nous enfonçons dans le Sud Lipez, par une piste sinueuse avec des passages de gués, des montées et descentes dans un paysage sec (nous sommes à la fin de l’hiver, en pleine saison sèche). Nous croisons de nombreux troupeaux de lamas. Celui-ci est élevé pour sa laine qui est prélevée en été (et seulement sur le ventre pour qu’il n’ait pas froid) et pour sa viande. A proximité des habitations, on voit de drôles de ronds noirs de 1m50 de diamètre ; ce sont des tas de crottes car les lamas, comme les lapins, font leurs crottes en groupe, dans un même lieu. Puis nous traversons une région où l’on trouve des petites mines d’or, exploitées artisanalement.
Lundi 4 septembre : Villazon- Tupiza soleil brulant , quelques nuages, 84 kms
Les boliviens semblent plus calmes que leurs voisins, à 10h du soir les rues étaient silencieuses, hormis quelques chiens s’en donnant à cœur joie. Lever dès 6h, nous nous apprêtons à prendre la route quand Jean-Claude nous annonce qu’il ne continue pas avec nous, son rhume semble empirer et avant d'arriver dans de hautes altitudes, il préfére se soigner.
Donc, c’est seuls que nous continuons jusqu’à Tupiza. La route 14 est en très bon état, elle franchit de petits villages aux maisons en adobe. Les enfants avec leurs grandes blouses blanches prennent le chemin de l’école. Bien que la route oscille entre 3000 et 3500m d’altitude, de nombreuses parcelles de terre sont cultivées, rectangles bien ordonnés. Les montagnes du Sud Lipez barrent l’horizon.
A Tupiza, nous allons tout de suite à l’hôtel Refugio, lieu où l’on peut se garer en toute sécurité et camper dans le véhicule. Puis on se dirige vers l’agence Tupiza tours où nous réservons l’excursion pour les 4 jours à venir. Nous payons 420€ pour 2 tout compris (hôtel, nourriture, entrées dans les parcs).Ensuite, nous flânons dans les rues qui sont animées. On trouve de tout, des pharmacies, des quincailleries, marchands de vêtements et aussi des petits marchés. Sur la place de la cathédrale, un groupe de musiciens joue de la flûte de pan, on se sent bien. Un peu plus loin, nous achetons une carte sim et pour 1GO de connexion pour 60BOB (8€).