Le voyage continue au Brésil sur une nouvelle page
Habitat de communauté indigène
Ce soir nous dormons avec des gorets pour voisin !
La mission de Santiago de Chiquitos
Ce n'est pas le mont Aiguille mais El Proton!
De temps en temps, une pancarte annonce la direction d’un village. Une fois tourné, encore 15m de goudron, puis la piste boueuse s’enfonce dans la forêt. Beaucoup de lieux sont occupés par des communautés indigènes. On voit de temps en temps une habitation traditionnelle de cette région. On ne veut pas arriver à la frontière ce soir, alors 50 kms avant le Brésil, on s’engage dans le petit village de Yacuses, qui fait figure de grosse agglomération avec ses rues goudronnées, et on se gare près d’un terrain de basket, entre 2 églises qui ne semblent pas très fréquentées. Ici, tout est calme, très peu de véhicules (le camion qui livre l’eau, une moto-taxi, un collectivos), et des cochons qui déambulent dans la rue.
Dimanche 22 octobre : San José de Chiquitos – Yacuses (50kms avant la frontière avec le Brésil) ; 383kms. Pluie et pluie!
Voilà notre dernière journée complète en Bolivie. A 5h du matin, il s’est mis à pleuvoir, et nous avons passé la journée sous la pluie. En cours de route, nous avons traversé un petit massif montagneux aux contrastes étonnants : vert tendre du feuillage printanier sur rouge flamboyant des rochers. Le sommet célèbre de cette région se nomme El Porton. Il ressemble au Mont Aiguille, et avait la tête dans les nuages. A midi, halte au petit village de Santiago de Chiquitos où tout est calme. L’église est bien peinte, les chevaux paissent dans la rue. Evidemment on s’est arrêté dans un village, car il est inenvisageable de se perdre dans la campagne. La route, surélevée, longe des forêts denses.
Piste pour rejoindre le mirador
Détails des fresques de la mission Jésuite de San José de Chiquitos
Mission Jésuite de San José de Chiquitos
Enfin, nous empruntons la piste qui permet d’atteindre un Mirador, d’où l’on a un point de vue sur la grande plaine boisée : des arbres à perte de vue, et juste là, à nos pieds, le village de San José de Chiquitos.
Nous passons l’après-midi tranquillement au camping, profitant de la piscine.
Samedi 21 octobre : San José de Chiquitos, soleil 28°.
Ce matin, nous cherchons à faire remplir notre bouteille de gaz. Il y a bien un revendeur dans le village, mais il parait que maintenant c’est interdit en Bolivie et que l’amende est énorme. Mais, le revendeur nous conduit chez un français qui vit ici (fermier qui produit du fromage) ; grâce à lui, le problème se règle. Merci Pierre (c’est son nom).
Ensuite nous visitons la mission Jésuite implantée ici dans les années 1700, à l’époque où on cherchait à évangéliser les tribus autochtones. Les bâtiments ont certainement toujours été entretenus, on y trouve de grandes salles, des fresques naïves, une église. Le plan initial est encore en vigueur : une grande place devant l’édifice religieux, puis tout autour des habitations en longueur, formant un plan en damier. Tout est calme, serein.
Contraste entre cette traversée de ville un peu cahotique et la sérénité de notre camping
Vendredi 20 octobre : Buena Vista- San José de Chiquitos ; 384kms
Aujourd’hui, on a roulé, traversant des zones de plus en plus agricoles : tout est immense, les champs (essentiellement du soja) et les troupeaux de bovins bossus. C’est monotone, mais c’est tout droit, et on roule facilement à plus de 100km/h. Les villes et villages sont très peu nombreux et très laids : cabanes alignées avec les pieds dans la boue. Notre surprise du jour, des échassiers vivant dans un marigot. C’était aussi notre jour de chance, d’abord, à la station service car, sans rien demander, la jeune pompiste nous a fait payer le prix bolivien (3,33 au lieu de 8,88bol, le litre), économie non négligeable et enfin, le point choisi pour finir la journée, l’Hotel Villa Chiquitana, s’avère très luxueux (pelouse arborée, piscine, salle de gym, bibliothèque…), pour un prix moyen (70Bol= 8,50€ la nuit).
Grains de café en formation, récolte en avril.
Parasol ou paraluie sur les motos taxis? Probablement les deux.
Notre camping d'hier au soir, chic pas cher avec un joli cadre!
Notre guide récolte une papaye.
En arriére plan, 2 arbres de 6 mois, l'un mâle et l'autre femelle producteur de papayes.
En arrivant à Buena Vista, on s’est dirigé vers El Cafetal, d’où nous avons pu découvrir la plantation de café et les bâtiments de conditionnement du café Buena Vista. En cette saison, les grains de café commencent seulement à se former, il faut attendre avril pour commencer à en cueillir (seulement ceux qui sont rouges), la cueillette se passe à la main, sur 4 mois (les cueilleurs repassent tous les 15 jours). Dans l’entrepôt, on trouve un séchoir à air, une machine pour enlever l’écorce et trier les grains. Ici on traite la production de 1500hectares de café. D’après le guide, ils font ici du café « organic », sans produits chimiques. Toujours d’après lui, lorsque l’on a un café très noir, c’est qu’il a des colorants, et le Nescafé est plein de produits chimiques. Bon, tout cela sera à vérifier.
On finit la journée sous un bel orage ; à 6h, il fait nuit tellement le nuage est noir.
Dans la partie pas agréable, on peut citer un contrôle de police pas « clean ». D’abord, il fallait sortir du véhicule pour aller à un bureau ( !), là, ils ne voulaient pas voir de papiers (juste pour voir notre tête, peut-être), ensuite un policier est venu vers le véhicule, affirmant que c’est interdit d’avoir du carburant dans le véhicule. On a eu l’air ahuri, on a ouvert la cellule, il a vu ce qu’il a voulu. Moi, je n’ai pas bougé de mon siège (il ne s’est pas rendu compte que c’est une cabine approfondie, et donc n’a pas vu que nous avions un jerrycan). Puis il s’est fait amical, demandant une participation pour les œuvres de la police, alors là Jean-Noël a brandi tous les tickets de péage (ça tombe bien, ici ils les agrafent ensemble), en disant « pago, pago, siempre pago », il a laissé tombé et nous a fait signe de partir. Sur Ioverlander, c’était indiqué un autre lieu avec de la police corrompue un peu plus loin, comme c’était dans une traversée de ville, on a fait un détour par de petites rues en terre, on n’a pas su si l’info était bonne.
Jeudi 19 octobre : Villa Tunari- Buena Vista : 216kms
La nuit a été très chaude, à peu près 29°, il a fallu mettre le ventilateur en marche pour que l’on puisse avoir un peu d’air. Ce matin, avant 8h nous reprenons la route, il fait déjà 30°, et cela ne va faire que grimper. La route est moins difficile que hier, mais aussi beaucoup moins intéressante : à plat, très peu de virages, des zones de travaux. Les zones habitées sont plus nombreuses, avec un habitat style « n’importe quoi ». Par contre nous avons traversé de nombreux fleuves, de plus en plus larges.
Singes rencontrés au parc Machia à Villa Turani.
Les différents papillons rencontrés tout autour du 4x4 à la pause de midi.
Nous entrons dans une forêt tropicale.
Sur la route, des camions par dizaines, transportent des grumes.
Les poductions de bananes se vendent le long de la route.
Là, il commençait à faire très chaud, 36° et un air saturé d’humidité. Et voilà, nous sommes maintenant en zone tropicale humide ! A 15h, nous sommes arrivés à Villa Tunari, village situé à la confluence de 2 rios, à 300m d’altitude. Nous nous sommes arrêtés au parc Machia. On a pu y voir des singes. On en a surtout vu 2 sortes. Les plus petits (Mono Ardilla, ou Saimiri Boliviensis), avec agilité sautaient d’arbre en arbre, montrant une adresse stupéfiante. On a eu la chance de rencontrer, lors de notre montée jusqu’au mirador, une famille de singes (Mono Capuchino ou Sapajus Apella). Un mâle et un adolescent n’étaient pas peureux, le jeune a même commencé à ouvrir la poche du pantalon de Jean-Noël avant de s’accrocher à mon tee-shirt. Après ces presque deux heures de marche dans cette atmosphère chaude et humide, nous avons été contents de trouver un camping, juste en face, où nous avons pu prendre une grande douche et où nous pourrons, cette nuit, dormir fenêtres ouvertes.
Mercredi 18 octobre : Cochabamba-Villa Tunari ; 171 kms
Aujourd’hui direction l’Est. Et bien, nous ne savions pas qu’il était possible de changer radicalement de climat en si peu de kilomètres. Partis ce matin vers 10h de Cochabamba, dans une ambiance de ville méditerranéenne au printemps (douceur de l’air, petites fleurs….), à midi nous étions dans une forêt exubérante : fougères géantes, arbres emmêlés, papillons. Nous étions encore à 1500m d’altitude. Et puis la route a continué à descendre. La chaussée était dans un état déplorable, comme si le sol se soulevait, s’affaissait. Nous croisions des camions chargés d’énormes grumes de bois. Nous avons commencé à voir un changement dans les maisons : bâtiments en grosses planches surélevés. Puis des bananiers se sont mêlés aux autres arbres, les marchands de bananes et ananas sont apparus.
Le Palacio Portales de Simon Patino
Plaza 14 de Septiembre à gauche et ses arcades
Pour digérer, nous voici partis en direction du Nord, traversant des avenues, des parcs, des places pour rejoindre le palais Portales. Il nous faut presque une heure pour l’atteindre, mais on n’est pas pressé, il n’ouvre qu’à 15h. Nous faisons la visite guidée, mais par un coup de chance, comme nous étions seuls, nous avons eu la visite en français. Ce palais construit par Simon Patino au début du 20ème siècle, n’a jamais été habité. Il a été construit en mélangeant différents styles vus par son commanditaire en Europe (salon Napoléon 1er, galerie à l’italienne, chambres comme à Versailles, salon ressemblant à l’Alhambra). Malheureusement, l’homme étant décédé, il n’a jamais utilisé ce palais. Notre guide admirait beaucoup Patino, homme parti de la base, ayant eu la chance d’investir dans des mines qui se sont avérées contenir de l’étain. Il a fait fortune, mais a pensé à créer une fondation dotée de fonds propres (fondation qui fonctionne toujours dans des domaines éducatifs, culturels, écologiques et de la santé).
Après cette visite, nous rentrons au camping, juste avant que l’orage n’éclate. Nous avons beaucoup apprécié cette ville : sa propreté, son calme, ses fleurs et ses monuments.
Puis nous prenons la direction du musée archéologique. Il est organisé dans un but pédagogique. Il n’est pas très grand, mais on trouve des choses intéressantes. On admire la carapace d’un glyptodon, ancêtre préhistorique du tatou, les poteries sont rangées par périodes, enfin on entre dans la salle des momies pré incas, curieusement pliées, genoux touchant la poitrine et certaines rangées dans des sacs en vannerie. On voit aussi les efforts faits par les missionnaires pour évangéliser les indigènes, ils avaient créé des « textes » faits de dessins, traduisant les écrits fondateurs.
Ensuite on déambule un peu dans le quartier, il est l’heure de manger, mais comme on ne veut pas s’attabler au marché, le choix est restreint. On s’arrête dans un restaurant populaire où pour 15bol par personne (moins de 2€) on mange un menu complet (soupe, salades, plat garni, dessert). Ce n’est pas raffiné, mais c’est nourrissant.
Mardi 17 octobre : Cochabamba
Ce matin, en taxi (25 bol=3€), nous rejoignons le centre ville. Dès ce trajet, nous sommes impressionnés : c’est propre, moderne, fleuri et arboré. Sommes-nous toujours en Bolivie ? Le taxi nous dépose en centre ville, place Colon. Là, nous découvrons de magnifiques parterres de fleurs, bien travaillés. Il y a aussi une foule de gens qui attendent patiemment l’entrée dans une administration. On retrouve enfin nos boliviennes avec leurs grandes nattes, leurs jupes volumineuses et leurs chapeaux. Il est 9h du matin, mais beaucoup de gens mangent. Par des rues animées, nous rejoignons la place du 14 novembre. Elle est magnifique avec ses maisons style 1900, ses arcades, sa cathédrale et ses arbres. Nous entrons dans la cathédrale, elle est claire et finement décorée. C’est un plaisir pour les yeux.
Géologiquement, une belle palette de couleurs !
Carburant en Bolivie. Non je ne fais pas le plein ici, trop peur d'avoir des soucis de moteur!
Puis on reprend la route, direction Cochabamba. Les 40 premiers kilomètres roulent bien, mais dès que l’on rejoint la route qui relie La Paz à Cochabamba, les travaux commencent. Apparemment, ils sont en train de construire une 2 fois 2 voies, mais le chantier est immense, commencé à différents endroits, et cela dure au moins 60 kilomètres. 60 kilomètres de piste, boue (puisqu’il pleut de temps en temps), virages et montées (on va passer à 4500m d’altitude. En guise de contrôleurs de travaux, des chiens qui sont assis, couchés ou debout, mais attentifs à la circulation. Il y en a de toutes les races. Heureusement, au moment de prendre la descente (de plus de 100 kms) qui nous mènera à Cochabamba, les travaux s’arrêtent. Mais cela n’avance pas bien : route étroite, camions lourdement chargés, nids de poule, virages. Cependant on est entré dans une région différente, géologiquement parlant : les montagnes sont rouge sang ou jaune soleil, les contrastes sont magnifiques. Enfin nous atteignons la vallée de Cochabamba, fortement peuplée. Nous avons choisi d’aller au camping Las Lilas, pour les bonnes remarques sur Ioverlander. Ce qui n’était pas dit, c’est la difficulté pour atteindre ce lieu. Mais une fois que nous sommes arrivés, c’est joli et très en sécurité.
Lundi 16 octobre : Oruro-Cochabamba ; 231kms
Il a encore plu dans la nuit, et au matin le ciel est chargé et il fait 4° : pas vraiment l’été ! Il faut dire que nous sommes encore à 3800m d’altitude. Ce matin direction le centre d’Oruro, pour acheter une carte Entel (on a perdu la précédente) et 1GO de connexion. On venait de lire dans le guide que Oruro est une ville sale et poussiéreuse, et bien on n’a jamais vu autant de balais et de serpillère que ce matin ! Chaque morceau de trottoir est nettoyé. On fait un petit tour dans le centre, qui possède une jolie place et de nombreux marchands de rue vendant de tout : téléphones, vêtements…..
Enfin on reprend la route. Celle-ci est excellente, pas trop de montées ni de virages et on avance vite. On traverse des plateaux couverts d’arbustes odorants. Quelques lamas tentent de monter sur le capot. Dans les zones moins humides sont implantées de petites fermes : maisonnettes aux toits en herbes (ou tôle), murets en pierre. Parfois un terrain a été préparé en vue de semer la Quinoa, mais l’activité principale, c’est l’élevage de lamas. A 15h, on approche d’Oruro, quand un orage se déclenche. Les salars sur les côtés de la route deviennent vite plein d’eau. Pas question de les traverser pour trouver un bivouac. On trouve un endroit sec, près de Chulpas. Ce sont des sortes de tombes très anciennes. Celles-ci sont en mauvais état. Mais l’endroit est tranquille.
Dimanche 15 octobre : Colchane-Oruro ; 240kms
Ce matin, nous nous réveillons tôt, et sans nous presser nous nous dirigeons vers la frontière. Nous l’atteignons à 8h20, mais voilà, en Bolivie il n’est que 7H20 et la douane n’ouvre qu’à 8h. Patience….. Un quart d’heure plus tard, les bureaux ouvrent côté chilien. C’est la ruée vers le bureau des véhicules. Les camions, bus et voitures particulières se sont entassés derrière la frontière. Bon, on passe sans perdre trop de temps cette étape. Ensuite, on obtient rapidement les tampons sur les passeports. Il ne reste plus qu’à obtenir le papier d’importation temporaire du véhicule, en Bolivie. Et là, problème ! Lorsque nous sommes sortis de ce pays le 19 septembre, le douanier n’a pas enregistré la sortie du véhicule, donc maintenant on ne peut pas entrer ! Il faudra plus de 2h pour que le problème se règle ! Un douanier chargé des archives est appelé en renfort, après une très longue consultation de l'ordinateur, il fini par donner son aval. Un document de régularisation de la situation est rédigé, nous pouvons enfin passer! Cela nous a laissé le temps d’observer ce qui se passe. Les bus arrivent pleins de personnes qui doivent faire du commerce et reviennent d’Iquique avec des bagages énormes. Tout est déchargé du bus, un contrôleur met vaguement les mains dans les valises… et c’est bon. A quoi cela peut-il servir ?