Fin du voyage vers la Mauritanie
Mardi 20, mercredi 21 février ; Velez Rubio-La Aldea-Vinassan ; 950 kms
Deux jours de route, pas très agréables, avec une circulation très chargée entre Valencia et Barcelona : beaucoup de voitures et encore plus de camions. Le chauffeur a du rester concentré en permanence, et c’est très fatigant. Mardi soir, arrêt sur l’aire camping-car de La Aldea, bien car très grande, on ne se gêne pas, malgré la présence, encore, de monstres de camping-cars, la taille d’un bus, de toutes petites fenêtres, et surtout squattant les meilleurs emplacements comme s’ils étaient chez eux. Par contre, pas loin de nous, il devait y avoir un chenil et les aboiements ont retenti une grande partie de la nuit.
Ce mercredi, on s’arrête à La Jonquera, pas pour acheter de l’alcoom ou du tabac, mais pour faire le plein de cochonaille. Et ce soir, nous voici près de Narbonne. Désespérément, je cherche un lieu sympa pour s’arrêter pour la nuit. Mais ici, ce n’est pas très possible, alors on se replie sur l’aire de Vinassan, 10€/nuit quand même, juste pour se garer !.
Lundi 19 février : Sotavento-Velez Rubio ; 400kms
Ce matin, un magnifique lever de soleil illumine la cellule. Puis nous reprenons l’autoroute. On opte pour le tronçon payant pour ne pas subir la circulation jusqu’à Malaga. C’est toujours magique, avec notre badge français les barrières s’ouvrent toutes seules !
Après Grenade, nous avons au loin la Sierra Nevada toute enneigée et au premier plan les arbres fruitiers en fleur. On profite de ces beaux paysages, piquetés d’oliviers. Vers 16h, nous choisissons de nous arrêter à Velez Rubio, sur une aire repérée à l’aller. Elle est suffisamment grande et n’a pas d’électricité, ce qui fait qu’elle n’est pas squattée par les énormes véhicules que l’on a vu ailleurs, il n’y en a que 2 ou 3 et encore, sans chaises à l’extérieur. De là, nous partons à pied découvrir cette petite ville. Rues très calmes et très propres, beaucoup de fenêtres protégées par des grilles en fer forgé finement ouvragées, des anciens éclairages publics convertis aux led, des toits originaux avec une tuile canal sur deux dépassant du toit (attention les jours de pluie), et là au milieu, une énorme cathédrale à la façade finement ornée. Malheureusement, elle est fermée, comme tous les commerces. Il faut attendre 17h pour que ceux-ci réouvrent. Justement, il est 17h, alors on se précipite dans un Spar pour trouver pain, fromage et charcuterie. Miam !
Ah, j’allais oublier. Aujourd’hui JN a sorti deux fois la caisse à outils. Et oui, il y a des jours comme ça ! A midi pour réparer un impact dans le pare-brise, un caillou tombé d’un camion de chantier sur l’autoroute (un comble après toutes ces pistes où nous n’avons rien eu). Et puis ce soir, en levant le toit, je trouve qu’il fait un bruit bizarre et qu’il ne se comporte pas comme d’habitude, et bien j’ai raison, le vérin de droite est en train de se déboiter. Quelques coups de marteau, une rondelle, un circlip et c’est réparé.
Dimanche 18 février : Asilah-Tanger med- Sotavento(Espagne) ; 100kms
Ce matin, nous quittons Asilah vers 8h30 et après une heure de route arrivons à Tanger Med. Là, on récupère un billet de bateau au guichet Transméditerranée (notre réservation était pour le 20, mais aucun problème pour partir aujourd’hui). Contrôle de police, scanner, douane et chien renifleur s’enchaînent sans perte de temps, sans courir d’un guichet à l’autre. Petit temps d’attente à l’embarquement : le bateau vient d’arriver, les véhicules sont vérifiés un par un, aussi bien au débarquement qu’à l’embarquement. Notre véhicule ne doit vraiment pas être appétissant, le chien renifleur s’en détourne rapidement ! La traversée se fait sous un beau ciel bleu. Que ce détroit est encombré ! les ferries coupent la route aux porte-containers, gaziers et autres monstres des mers.
Arrivés en Espagne, on repère un parking bien noté pour se garer et profiter de ce beau temps. Ce sera près du port de Sotavento. Devant nous la Méditerranée bleue outremer et à portée de pieds, une belle marina où de magnifiques bateaux sont à quai… ça sent l’argent, quelle différence avec la Mauritanie !
Samedi 17 février : Asilah ; 0kms
Aujourd’hui, journée tranquille. On va au marché acheter fruits, légumes et viande. En passant devant un coiffeur, je suggère à JN de se faire couper les cheveux. Ni une, ni deux, le voilà dans le fauteuil du professionnel qui le bichonne, change 50 fois de tondeuse, fignole la barbe et tout cela pour 50drh. A midi, on va manger au restaurant, on nous a recommandé Pepe pour sa qualité. On mange chacun un tajine, l’un à la viande et l’autre aux boulettes de thon. On se régale et on finit par une crème brulée. Le tout avec une propreté toute espagnole. L’après-midi, on retourne faire un petit tour en ville, parcourons les ruelles aux jolies maisons aux boiseries bleues, achetons quelques babouches, puis allons dans les rues plus populaires : marchands de vêtements aux étalages débordant largement sur la rue, vendeurs de légumes de producteurs. Et si je me faisais aussi couper les cheveux ? pour les hommes, les petites échoppes sont largement ouvertes sur la rue, pour les femmes, il faut soit se glisser derrière un rideau, soit aller à l’étage. Je tente le coup, oui, oui, on veut bien s’occuper de moi après la cliente en chantier (défrisage, lissage, et que je te tire sur les cheveux…. Les pauvres, ils souffrent !). Et voilà, une demi-heure plus tard je ressors, j’ai une coupe pas plus mal qu’en France, pour 40drh soit 4 euros.
Mercredi 14 février, jeudi 15 et vendredi 16 : de Sidi Kaouki à Asilah ; 720 kms
Ce mercredi, détour par Essaouira. Là, les barques semblent toutes au port et il y a peu d’activité…. Certainement une histoire de marée. On longe les étals de poisson et aujourd’hui notre choix s’arrête sur du poulpe. Puis tour en ville, où malheureusement les rues sont envahies de touristes (bon, on en fait partie !), alors on fuit à toute vitesse. On prend la route côtière qu’on suit jusqu’à El Jadida. Le paysage est de plus en plus agricole. On roule sur une crête, d’un côté une plaine côtière, de l’autre une vallée. Là, on voit encore quelques petits ânes, les champs sont entourés de sortes de roseaux, minces protections contre la brise de mer. Dans les villages, l’usage du français se perd, les jeunes ne parlent qu’arabe. El Jadida, terminus de cette route, est devenue en quelques années un gros pôle industriel, avec centrale thermique, port de marchandises, usines chimiques et autres. De là, on prend l’autoroute pour éviter Casablanca et Rabat, le paysage est de plus en plus vert, prairies, champs labourés, pommes de terre, serres… on se croirait dans le massif central s’il y avait quelques églises ! Nous avons effectué 2 étapes, la première à Bedouza, le long d’une plage de sable fréquentée surtout pendant l’été (32.54809°N, 9.27713°W) et la deuxième au camping Mimosa, à Mohammedia (33.72754°N, 7.33537°W), celui-ci était agréable avec des emplacements corrects, une douche très chaude et des sanitaires propres pour 80drh la nuit. Enfin, le 16 au soir, on se trouve à Asilah, au camping As Saada (80drh).
L’après-midi nous continuons direction Essaouira, ou plus exactement Sidi Kouaki où on trouvera un camping. Au nord de Tamanar, cité de l’huile d’Argan, on prend une route qui nous mène vers des salines terrestres. Le site est immense, mais en cette saison la principale activité est la remise en état des bassins d’évaporation. De là, une petite route, plus près de la côte remonte jusqu’à Sidi Kaouki. Bon, au début, c’est une piste, mais j’ai bon espoir qu’au prochain croisement cela devienne une route. Et bien raté ! plus on avance, plus c’est un horrible chemin. Ah, voilà du goudron… là, au milieu de la campagne, un petit tronçon de quelques kilomètres, se dirigeant vers l’océan et qui s’arrête aussi brutalement qu’il a commencé. Bon, et bien on continue cette piste. Le goudron revient 15 kms avant Sidi Kaouki. Là, déception, les 2 campings sont bondés, ne prennent plus personne, alors on se gare au milieu de camping-cars sur le parking de la plage. Devant nous, le sable, les parasols « paillottes », les chevaux, les chameaux et les surfeurs le tout enveloppé dans la brume.
Mardi 13 février ; Imouzer-Sidi Kaouki ; 182 kms
La nuit aurait pu être parfaite, pas fraîche bien que l’on soit à 1000m d’altitude, mais voilà, en milieu de nuit, tous les chiens du village ont tenu une conférence, aboyant, attendant la réponse des collègues éloignés et recommençant.
A 9h, nous voilà repartis. Le soleil illumine les crêtes, mais les vallées sont dans l’ombre. La route est très sinueuse, passant d’une vallée à l’autre. Dans les creux, palmiers et cultures profitent de la fraîcheur. On passe dans une gorge encaissée, la route traverse la palmeraie, longe la falaise qui s’éboule, traverse l’oued à gué. On arrive à Tamri, pays des petites bananes délicieuses. On profite de cette halte, pour acheter au marché des produits locaux : fraises mûres à point (2€ le kg), des mandarines, tomates, courgettes et des sardines (1€le kg !). A midi, on se dirige vers la côte pour que JN fasse griller ces poissons. Sur le site choisi, nous nous trouvons nez à bec avec des Ibis Chauves. Il parait que ce sont des oiseaux très rares…. Mais là, il y en a une bonne dizaine picorant, comme des poules dans la cour.
Vers 16h, nous arrivons à Imouzer. Le parking des cascades nous accueillera pour la nuit. Nous partons, accompagnés d’un jeune du village voir ces cascades, malheureusement elles n’ont pas d’eau, si ce n’est un petit filet coulant d’un tuyau. Mais on peut quand même admirer le travail de l’eau qui a recouvert la paroi de tuf, créant un voile de marié éternel, et a creusé dans la roche des formes arrondies. Notre guide nous dit que le plus grand bassin mesure 45m de profondeur, on a du mal à le croire, et encore plus incroyable, un vieil homme plonge dans ce trou d’une hauteur de 15m !
Après le barrage, nous rejoignons la plaine. Les alentours de Biougra sont couverts de serres, et les ouvriers et ouvrières agricoles se déplacent en minibus. Nous traversons l’autoroute, puis grimpons dans le massif montagneux aux couleurs rouge sang. Au gré des virages, on découvre un village, les maisons traditionnelles étaient en terre crue, avec un toit en terre battue, mais il en subsiste très peu. Dans la vallée de Tougrou, on admire des jardins verdoyants et apercevons les premiers amandiers en fleurs.
A Sidi Ifni, on s’arrête au marché municipal pour acheter du poisson, un Bar et une dorade pour 100 dirhams. Quelques kilomètres plus loin, on trouve une jolie plage (29.51657°N, 10.06945°W), où JN fait griller tout cela…. Un régal. Puis la route continue le long de l’océan. La belle arche en pierre n’existe plus, elle s’est effondrée en 2016… il ne reste qu’un petit trou dans la roche. On est étonnés de voir comme cette côte s’urbanise, le moindre village s’étale et ça construit toujours. On arrive à Aglou : des français en short de partout, des campings qui débordent de gros camping-cars…. Un cauchemar ! On revient sur nos pas, on a vu en passant le camping Paradis qui a ouvert il y a peu de temps. Bel aménagement en terrasse… on peut se mettre sur la plus haute, inoccupée car moins « civilisée », de là on voit l’océan et on domine tous ces véhicules, branchés, antenne levée. Les sanitaires sont au top, avec une douche parfaite (90drh la nuit).
Lundi 12 février : Aglou-Imouzer ; 222kms
Mon objectif, c’est d’éviter Agadir, alors le parcours se complique mais nous permet de découvrir des zones inconnues. A partir de Tiznit, nous prenons la direction du barrage Youssef Ben Tachfine. On constate, que même des villages en pleine campagne ont bien évolués, les maisons en terre ont presque toutes disparues remplacées par de grandes maisons en parpaings, entourées de murs et bien colorées, fini les petits ânes, maintenant les gens se déplacent en vélo, en mobylette ou en taxi, il n’y a presque plus de voitures en mauvais état.
Dimanche 11 février : oasis Tighmert-Sidi Ifni-Aglou ; 165kms
Ce matin, nous profitons d’une belle lumière qui met en valeur le relief. La route jusqu’à Sidi Ifni traverse des vallées encaissées, où la spécialité était la culture du Figuier de Barbarie, variété de cactus. Quelle tristesse, ces plantes sont mortes, noires, elles qui dressaient fièrement leurs « raquettes » vertes, on ne voit que quelques carrés de ces plantes, pieds assez jeunes. Renseignements pris, une maladie a tout détruit il y a 3 ans, et le gouvernement a agi, c’est pour cela que ça repart.
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On arrive à Guelmin en début d’après-midi. Souvenez-vous, nous avons passé commande d’une bâche pour la remorque de JN, à l’aller. Et bien, elle est prête ! et au prix convenu. On fait un tour au souk de la vieille ville, où on trouve les échoppes traditionnelles, marchands de vrac : pâtes, légumes secs, épices, herbes séchées, mais aussi vêtements, couvertures, gadgets. Encore un tour au Marjane, grande surface où on peut trouver quelques produits plus européens : biscuits en paquets, chocolat, beurre, et surtout fromage. Le ciel est bouché, vent de sable ou autre, mais cela n’a pas d’importance, on se dirige vers l’oasis de Tighmert, chez Hassan. Là, surprise, il ne reste que 2 places…. Evidemment nous sommes les plus petits. On peut faire la lessive (dans une machine à laver moderne), nettoyer le véhicule, prendre de l’eau et se doucher…. Un tas de petits plaisirs qui nous ont manqué.
Vendredi, on repart à 8h30. Le long du chemin, on voit de nombreux campements de pêcheurs, alors on profite d’un moment où on n’est plus sur la 2x2 voies pour aller voir ce qu’ils pêchent. D’abord, du bord de la falaise, ils lancent des filins munis d’hameçon et ils attrapent des poulpes. L’un d’eux nous montre sa prise, une bête gesticulante qui doit bien mesurer 1m d’un bout de tentacule à l’autre. Plus loin, on voit des cannes à pêche, mais là, on ne voit personne, les pêcheurs doivent dormir.
Avant Guelmin, on traverse une sorte de plaine verdoyante. Ici des céréales ont été semées et sont déjà sorties de terre…. Il semblerait qu’un vaste plan de développement agricole soit mis en place car les surfaces sont immenses.
Le paysage est aride, la circulation presque inexistante et cela avance vite. A 18h, nous voici à Dakhla, au peut romantique PK25… On revoit les mêmes camping-cars, installés derrière leurs paravents, ou cernés par leurs bouteilles ! On est septiques.
Jeudi, nous reprenons la route à 8h15, le jour n’est pas encore levé. La route se transforme rapidement en 2x2 voies. a la mi-journée, on fait halte à Boujdour pour se ravitailler : de la bonne viande, gardée dans une banque réfrigérée, du pain cuit… on achète même une bouteille de gaz, équivalente à une camping-gaz, 61 dirhams (6€)la bouteille pleine. Le trajet est encore long l’après-midi, et on arrive à 18h45 à la lagune de Naïla, un peu trop tard pour avoir du poisson frais. La nuit est très calme dans ce bel environnement.
Du mercredi 7 au samedi 10 février : de Nouadhibou à Guelmin ; 1380kms
Partis à 8h30 de la Villa Maguela, il nous faut une heure pour rejoindre la frontière. Là les formalités se passent relativement bien, on écarte tout « facilitateur », du coup les douaniers prennent à cœur de nous aiguiller. En 20mn, tout est fait. On traverse le Noman’s land, où il n’y a qu’un chemin, défoncé côté Mauritanie et goudronné côté Maroc. Pour entrer au Maroc, il nous faut 1h30, le plus long étant les formalités de reniflage des chiens, et le scanner. On attend pour le passer (heureusement 3 autres voitures sont arrivées en même temps que nous pour faire un passage de scanner), et on attend pour avoir le résultat. JN s’inquiète en voyant que les autres repartent et que nous n’avons pas le précieux sésame… il s’était égaré dans un bureau ! A 11h côté Mauritanien, c’est-à-dire 12h côté Marocain, on reprend la route.